Les travailleuses et les travailleurs du monde entier célèbrent la fête du travail dans un contexte de crise financière aiguë sans précédent, qui a vu leurs acquis s’effondrer par les méfaits d’une spéculation libérale sauvage, inique et immorale.
La classe ouvrière issue de l’immigration en général et du Maroc en particulier, n’est nullement épargnée, et vit plus douloureusement cette phase de conflits sociaux. Car elle est stigmatisée et indexée dans les pays européens de la part de formations politiques xénophobes et racistes, aussi bien en Espagne, en France, en Italie ou en Belgique, en tant que population génératrice de chômage, de troubles et de maux sociaux de tous genres.
Alors que d’une manière globale en Europe, c’est la main d’œuvre marocaine, entre autres, qui est exposée clairement au sectarisme et au chômage galopant en son sein pour des raisons ethniques et religieuses. Sans tenir compte de son incontestable contribution à la société d’accueil, on feint d’oublier que nombre de projets et de travaux urbains proviennent de cette main d’œuvre, dont les enfants sont, eux aussi, destinés fatalement à une formation professionnelle.
Ce sort peu reluisant de la classe ouvrière marocaine est aggravé par les autorités des deux rives. Des accords entre le Maroc et les pays d’immigration pour le rapatriement illégal d’une frange de citoyens marocains devenus encombrant et sans intérêts, sont enregistrés.
Toute aussi illégale est cette sentence qui frappe surtout les jeunes : la « double peine ». Prisonniers ici et transférés là-bas.
Au Maroc même, la classe ouvrière est exposée à des lois qui contredisent Chartes et Conventions universelles des Droits Humains. Licenciements abusives, salaires dérisoires, paupérisation et étranglement de tout mouvement syndical conséquent. Les mouvements sociaux sont bâillonnés et les travailleuses et travailleurs ne cessent de se battre pour leur dignité.
Le Mouvement contestataire du 20 février qui s’exprime depuis plus d’un an, intègre en son sein l’ensemble des revendications légitimes du peuple marocain, y compris celles de la classe ouvrière marocaine. En dépit de toutes les tentatives de ruiner la réputation du Mouvement du 20 février, qui est un mouvement populaire pour une réelle démocratie et un authentique État de Droit, la contestation ne cesse de condamner l’entrisme au sein des syndicats qui vise à exclure des militants adhérents à la dynamique des revendications partagées.
L’AMDH de Bruxelles condamne les scandaleuses condamnations judiciaires des militants de Ait Ayache* et l’emprisonnement de tant de jeunes du Mouvement du 20 février, brisés par de longues grèves de la faim à travers le pays. Elle soutient le Mouvement du 20 février qui manifeste aujourd’hui aux côtés des travailleuses et travailleurs au Maroc, pour la dignité et le respect des principes fondamentaux des droits humains.
*Beni Bou Ayache
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