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jeudi 10 octobre 2013

El Khalfi, Tariq et Marouazi débattent de l’affaire Ali Anouzla sur France 24





Le présentateur commence par interroger Mustapha El Khalfi sur son sentiment de voir le journaliste Anouzla poursuivi dans le cadre de la loi antiterroriste. Une loi brandie en épouvantail contre le PJD, auquel appartient le ministre, après les attentats du 16 mai 2003 et menaçant de dissoudre le parti actuellement au gouvernement. 
El Khalfi répond  « ne pas souhaiter interférer dans une affaire entre les mains du juge d’instruction ». Le journaliste rappelle au ministre qu’il a tout de même fait une déclaration interprétée par plusieurs observateurs comme une condamnation prématurée de Ali Anouzla. A ceci le ministre a répondu que le communiqué de son département est venu « répondre à une demande adressée au gouvernement par des organisations internationales ». « Nous nous sommes prononcés sur le contenu de la vidéo et non pas sur le fond de l’affaire en cours d’instruction» a-t-il précisé.

Hassan Tariq a réagi aux propos du ministre en qualifiant son attitude de « honteuse » dans le sens où « sa déclaration comportait des opinions juridiques susceptibles d’être interprétées à charge contre Ali Anouzla au cours du procès et donner lieu à un verdict injuste ».  Tariq pense que « la poursuite de Ali Anouzla est une atteinte aux droits et à la liberté de la presse, à la liberté d’expression, à la Constitution de 2011 et au processus de réforme de la justice ».

Quant à Khadija Marouazi, elle « n’imaginait pas autant de dégâts dans le corps du journalisme durant le mandat du gouvernement Benkirane ». « Notre surprise est d’autant plus grande que l’arrestation de Mr Anouzla intervient en plein débat public sur la nécessité d’abolir les sanctions privatives de liberté dans le code de la presse » a-t-elle ajoutée. Marouazi a demandé la libération immédiate de Ali Anouzla. « En cas de poursuite, l’autorité judiciaire doit faire prévaloir la loi spéciale appliquée aux journalistes et non pas s’appuyer sur une loi générale et encore moins sur une loi d'exception telle que la loi anti-terroriste dont l’application a démontré de nombreux dysfonctionnements durant toute une décennie » a conclu Marouazi.
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 Affaire Ali Anouzla : Mustapha Khalfi récidive




Le porte-parole du gouvernement enchaîne les amalgames concernant l'arrestation et la détention d'Ali Anouzla. Interrogé lors d'un débat dimanche soir sur France 24 pour savoir si des journalistes à l'étranger ont déjà été poursuivis dans ce genre d'affaire, Mustapha Khalfi n'a pas hésité à mentionner le cas... d'un activiste d'Al Qaida arrêté en France le mois dernier.

Mustapha Khalfi récidive. Après avoir tronqué la Déclaration de Vienne fin septembre, voilà que le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Benkirane compare l'affaire Anouzla à celle d'un islamiste interpellé en France le mois dernier.
Khalfi participait à un débat sur France24/arabe, diffusé dimanche soir et consacré à l'affaire Anouzla, aux côtés du député USFP Hassan Tariq et de Khadija Marouazi, universitaire et secrétaire générale de l'association Al Wassit pour la démocratie et les droits de l'homme.
Pendant ce débat, Hassan Tariq a dénoncé l'arrestation d'Ali Anouzla et interpellé le porte-parole du gouvernement en lui demandant s'il connaissait des journalistes poursuivis à l'étranger pour ce genre d'affaire. Mustapha Khalfi a alors répondu par l'affirmative : «Il y a un journaliste actuellement poursuivi. Il a été incarcéré pour avoir traduit des documents d'Al Qaida. Il a été arrêté en France et il est poursuivi en état d'arrestation».
Romain L. alias "Abou Siyad Al-Normandy"

Mustapha Khalfi ne cite pas de nom mais fait référence à l'affaire Romain L. alias "Abou Siyad Al-Normandy", un jeune musulman converti de 26 ans interpellé en France et mis en examen le 19 septembre dernier pour "apologie d'actes de terrorisme et provocation à la commission d'actes de terrorisme" sur Internet.

Or ce dernier n'est pas journaliste, c'est un activiste d'Al Qaida. Il administre un important site jihadiste francophone, Ansar Al-Haqq, et traduit les articles de la revue de propagande Inspire, lancée en 2010 par Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa). Des faits qu'il a lui-même reconnu devant les enquêteurs selon un communiqué du parquet en France.

«On est donc bien loin d'Ali Anouzla et du site Lakome, sauf à vouloir introduire une confusion dangereuse entre journalisme et propagande», estimait alors la journaliste du Monde Isabelle Mandraud.

Rappel : Ali Anouzla, poursuivi au Maroc pour un lien
Pour rappel, le journaliste Ali Anouzla est poursuivi au Maroc pour apologie, incitation et aide matérielle au terrorisme. Il est détenu depuis plus de 20 jours.
Le 17 septembre dernier, Lakome arabophone dont il est le directeur, avait publié un article expliquant que le groupe terroriste Aqmi, à travers le média Al-Andalus, venait de diffuser sur internet une vidéo de propagande appelant au jihad au Maroc et attaquant Mohammed VI. Le texte était accompagné d'un lien renvoyant vers le blog d'El Pais du journaliste Ignacio Cembrero, qui contenait un enregistrement de la vidéo d'Aqmi.
Lakome version francophone a de son côté directement intégré la vidéo d'Aqmi sur son site, dans un article consacré au sujet, jusqu'à ce que Youtube supprime cette vidéo. Son directeur Aboubakr Jamai n'a pas été inquiété par les autorités.
Par ailleurs, le ministère de la Justice avait annoncé mardi 17 septembre le dépôt à venir d'une plainte à Madrid contre le journal El Pais pour avoir publié l'enregistrement de la vidéo, intitulée «Maroc : Royaume de la corruption et du despotisme». Mais aucune plainte n'a encore été déposée en Espagne.
L'arrestation et le placement en détention préventive d'Ali Anouzla ont provoqué une levée de boucliers au Maroc et à l'étranger. Plus de 60 ONG de défense des droits de l'homme et associations professionnelles internationales demandent sa libération immédiate, estimant qu'Ali Anouzla paie le prix de son indépendance et de sa couverture critique de la politique marocaine.

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