La diffusion sur le site d'information Lakome d'une vidéo
d'AQMI a provoqué une réaction extrèmement ferme des autorités
marocaines. Ali Anouzla, l'un des fondateurs du site, est aujourd’hui
derrière les barreaux. Cette vidéo d'une quarantaine de minutes,
intitulée "Maroc, le royaume de la corruption et du népotisme", fustige la monarchie marocaine et appelle au jihad contre Mohammed VI.
Après
les attentats de Casablanca (33 morts en 2003) et de Marrakech (17
morts en 2011), les services du royaume sont mobilisés contre la menace
terroriste. Surtout en ce moment. La crise syrienne attire de nombreux
Marocains qui partent faire le jihad. 90 seraient morts au combat.
Evidemment, au palais royal, on craint le retour de ces têtes brûlées de
la guerre sainte. Le précédent algérien et des vétérans afghans est
dans toutes les mémoires.
Pour autant, si l'impératif
sécuritaire est légitime, cette affaire permet aussi de donner un tour
de vis à la liberté d'information. Cette affaire en cacherait en autre.
Celle du pédophine espagnol grâcié par Mohamed VI cet été et qui a
provoqué un émoi considérable chez les Marocains. Comme par hasard, le
site qui a révélé l'affaire s'appelle... Lakome!
Abou Bakr Jamai, co-fondateur du site Lakome
Pour le palais royal, l'affaire de la
vidéo d'AQMI tombe donc à pic. Le message est une double lame: tolérance
zéro vis-à-vis des jihadistes et intimidation des journalistes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire