Par SELMA TANNOUCHE BENNANI, Le Soir-échos, 15/12/2010
The African Child Policy Forum vient de publier son nouveau rapport sur le bien-être des enfants africains. Petite enfance, santé, éducation et protection sociale : le carré gagnant.
Le Maroc en retard en matière d’éducation et de santé.
Freud affirmait que tout se joue avant l’âge de six ans. Le dernier rapport de The African Child Policy Forum portant sur « le bien-être des enfants africains » semble défendre une thèse similaire. L’étude, qui est réalisée tous les deux ans par ce centre panafricain, dresse l’état des lieux de la situation des enfants en Afrique, avant de donner une série de recommandations aux gouvernements de ces pays, dont le Maroc. Les enfants représentent en effet 48% de la population africaine, et comme un enfant ne peut pas plaider pour la défense de ses droits, c’est aux gouvernements de lui réserver la part qui lui est due. Seulement, se fixer des buts comme les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ne suffit pas. Il faut se donner les moyens d’y parvenir. Et comme débloquer des fonds constitue l’un des plus efficaces, c’est donc naturellement que « budgétiser pour les enfants » a été choisi comme thème dudit rapport.
Pour assurer un bien-être durable à l’enfant, il faut agir dès le plus jeune âge. Les gouvernements peuvent y parvenir en mettant en place des programmes de développement de la petite enfance (DPE). Les enfants qui en bénéficient ont ainsi « de meilleures opportunités d’accès aux services de santé, réussissent mieux à l’école, ont des taux d’abandon scolaire plus bas et ont plus de chances d’obtenir des revenus élevés en tant qu’adultes ». Seulement, les données de l’Unesco pour l’année 2010 révèlent que seuls 20 pays (dont l’Égypte, le Sénégal et la Guinée) sur 52 disposent de programmes visant les enfants de moins de trois ans. Le Maroc ne fait pas partie de la liste, même s’il se distingue lorsqu’il s’agit d’éducation préprimaire, avec un taux net d’inscription qui gravite autour de 50%. Pourtant, un bon rapport coût-efficacité de ces programmes sur le long terme a été identifié. En d’autres termes, lorsque l’on «mise» sur un enfant, « le retour sur investissement » est souvent très satisfaisant. Pour rappel, les DPE regroupent, en plus de l’éducation préprimaire, plusieurs aspects comme la nutrition, l’hygiène, les services liés à la récréation et les soins de santé.
Les dépenses en santé sont en souffrance
Investir dans la santé des enfants est d’ailleurs un point critique de la budgétisation, mis en valeur par le rapport, le bien-être d’un enfant passant nécessairement par sa bonne santé. «La perte de santé pour les enfants est la perte du potentiel cognitif et physique, et entraîne par conséquent la baisse des performances à l’école», stipule le rapport. Aujourd’hui, l’investissement en santé gravite autour de 9%, moyenne du continent africain, ce qui est encore très bas. Lorsque l’on jette un coup d’œil au pourcentage de chaque pays, on tarde d’ailleurs à apercevoir le Maroc, situé en bas du classement du continent. Le Royaume ne consacre, selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) datant de 2008, que 6,2% de son PIB aux dépenses de santé, loin derrière l’Algérie (10,7%) et la Tunisie (8,9%). En plus de la santé, un enfant ne peut se passer d’éducation pour toucher du bout du doigt le concept composite de «bien-être». Pour rappel, 164 gouvernements ont adopté la Déclaration de l’éducation pour tous de Dakar, en l’an 2000. Celle-ci prévoyait d’augmenter les budgets alloués à l’éducation pour qu’ils atteignent 7% du PIB en 2005, puis 9% en 2010. Aujourd’hui, seuls 6 pays dont la Tunisie ont atteint les fameux 7% en 2005, et le Maroc, avec ses 5,5%, est loin d’en faire partie. Ainsi, si avancées il y a, elles restent encore assez lentes. Sans parler du déséquilibre existant entre éducation primaire et secondaire, qui «doit être traité pour que la main-d’œuvre de l’Afrique ne soit pas piégée dans des emplois subalternes qui ont peu d’avantages». En somme, en investissant dans le bien-être des enfants, c’est sur l’ensemble du développement que les pays africains investissent. Rien de tel pour revigorer un essor qui peine à prendre de la vitesse.
http://www.lesoir-echos.com/2010/12/15/developpement-l%E2%80%99enfant-est-l%E2%80%99avenir-de-l%E2%80%99homme/
Les dépenses en santé sont en souffrance
Investir dans la santé des enfants est d’ailleurs un point critique de la budgétisation, mis en valeur par le rapport, le bien-être d’un enfant passant nécessairement par sa bonne santé. «La perte de santé pour les enfants est la perte du potentiel cognitif et physique, et entraîne par conséquent la baisse des performances à l’école», stipule le rapport. Aujourd’hui, l’investissement en santé gravite autour de 9%, moyenne du continent africain, ce qui est encore très bas. Lorsque l’on jette un coup d’œil au pourcentage de chaque pays, on tarde d’ailleurs à apercevoir le Maroc, situé en bas du classement du continent. Le Royaume ne consacre, selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) datant de 2008, que 6,2% de son PIB aux dépenses de santé, loin derrière l’Algérie (10,7%) et la Tunisie (8,9%). En plus de la santé, un enfant ne peut se passer d’éducation pour toucher du bout du doigt le concept composite de «bien-être». Pour rappel, 164 gouvernements ont adopté la Déclaration de l’éducation pour tous de Dakar, en l’an 2000. Celle-ci prévoyait d’augmenter les budgets alloués à l’éducation pour qu’ils atteignent 7% du PIB en 2005, puis 9% en 2010. Aujourd’hui, seuls 6 pays dont la Tunisie ont atteint les fameux 7% en 2005, et le Maroc, avec ses 5,5%, est loin d’en faire partie. Ainsi, si avancées il y a, elles restent encore assez lentes. Sans parler du déséquilibre existant entre éducation primaire et secondaire, qui «doit être traité pour que la main-d’œuvre de l’Afrique ne soit pas piégée dans des emplois subalternes qui ont peu d’avantages». En somme, en investissant dans le bien-être des enfants, c’est sur l’ensemble du développement que les pays africains investissent. Rien de tel pour revigorer un essor qui peine à prendre de la vitesse.
http://www.lesoir-echos.com/2010/12/15/developpement-l%E2%80%99enfant-est-l%E2%80%99avenir-de-l%E2%80%99homme/
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