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«Cet artiste voulait faire quelque chose pour mon frère, nous raconte Farida, la sœur d’Ali Aarrass. Nous nous sommes arrangés un jour pour qu’il puisse lui parler au téléphone depuis sa prison ; Ali a pu lui raconter les étapes de sa vie, en Belgique ou ailleurs, qu’il a reprises dans le livre.» Résultat: une BD aux dessins sobres et sombres, qui conte l’histoire d’Ali Aarrass aux petits comme aux grands (ces derniers pouvant en outre lire les détails politiques et juridiques expliqués dans des encadrés). Trois acteurs y parlent à la première personne: Ali, Farida et Houria Aarrass (la femme d’Ali) L’autre livre évoque la prison, façon Maroc. Un tableau sombre, lui aussi. Une compilation des lettres de prison et aussi le journal tenu par Farida. La publication de ces deux livres (2) a été rendue possible grâce à une action de «crowdfunding» (appel de fonds au public). «Nous avons rapidement réuni près de 4.000 euros, se souvient Farida Aarrass. Ce qui nous a permis d’imprimer cinq cents exemplaires de chacun des deux livres. Ils connaissent un beau succès, surtout la BD.» Les dernières nouvelles d’Ali Aarrass datent du 5 octobre. Le prisonnier a perdu beaucoup de poids ces derniers temps, environ 11 kg, en raison des restrictions de nourriture infligées en guise de punition pour sa dénonciation des mauvais traitements qui sont le lot des prisonniers à Salé 2. Il vit seul dans une cellule et l’on interdit, par des menaces, aux autres prisonniers de lui parler lors des promenades. Pour ses proches, le combat continue.
Les proches d’Ali Aarrass, condamné à
une lourde peine de prison au Maroc, ne se découragent pas. Ils publient
deux livres, dont une bande dessinée, pour faire connaître le sort
funeste de ce Belgo-Marocain qui clame son innocence.
Ali Aarrass est toujours en prison à
Salé 2, près de Rabat au Maroc. Rien de très nouveau, donc, pour ce
Belgo-Marocain de 54 ans condamné en 2012 à douze ans de prison pour
«terrorisme» à l’issue d’un procès où l’accusation s’est basée sur un
seul élément concret, des aveux extorqués sous la torture (confirmée par
un rapport des Nations unies), aveux qu’il a rapidement récusés.
Ses proches n’ont cessé de se démener pour
susciter la révision de son procès et sa libération (1). Ils ont
notamment fait condamner l’Etat belge par la justice bruxelloise pour
manquement au devoir d’assistance consulaire à un ressortissant
emprisonné à l’étranger (la Belgique, condamnée en première instance et
en appel, s’est pourvue en cassation). Voici qu’ils publient
simultanément deux livres consacrés à cette pénible affaire, Lettres de
prison (Editions Antidote), et une bande dessinée, Je m’appelle Ali,
signée Manu Scordia.
«Cet artiste voulait faire quelque chose pour mon frère, nous raconte Farida, la sœur d’Ali Aarrass. Nous nous sommes arrangés un jour pour qu’il puisse lui parler au téléphone depuis sa prison ; Ali a pu lui raconter les étapes de sa vie, en Belgique ou ailleurs, qu’il a reprises dans le livre.» Résultat: une BD aux dessins sobres et sombres, qui conte l’histoire d’Ali Aarrass aux petits comme aux grands (ces derniers pouvant en outre lire les détails politiques et juridiques expliqués dans des encadrés). Trois acteurs y parlent à la première personne: Ali, Farida et Houria Aarrass (la femme d’Ali) L’autre livre évoque la prison, façon Maroc. Un tableau sombre, lui aussi. Une compilation des lettres de prison et aussi le journal tenu par Farida. La publication de ces deux livres (2) a été rendue possible grâce à une action de «crowdfunding» (appel de fonds au public). «Nous avons rapidement réuni près de 4.000 euros, se souvient Farida Aarrass. Ce qui nous a permis d’imprimer cinq cents exemplaires de chacun des deux livres. Ils connaissent un beau succès, surtout la BD.» Les dernières nouvelles d’Ali Aarrass datent du 5 octobre. Le prisonnier a perdu beaucoup de poids ces derniers temps, environ 11 kg, en raison des restrictions de nourriture infligées en guise de punition pour sa dénonciation des mauvais traitements qui sont le lot des prisonniers à Salé 2. Il vit seul dans une cellule et l’on interdit, par des menaces, aux autres prisonniers de lui parler lors des promenades. Pour ses proches, le combat continue.
Baudouin Loos
(1) Pour les détails, voir le site www.freeali.eu/
(2) Pour se procurer les livres, s’adresser à l’ASBL ESG, tél. 0486.703.215
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