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samedi 18 juin 2011

La révision de la Constitution Une flagrante supercherie

Par Mohamed Belmaïzi, 18/6/2011

On nous a bassiné les oreilles avec la révision de la mythique Constitution. A force de tabassages médiatiques, la Constitution est devenue liturgique, destinée aux seules personnes sacrées et élues en haut lieu, grassement payées, pouvant prétendre la manier selon la loi et les conditions posées par le maître des lieux. Le roi vient de faire son discours à propos de cette Constitution, où il est toujours l’auguste monarque, centre vital de tout. C’est pourquoi nous sommes prévenus que c’est un discours qualifié, par toute la presse aux ordres, d’« historique ». Nous n’avons qu’à nous prosterner en enfonçant nos têtes de « sujets de sa majesté » dans la boue, exhibant nos révérences au génie de la Commission qui a « révisé » la Constitution marocaine.

Et gare à nous si quelqu’un se lève et dit : Assez de nous prendre pour des imbéciles ignorants ! Le monde a bien changé et nous sommes tous capables de démystifier cette « œuvre de génie » nommée « Constitution ». Car n’importe quel citoyen, membre actif de la société civile peut écrire une Constitution qu’on nous présente, aujourd’hui, comme une équation divine descendue du ciel. Alors que ce qu’on croit nous pronostiquer, en catimini, comme sa « difficulté » ou son nœud gordien, relève tout bonnement de l’habileté de la verrouiller, en se jouant des articles, les opposant les uns aux autres, et permettant ainsi la métaphore de « sortir par la porte pour revenir par la fenêtre ».

Mais en réalité pour fonder un Etat de Droit, une Constitution est si facile comme de l’eau qui coule de source ! Tout d’abord, parce qu’une société bien enracinée dans le contrat social où la souveraineté revient au peuple citoyen, n’a pas besoin de Constitution. Caducité réelle, si l’on prend l’exemple de l’Angleterre qui n’a pas de Constitution écrite…

Ensuite elle est si facile comme du pain béni, lorsqu’il est fortement indiqué d’aller glaner dans d’autres Constitutions l’esprit et la charpente d’un authentique pacte social. Et je prends ici pour exemple la Constitution de l’Afrique du Sud, non parce que d’aucuns l’ont qualifié de la meilleure au monde. Mais parce qu’au Maroc, nous sommes dans un système qui ressemble à maints égards à l’Apartheid : une élite bien organisée en réseau fermé monopolise et le pouvoir et les richesses du pays. Cette élite se distingue par sa noblesse généalogique qui la conforte dans sa cupidité et sa rapine, mais aussi dans la répression sauvage qu’elle peut lancer sur le peuple considéré tacitement comme « race inférieure ».

Et en fin, une Constitution qui prétend changer le pays, ne doit-elle pas être accompagnée de signes tangibles que le Citoyen voit et touche ? Le Maroc actuel n’est-il pas érigé sur les ruines du régime des années de plomb, bourré de contentieux que l’IER n’a pas pu solutionner ? L’impunité, dans tous les domaines, n’est-elle pas célébrée en valeur insultant la rectitude et le devoir de mémoire ?

Ainsi, la déliquescence de l’Etat et la mauvaise gouvernance auront toujours un avenir radieux, car la Constitution telle qu’elle est octroyée actuellement est déroutante. Une clé perdue dans la nuit ne se cherche pas sous le lampadaire, mais là où elle est tombée !

Cordial,
MB

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