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jeudi 10 octobre 2013

Maroc : tour de vis à la liberté d'information


Posté le mardi 8/10/2013

 

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La diffusion sur le site d'information Lakome d'une vidéo d'AQMI a provoqué une réaction extrèmement ferme des autorités marocaines. Ali Anouzla, l'un des fondateurs du site, est aujourd’hui derrière les barreaux. Cette vidéo d'une quarantaine de minutes, intitulée "Maroc, le royaume de la corruption et du népotisme", fustige la monarchie marocaine et appelle au jihad contre Mohammed VI.

Après les attentats de Casablanca (33 morts en 2003) et de Marrakech (17 morts en 2011), les services du royaume sont mobilisés contre la menace terroriste. Surtout en ce moment. La crise syrienne attire de nombreux Marocains qui partent faire le jihad. 90 seraient morts au combat. Evidemment, au palais royal, on craint le retour de ces têtes brûlées de la guerre sainte. Le précédent algérien et des vétérans afghans est dans toutes les mémoires.

Pour autant, si l'impératif sécuritaire est légitime, cette affaire permet aussi de donner un tour de vis à la liberté d'information. Cette affaire en cacherait en autre. Celle du pédophine espagnol grâcié par Mohamed VI cet été et qui a provoqué un émoi considérable chez les Marocains. Comme par hasard, le site qui a révélé l'affaire s'appelle... Lakome!
Abou Bakr Jamai, co-fondateur du site Lakome
Pour le palais royal, l'affaire de la vidéo d'AQMI tombe donc à pic. Le message est une double lame: tolérance zéro vis-à-vis des jihadistes et intimidation des journalistes.

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