Un homme raconte comment il a été torturé et dévalisé par les forces de l’ordre
Par Abdellatif Gueznaya, demainonline, 15/3/2012
L'homme torturé par les "forces de l'ordre" de Mohamed VI (Photo CE)
Tanger.- Les témoignages sur les brutalités policières dans le Rif se suivent et se ressemblent. Cet homme, parmi tant d’autres, raconte son martyre. Comment il a été arrêté, torturé et dévalisé par les dites « forces de l’ordre », qui se sont, en fait, comporté comme une armée d’occupation.
Cet homme est un immigré rifain en Espagne. Il porte encore les traces de la torture sur son visage. Et il raconte, les larmes aux yeux, son malheur. Traduction parcellaire.
« Je suis venu d’Espagne à Beni Bouayach pour voir mon père malade. Au moment où je suis sorti de son domicile pour aller chercher des gens de ma famille, venus, eux-aussi de loin, pour lui rendre visite, j’ai croisé un barrage de gendarmes qui m’ont demandé de leur amener des tasses de café et une bouteille d’eau. En allant acheter leurs « courses », je me suis retrouvé soudain dans une camionnette, entouré des forces de l’ordre. Ils m’ont arrêté et torturé à bord de leur véhicule. Ils m’ont demandé de répéter à haute voix « âcha al malik » (vive le roi). Même si je l’ai répété plusieurs fois, ils n’ont pas arrêté de m’agresser et de frapper jusqu’à ce que j’ai mouillé mon pantalon. Je leur ai dit que je suis un homme âgé et je n’ai rien à voir avec les manifestations. J’ai douze enfants et vive le roi !. Pourtant, un gendarme m’a volé 3400 Dirhams. J’ai passé la nuit dans une cellule dans la brigade de la gendarmerie, et à chaque fois que je leur demandais d’aller aux toilettes, un agent me répondais : ‘ tu pisses là où tu es’. »
Ces méthodes de brutalité et de cambriolage de citoyens sont utilisées partout, et surtout dans les régions malaimées de Rabat. Au Sahara, à Taza et maintenant dans le Rif, dont le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, évite de prononcer le nom.
Et après on dit ne pas comprendre pourquoi Sahraouis, Tazaouis et Rifains n’aiment pas le pouvoir central. Il faudrait être masochiste pour aimer son victimaire.
En attendant, le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, n’est toujours pas au courant de ce qui se passe dans une région du Maroc.
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