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vendredi 17 février 2012

Au Maroc, le Mouvement du 20 février « ne lâche rien »


Publié dans le journal quotidien Nord Éclair à Lille, 15/2/2012
PROPOS RECUEILLIS PAR BÉRANGÈRE BARRET

Un an après, le Mouvement du 20 février descend encore dans la rue et veut interpeller l'Europe : une « caravane pour la liberté au Maroc » s'arrêtera dimanche à Bruxelles. Retour sur cette année avec Abellatif Imad, membre du Mouvement à Lille.

Où en est le Mouvement du 20 février ?
 Un an de lutte, ce n'est pas rien ! Le régime marocain avait parié sur l'effritement du Mouvement et ce n'est pas le cas. Il réunit des citoyens qui exigent la dignité, la liberté d'expression, la justice sociale.
D'ailleurs, nous avons été agréablement surpris de constater que l'Onu avait déclaré le 20 février journée de la justice sociale. Heureux hasard !

Comment le Mouvement du 20 février se manifeste-t-il concrètement aujourd'hui ?
 Plus d'une centaine de villes descendent régulièrement dans la rue. Il y a eu 12 manifestations nationales (une par mois) depuis le début du Mouvement et au moins une manifestation par semaine dans les régions. Ce n'est pas une affaire d'intellectuels, mais du peuple marocain qui sort pour dire qu'il ne lâchera rien.

En un an, qu'avez-vous obtenu ?
 Le droit de manifester, d'abord. Avant, on allait en prison pour ça.
On avait exigé une nouvelle Constitution, mais celle soumise à référendum ne nous a pas convenu, elle donnait encore plus de pouvoirs au roi... Et la honte, c'est le résultat du référendum : plus de 99 % pour, c'est un taux de dictature ! On avait aussi demandé la dissolution de l'Assemblée, mais nous avons ensuite boycotté les élections législatives, non démocratiques. Mais, force est de constater que le Mouvement a imposé un agenda au roi !

Que recherche le Mouvement aujourd'hui ? La chute du roi, comme d'autres pays ont demandé à leurs dirigeants de « dégager » ?
 Au Maroc, on demande la chute du « makhzen », la chute du régime. La chute du système. Le roi en fait partie, mais c'est le peuple qui décidera. Notre mouvement n'a pas de leader, c'est une coordination populaire, c'est le peuple qui décide. On sent que notre Mouvement est mûr, il ne va pas à l'affrontement mais au combat politique, il entraîne de réels débats de société, sur la laïcité entre autres. Il n'y a plus de sujets tabous ! La peur commence à changer de camp. Et on voudrait dire aux gouvernements européens : « Attention, vous avez intérêt à soutenir les mouvements sociaux porteurs de projets pour les peuples. Attention, les peuples sont sortis et ils n'ont pas dit leur dernier mot, au Maroc comme en Tunisie ou en Égypte. » Il y a un avant et un après 2011.
http://youtu.be/x6_7Mbp76jU
http://www.annahjaddimocrati.org/index.php/en/

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