France 24, 8/10/2013
Même la presse française réagit à l'arrestation d'Ali Anouzla
Maroc: vive réaction à une vidéo d'Aqmi, signe de crainte grandissante
AFP - Si le Maroc reste largement épargné par les violences
islamistes, sa réaction particulièrement vive à la diffusion d'une
vidéo d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) traduit une préoccupation
grandissante face à la menace terroriste.
La vidéo d'une quarantaine de minutes, intitulée "Maroc: le royaume
de la corruption et du despotisme", fustige la monarchie marocaine et
appelle au jihad, ce qui constitue une première.
Pour avoir publié un lien vers le site internet du quotidien El Pais
où la vidéo était disponible, un journaliste de renom, Ali Anouzla, a
été arrêté le 17 septembre. Quelques jours plus tard, il a été inculpé
pour "aide matérielle", "apologie" et "incitation au terrorisme".
M. Anouzla dirige la version arabophone du site d'informations
indépendant Lakome, qui a rappelé que le journaliste avait signalé qu'il
s'agissait d'une "vidéo de propagande". Mais Rabat a aussi menacé de
poursuivre El Pais en justice.
La fermeté des autorités marocaines traduit leur volonté de
réaffirmer une tolérance zéro vis-à-vis des jihadistes, au moment où des
Marocains combattent le régime syrien de Bachar al-Assad aux côtés des
islamistes, estiment des experts.
"La réaction du royaume reflète vraisemblablement ses craintes (...)
quant au nombre de Marocains rejoignant le conflit en Syrie, sachant
qu'il était considéré comme relativement épargné", explique Vish
Sakthivel, du Washington Institute, un think-tank américain.
Le nombre de ces combattants est difficile à évaluer, mais il
pourrait y avoir jusqu'à un millier de Marocains en Syrie, et près de 90
sont morts au combat, selon des chiffres officiels.
"Les jihadistes reviennent au Maroc avec un entraînement et une
nouvelle idéologie plus radicale qui constituent une menace pour l'Etat"
marocain, avance un spécialiste de l'Afrique du Nord, William Laurence.
"Le Maroc va faire tout ce qu'il peut pour interrompre le recrutement
en cours, afin d'éviter que des personnes acquièrent une expérience et
reviennent avec", ajoute-t-il, assurant que la Tunisie et l?Algérie font
face à des préoccupations similaires.
De leur côté, les autorités marocaines se félicitent de leur capacité
à limiter la structuration de groupes extrémistes locaux, grâce à une
politique sécuritaire préventive sans concession.
En septembre, un tribunal de Salé, près de Rabat, a condamné à des
peines de prison neuf Marocains membres d'un groupe jihadiste peu connu,
arrêtés fin 2012 et accusés d'avoir planifié des attaques dans
plusieurs villes du royaume.
Annonçant en janvier le démantèlement d'une cellule de recrutement
d'Al-Qaïda, le ministère de l'Intérieur avait toutefois reconnu que la
"prolifération" de ces réseaux constituait une "source d'inquiétude".
Salafistes en ligne de mire
Dans le même temps, le Maroc se félicite de pratiquer un islam modéré
et de bénéficier d'une stabilité rare à l'échelle régionale, deux
composantes essentielles pour garder la confiance des touristes
occidentaux, un secteur vital pour l'économie nationale.
Mais les attentats de Casablanca -- 33 morts en 2003 -- et ceux de
Marrakech -- 17 morts en 2011 -- rappellent que le Maroc n'est pas
épargné par la violence jihadiste.
Dans le sillage du Printemps arabe en 2011, le roi avait décidé de
libérer des dizaines d'islamistes, dont quatre responsables salafistes
radicaux, qui avaient été emprisonnés en lien avec les attentats de
Casablanca.
Des militants des droits de l'Homme et des proches continuent
toutefois de dénoncer la détention de centaines d'islamistes qui n'ont,
selon eux, jamais commis de crime.
A l'heure actuelle, plusieurs observateurs estiment que le salafisme
--branche ultra-conservatrice de l'islam sunnite-- est plus influent que
jamais au Maroc.
La plupart des salafistes du royaume suivent la version
"traditionnelle" et généralement pacifique de la mouvance. Les éléments
radicaux, moins nombreux, ont néanmoins tendance à devenir de plus en
plus actifs.
Les salafistes "ne sont pas une menace pour l'Etat marocain qui est
puissant. Mais ils ont une idéologie radicale susceptible de mobiliser
des personnes pour mener des attaques", estime Abdullah Rami, un expert
des mouvements islamistes.
Interrogé par l'AFP, Hassan Kettani, un des responsables salafistes
libérés en 2012, assure pour sa part ne pas être favorable à la
violence.
Mais "si quelqu'un soutient ceux qui combattent Bachar al-Assad,
pourquoi devrait-il être emprisonné s'il est islamiste et n'avoir aucun
problème s'il est athée, communiste ou n'importe quoi d'autre?",
ajoute-t-il.
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Independant Al-Jarida Al-Oula daily editor Ali Anouzla looks on in front of Rabat courthouse on September 29, 2009 during his trial for publishing articles questioning the health of King Mohammed VI. A palace statement on August 26,2009 said that Mohammed, 45, had been told to rest for five days because of an infection that caused acute dehydration but that there was no cause for concern. The prosecutor general's office said the Al Ayam article cited "rumours" and questioned the nature of the king's illness.
AFP PHOTO/ ABDELHAK SENNA
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Il est maintenant admis que ce n'est pas le contenu de la vidéo est pas la raison principale de l'arrestation d'Ali Anouza, mais que par contre cette vidéo sert de prétexte à cette arrestation . C'est principalement le contenu de Lakome qui suscite une véritable panique dans le rang du pouvoir qui ne supporte pas la vérité. (ndlr)
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Dounia Benqassem a partagé un lien.
#freeAnouzla
La vie du journaliste Ali Anouzla est en danger, conséquence de sa
détention en isolation confinée dans une cellule étroite alors qu'il
souffre de claustrophobie !!!
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