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dimanche 6 juin 2010

Afrique du Sud, le spectre de l’apartheid rôde

 par DAVID COURBET, Bakchich, 6/6/2010
Malgré l’abolition de l’apartheid en 1999, l’hôte de la Coupe du Monde de football 2010 est le deuxième pays le plus inégalitaire du monde.
Le meurtre du leader d’extrême droite Eugène Terre’Blanche par deux jeunes travailleurs agricoles noirs, le 3 avril, a fait les gros titres de la presse internationale. À l’aube de la Coupe du monde, voilà une bien mauvaise publicité pour l’Afrique du Sud. Cet assassinat nous renseigne surtout sur l’état de la société sud-africaine.
Aboli en 1999, l’apartheid demeure. La présence croissante d’une minorité noire riche ne suffit pas à masquer la réalité. Les statistiques pour 2008 sont édifiantes : 49% de la population noire vit sous le seuil de pauvreté, contre 3,6% pour les Blancs. La nation arc-en-ciel est le deuxième pays le plus inégalitaire du monde.
D’autres chiffres accablent : 80% des Blancs ont le baccalauréat, contre 40% des Noirs, et 90% des terres arables appartiennent aux Blancs. Pas étonnant que de vives tensions raciales subsistent entre fermiers blancs qui ne veulent pas rendre les terres et leurs employés noirs, sous-payés.

Dessin d’Essi
Plus de 2 000 autres fermiers ont été tués depuis 1994. Dans les grandes villes, la ségrégation existe bel et bien. Là où s’enferment les Blancs, les seuls Noirs qui circulent sont domestiques. Les sans-abri se comptent par dizaines de milliers dans tout le pays. Pour qui veut organiser le plus grand événement sportif mondial, cela fait tache.
Pour ne pas choquer les touristes qui vont venir en masse durant la compétition, les différentes municipalités hôtesses de la Coupe du monde comptent adopter diverses mesures pour « nettoyer leurs rues ». Parmi ces mesures, certaines consistent à déplacer les SDF à l’extérieur des villes ou loin des lieux à forte fréquentation touristique.
L’idée a même été soufflée de créer des sortes de « camps de concentration » pour accueillir les plus démunis. D’autres municipalités, comme celle du Cap, comptent encourager les touristes à ne pas donner de pièces aux sans-abri. Un système de bons d’achat devrait être organisé, qui permettrait aux visiteurs de leur offrir de la nourriture.
Cela n’est pas sans rappeler le maire de Denver (États-Unis), qui, pour cacher les homeless de sa ville lors la venue de Barack Obama pour la convention démocrate en 2008, offrait repas, places de cinéma, sorties au zoo ou dans les musées aux sans-abri errant dans ses rues.

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