ILS DOIVENT SE RENCONTRER DEMAIN À NEW YORK
Par Mohamed Touati, l'Expression DZ, 2/11/2010Un report de la rencontre n’est pas à écarter. L’exode massif des Sahraouis vers le camp de réfugiés de Gdem Izik près de la ville d’El Aâyoune occupée, ainsi que l’assassinat d’un jeune adolescent de 14 ans par les militaires marocains jouent en faveur d’un report de cette réunion.
L’Algérie est une nouvelle fois ciblée à la veille de ces négociations déjà fortement compromises. «Les dirigeants d’Alger, dont l’armée et les renseignements, n’ont eu de cesse de contrer notre droit historique sur nos territoires du Sud en dépit des efforts déployés par le Maroc en vue de mettre un terme à ce conflit artificiel, à travers la proposition de l’octroi d’une autonomie élargie garantissant à nos citoyens la gestion par eux-mêmes de leurs affaires dans le cadre de la souveraineté marocaine», a déclaré devant le conseil national du PT marocain, son secrétaire général.
Le Parti travailliste marocain vient ajouter son grain de sel à un type de cuisine qu’apprécient essentiellement tous les courtisans du trône alaouite.
Le leader de ce parti a appelé, dimanche à Rabat, à la création d’une commission partisane conjointe qui prendrait des initiatives à l’échelle internationale pour contrecarrer les manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume, est-il rapporté dans une de ses dépêches datée du 31 octobre 2010. Plus le Maroc est acculé par la communauté internationale sur la question des droits de l’homme dans les territoires occupés et plus la diatribe se fait encore plus virulente et sans aucun discernement contre...l’Algérie. Il faut reconnaître que le pouvoir marocain aime cuisiner à toutes les sauces la position, constante, algérienne. Front Polisario, terrorisme, Al Qaîda au Maghreb, le Sahel, constituent les ingrédients d’un discours réchauffé. Morceau choisi: «L’Algérie, qui emploie la méthode forte dans les camps de Tindouf à travers la répression et la terreur suivant une logique contre le cours de l’histoire et des mutations planétaires, rend ainsi la région otage de ses calculs étriqués et ouvre la porte devant la prolifération des réseaux de trafic de drogue et des armes, ce qui fait de la région du Sahel un terreau fertile pour l’expansion du terrorisme et de l’organisation Al Qaîda», a poursuivi dans son délire, Abdelkrim Benatiq.
A en oublier les efforts consentis par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour mettre fin à plus de trente-cinq ans de conflit au Sahara occidental. C’est à se demander d’ailleurs, si ce n’est pas l’objet de la manœuvre. Il est important de faire remarquer que la dernière visite de Christopher Ross au Maghreb n’a pas soulevé un grand enthousiasme au Maroc. Et pour cause. A l’issue de son entrevue avec le souverain marocain, le diplomate américain a rappelé l’objectif de sa tournée: mettre sur pied une troisième réunion informelle qui doit se tenir en principe à New York entre le 3 et le 5 novembre 2010. «Cette réunion aura lieu entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario en présence des deux pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie, pour parvenir à un règlement politique juste, durable et convenu entre les deux parties, garantissant au peuple du Sahara occidental le droit à l’autodétermination, et ce, avec l’appui des pays de la région, particulièrement les deux pays voisins», a précisé aux journalistes, le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU.
Autodétermination: le traître mot, le crime de lèse-majesté! Mohammed VI ne veut point en entendre parler. «Nous avons présenté une initiative audacieuse pour régler le conflit régional suscité autour de la marocanité de notre Sahara, en l’occurrence la proposition d’autonomie de nos provinces du Sud...», lui a répondu l’héritier du trône marocain qui ne compte plus céder d’un pouce. Dans un tel contexte, la tournée effectuée par Christopher Ross au Maghreb pour tenter de renouer les fils du dialogue entre les deux principaux belligérants du conflit du Sahara occidental, ressemble à un coup d’épée dans l’eau. Il faut dire que la situation qui était déjà extrêmement tendue s’est retrouvée soudainement explosive par le caractère dramatique qu’ont pris les événements dans les territoires occupés et plus particulièrement dans El Aâyoune, la ville rebelle sahraouie occupée, symbole de la résistance du peuple sahraoui.
L’exode massif des Sahraouis vers le camp de réfugiés de Gdem Izik, qui s’est soldé par la mort d’un jeune adolescent de 14 ans, assassiné par les militaires marocains, joue en faveur d’un report des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. A moins que les deux parties n’en décident autrement.
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