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samedi 18 février 2012

Maroc Informations sur la situation au Maroc


Par le bureau de l'association Maroc Solidarités citoyennes, 18/2/2012

Les nouvelles que nous recevons du Maroc révèlent que les tensions se multiplient sur le terrain des droits humains, économiques et sociaux et sur celui des droits civiques, notamment des libertés d'expression et de manifestation.
L'adoption par referendum d'une nouvelle réforme constitutionnelle qui n'a pas changé fondamentalement l'organisation des pouvoirs, l'élection d'un nouveau Parlement et la nomination d'un nouveau gouvernement dirigé par le PJD, ont débouché pour le moment sur une parfaite continuité des politiques appliquées par les pouvoirs publics au Maroc. C'est pourquoi sans doute, comme dans tous les pays arabes, des mobilisations populaires continuent à manifester dans de nombreux endroits au Maroc, sous les bannières du Mouvement du 20 Février, pour réclamer une véritable démocratie, un changement radical dans la politique économique et sociale capable de créer des emplois et de combattre la pauvreté, et pour engager une lutte effective contre la corruption.

Les méthodes répressives restent un pilier du régime marocain

Malheureusement, cette continuité se manifeste également dans le recours aux méthodes brutales de répression et aux emprisonnements arbitraires décidés par des tribunaux aux ordres des autorités. Citons seulement quelques victimes de ces méthodes: les emprisonnements arbitraires de Rachid Niny, directeur du quotidien Al Massae, du rappeur El Haked, du champion de boxe Zakaria Moumni, des syndicalistes Seddik Kabouri et Mahjoub Chenou, tous traînés en justice et condamnés à la prison sur la base de procès fallacieux et de "preuves" fabriquées par la police. Mêmes réactions à l'encontre des étudiants qui demandent seulement à s'organiser dans leur syndicat l'UNEM: Ezedine Eroussi, incarcéré à Taza pour cette raison, est en grève de la faim depuis le 19 décembre et maintenant en danger de mort, quatre autres étudiants accompagnent sa grève incarcérés à la prison Aïn Kadous de Fès.*
 Ou à l'encontre d'un montagnard du village d'Imider (région de Tinghir), Moustapha Ouchtoubane, parce qu'il participe à la lutte des villageois contre une société minière (la SMI, propriété du holding royal) qui épuise leurs ressources en eau et pollue leurs terres. Et sans même parler ici des Sahraouis emprisonnés pour avoir protesté contre la violation des droits humains dans leur région ni des militants islamistes arrêtés après l'attentat terroriste de 2003 à Casablanca sans la moindre preuve d'une responsabilité de leur part. Enfin le Mouvement du 20 février, dont les manifestations répétées sur tout le territoire sont caractérisées par leur caractère pacifique, déplore une dizaine de morts en un an d'existence parmi ses militants dues aux brutalités policières ou même aux tortures qui leur sont infligées, comme dans le cas de Kamal Ammari, décédé à Safi entre les mains des forces de l'ordre après une banale manifestation.
Dans ce contexte répressif, relevons une bonne nouvelle: à l'occasion de la fête du Mouloud, le souverain a décidé de libérer 458 prisonniers, parmi lesquels de nombreux droits communs, mais aussi des militants islamistes ainsi que les syndicalistes de Bou Arfa et Zakaria Moumni le champion du monde de boxe. Nous nous en réjouissons, mais ces grâces octroyées n'en relèvent pas moins de l'exercice du bon plaisir du pouvoir, comme en témoigne le maintien en prison du journaliste Rachid Niny ou du militant d'ATTAC-Maroc Abdeljalil Agadil à Safi.


Une situation particulièrement alarmante dans les villes de Safi et de Taza

La ville de Safi a une tradition revendicative qui remonte aux luttes pour l'indépendance du Maroc , aux mobilisations des ouvrières des conserveries de sardines, des pêcheurs et des travailleurs du port. C'est pourquoi les manifestations du Mouvement du 20 février y sont particulièrement massives et c'est aussi pourquoi les jeunes de ce mouvement y sont soumis à une violence policière inadmissible. Nous relayons en attaché l'appel à la solidarité internationale lancé par ATTAC-Maroc pour obtenir la fin de ces exactions.

La ville de Taza, située dans le Moyen Atlas à l'est de Fès, fait partie de ce Maroc périphérique abandonné par les politiques du capitalisme mondialisé : celui-ci concentre ses investissements sur les villes et les grandes plaines de la côte atlantique du pays. Fortement atteinte par le chômage et le sous équipement, la population de Taza s'est massivement soulevée contre cette marginalisation, à l'image des protestations de masse qui s'étaient produites à Sidi Ifni en 2008. Au lieu de prêter attention à ces revendications, le gouvernement a répliqué avec les mêmes méthodes : concentration de forces armées pour investir la ville et opérations de ratissage dans les quartiers populaires, avec irruptions violentes dans les habitations, destruction du mobilier, vols et maltraitances envers les habitants. La situation à Taza pourrait déraper vers des affrontements incontrôlables...


Que faire pour obtenir la cessation de ces atteintes aux droits humains et manifester notre solidarité avec ceux qui exigent une véritable démocratie au Maroc ?

Vous avez l'occasion d'en débattre en participant à la rencontre que nous organisons avec le Centre d'Information Inter-Peuples le 2 mars prochain, salle 150 de la galerie de l'Arlequin. Nous recevrons un invité très engagé dans le « Mouvement du 20 février », Omar Aziki, Secrétaire Général de l'association ATTAC/CADTM Maroc. Cette rencontre est soutenue par plusieurs organisations iséroises: ATTAC, la Ligue des Droits de l'Homme, Survie, le NPA.

Nous aurons l'occasion, au cours de cette rencontre, de proposer une pétition pour réaffirmer notre soutien au peuple marocain et pour exiger le respect des droits humains dans toutes leurs dimensions par les autorités marocaines, particulièrement par le nouveau gouvernement issu de la récente révision de la Constitution.
*
Deux pétitions sont mises  en ligne. Il faut des milliers de signatures pour faire pression sur le pouvoir marocain http://www.petitionenligne.fr/petition/etudiants-emprisonnes-en-greve-de-la-faim-ezedine-en-danger-de-mort/2151

Une autre pétition avec des nouvelles plus récentes sur la situation de plus en plus préoccupante d’Ezedine, et des autres grévistes est mise en ligne sur cyberacteurs:
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/silence-etudiants-marocains-greve-faim-ezedine-eroussi-danger-mort-431.html

 
CENTRE D’INFORMATION INTER-PEUPLES - 
MAROC SOLIDARITES CITOYENNES

MAROC :
QUELLES LUTTES ? QUELLES SOLIDARITÉS ?
 Soirée-débat   
 le vendredi 2 mars 2012
 à 20h
Salle 150 de la Villeneuve
(galerie de l’Arlequin – station de tram « Arlequin »)
Grenoble
avec Omar AZIKI
Secrétaire Général d’ ATTAC/CADTM MAROC
 Manifestations du Mouvement du 20 février, luttes des diplômés chômeurs, mobilisations syndicales, pas un jour ne passe sans que les résistances ne s’expriment. Comment s’insèrent ces luttes au Maroc dans le processus révolutionnaire qui traverse la région ?
Le pouvoir manœuvre : une réforme constitutionnelle, des élections, un nouveau gouvernement. Mais rien ne change pour la grande majorité de la population. La répression continue : des centaines de manifestants en prison, des étudiants de l’UNEM en grève de la faim, des chômeurs quotidiennement matraqués, des villes comme Taza en état de siège, la torture et des morts à Safi, et la liste est  longue. Quelle est la vraie réalité du pouvoir autocratique ?
En France, un silence assourdissant des grands médias, un soutien ouvert du gouvernement au pouvoir. Pourquoi ?
Comment ici, est-il possible de construire des solidarités utiles ?  Venez en débattre !

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