par Mokhtar Bendib, 16/4/2016
Une conférence internationale sur le règlement du conflit du Sahara
occidental se tiendra, le 19 avril prochain, à Paris , à l’initiative de
parlementaires français et d’associations françaises de soutien au
peuple sahraoui, solidaires avec sa lutte d’indépendance
Avec pour thème « Le règlement du conflit du Sahara occidental, une
question de droit international. Aux côtés de l’ONU, quel rôle pour
l’Europe ? », cette rencontre sera présidée par le président du groupe
d’amitié France-Algérie, Patrick Mennucci, député PS.
La conférence sera également présidée par Régine Villemont, et Obbi
Bouchraya, respectivement présidente de l’association RASD/France, et
nouveau représentant du front Polisario en France. Plusieurs
intervenants, de différentes nationalités, animeront des
débats/conférences sur l’évolution de la situation au Sahara
occidental.
La conférence coïncidera avec la publication du rapport du Secrétaire
général de l’ONU et au lendemain du clash délibéré du Maroc à son
encontre et l’agression a l’encontre de la Minurso , dans le secret
dessein de la faire changer de mission et occulter définitivement le
référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Lors de cette rencontre, Gianfranco Fattorini, représentant permanent de
l’association américaine des juristes auprès de l’ONU, animera une
conférence intitulée : « L’application du droit international dans
différentes instances de l’ONU, le rôle de la France au Conseil de
sécurité ».
Mohammed Sidati, membre du secrétariat national du Front Polisario et
son représentant en Europe, animera quant à lui un débat sur la
situation au Sahara occidental après la visite de Ban Ki-Moon dans les
camps de réfugiés sahraouis , sous le titre : « Au lendemain de la
visite de Ban Ki-Moon dans les campements des réfugiés sahraouis et à la
veille de la décision du Conseil de sécurité, quelle est l’appréciation
de la situation par le Front Polisario ».
Outre ces interventions, Patrick Mennucci, député et membre du groupe
d’étude Sahara occidental de l’Assemblée nationale française, évoquera
la position de la France face à ce conflit « La position française, vers
plus d’équilibre ?»
Par ailleurs, Pierre Galand, ancien sénateur belge et président de la
coordination européenne de soutien au peuple sahraoui dressera les
conclusions de cette conférence qui se tiendra au siège de l’Assemblée
nationale francaise .Par ailleurs L’Action des chrétiens pour
l’abolition de la torture (ACAT), a demandé au ministre français des
Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc
Ayrault, d’intervenir auprès du Maroc pour qu’il libére les prisonniers
politiques sahraouis.
Dans une lettre adressée au ministre, l’ACAT a estimé que la France, en
tant que membre de l’Union européenne (UE), est "tenue de mettre en
œuvre ses lignes directrices concernant la torture et les défenseurs des
droits de l’homme dans ses relations avec les pays tiers". Elle lui
demande, à cet effet, d’appeler les autorités marocaines à libérer
"immédiatement" Naâma Asfari, militant sahraoui des droits de l’homme,
et ses coaccusés afin qu’ils soient rejugés devant une juridiction
civile "si les poursuites à leur encontre n’ont pas été motivées
uniquement par leurs opinions politiques et leur militantisme en faveur
des droits de l’homme".
L’ACAT, créée en 1974 , forte d’un réseau de 39.000 membres actifs,
demande également au MAE français de "diligenter une enquête sur leurs
accusations de torture et de mauvais traitements". Elle attire également
l’attention du chef de la diplomatie française sur un fait sans précédent, l’expulsion d’avocats venus s’enquérir de l’état de santé des
prisonniers . "à l’exemple du ministre des Affaires étrangères espagnol
et du barreau de Paris, je vous demande de faire part aux autorités
marocaines de votre réprobation face à l’arrestation et l’expulsion des
sept juristes et de leur accompagnatrice", est-il écrit dans la lettre
de l’ACAT , dont une copie a été adressée à l’ambassadeur de France à
Rabat. Une délégation internationale, constituée de juristes français,
belges et espagnols, s’est rendu mercredi dernier au Maroc pour
rencontrer les avocats marocains et sahraouis qui assurent la défense de
civils sahraouis, prisonniers politiques, condamnés à perpétuité par un
tribunal militaire pour avoir manifesté, à Gdeim Izik, contre
l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.
La mission avait prévu également différentes rencontres avec les
délégations diplomatiques de plusieurs pays ainsi qu’une conférence de
presse à Rabat dans les locaux de l’Association marocaine des droits de
l’homme, qui a subi des pressions en vue d’empêcher cette rencontre. Le
collectif, qui a été expulsé manu militari le lendemain du Maroc,
revendique la libération "immédiate" des détenus de Gdeim Izik, l’examen
"sans délai" de leur pourvoi en cassation et une enquête sur leurs
"allégations de torture et de mauvais traitements".
Le barreau de Paris a condamné "fermement" cette expulsion par les
autorités marocaines. Se disant "profondément choqué" par cette
expulsion, le barreau de Paris a condamné "fermement l’utilisation de
telles pratiques par les autorités marocaines", apportant son "entier
soutien" aux membres de la délégation pour "leur travail de défense des
droits humains".
Dans ce contexte, le maire d'Ivry-sur-Seine, Philippe Bouyssou, avait
également demandé, dans une lettre, au MAE français de se préoccuper de
la situation des détenus politiques sahraouis et d’intervenir auprès des
autorités marocaines "en faveur de ces défenseurs des droits de
l’homme, injustement condamnés et incarcérés, afin de demander leur
libération".
L’ACAT-France, est membre de la Fédération internationale de l'Action
des chrétiens pour l'abolition de la torture (FIACAT) ayant statut
consultatif auprès des Nations unies et statut d’observateur auprès de
la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.
Mokhtar Bendib
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