Prisons. Au cimetière des vivants
- Par : Mohammed Boudarham, 5/10/2013
Les prisons marocaines abritent 115 condamnés à mort.
Et ils vont mal, très mal. Selon une enquête de terrain, conduite par
l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH), plus des deux
tiers (67%) de ces détenus sont atteints de troubles mentaux. Et 50% en
souffraient bien avant de commettre les crimes qui leur ont valu la
peine capitale.
Autre conclusion choc de cette étude intitulée “Voyage
au cimetière des vivants”, 53% des locataires des couloirs de la mort
pensent au suicide ou émettent le souhait d’être exécutés pour mettre
fin à leur calvaire. Alors que 15% sont persuadés que leur sentence sera
exécutée bien que le Maroc observe un moratoire de fait depuis 1993.
Cette étude, menée par trois avocats et deux médecins, ne s’arrête pas
au stade du constat. Elle recommande une intervention royale, par le
biais de la grâce, pour commuer la peine de mort en peine de prison. Et
surtout demande à l’Etat de respecter l’article 20 de la Constitution,
institutionnalisant le droit à la vie, en abrogeant la peine de mort.
L’étude de l’OMDH et ses partenaires (l’ONG Ensemble contre la peine de
mort et la Coalition marocaine contre la peine de mort) a été réalisée
en janvier et février 2013, via des rencontres directes avec 52
condamnés à mort.
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