La Valette (AFP) - 11.10.2013 19:04
Un nouveau naufrage d'un bateau chargé d'immigrés au sud de Malte et de Lampedusa a coûté la vie à environ 50 personnes, dont une dizaine d'enfants, huit jours après le drame de Lampedusa, selon l'agence Ansa.
Photo
fournie par les services maritimes maltais montrant des migrants
clandestins après leur sauvetage par la marine maltaise, le 29 décembre
2008
Les secours s'activaient vendredi soir dans la nuit pour tenter de sauver de la mort les naufragés de l'embarcation qui a chaviré en quelques minutes par une mer houleuse. Quelque 200 passagers ont été recueillis par les navires maltais et italien arrivés très vite dans la zone.
"L'opération est en cours. Les conditions maritimes sont difficiles, avec un vent fort", a déclaré à l'AFP un responsable de la marine militaire maltaise.
Selon les médias italiens, des corps auraient été aperçus aux abords du lieu où l'embarcation a coulé. Selon l'agence Ansa, les morts seraient au nombre d'environ cinquante.
Cette information n'a pas été confirmée officiellement, ni du côté italien, ni du côté maltais.
Ce sont les immigrés qui ont donné eux-mêmes l'alarme grâce à un téléphone satellitaire, alors que le navire se trouvait à 60 milles au sud de Lampedusa et 70 milles au sud de Malte, non loin des eaux territoriales libyennes. De premières informations avaient indiqué que l'accident s'était produit entre Malte et la Sicile.
Selon un communiqué de la marine militaire maltaise, le bateau a été déstabilisé et s'est renversé lorsque les immigrants se sont agités pour attirer l'attention d'un avion militaire qui le survolait, se déplaçant tous ensemble sur un côté.
La marine maltaise a vite dépêché des navires de secours et des hélicoptères, et a dérouté sur les lieux de l'accident plusieurs navires commerciaux en transit dans la zone. De leur côté, les autorités italiennes ont envoyé rapidement deux navires militaires, le Libra et le Respiro, ainsi que des hélicoptères qui ont pu envoyer des chaloupes de sauvetage gonflables.
"Il s'agit d'un naufrage dans les eaux territoriales maltaises. Nous apportons notre aide aux autorités de Malte. On ne sait pas encore s'il y a des morts", a déclaré à l'AFP Filippo Marini, commandant des garde-côtes italiens.
Cet accident, survenu vers 17H15 locales (15H15 GMT), est arrivé une semaine après le naufrage d'un bateau de pêche au large de l'île de Lampedusa, le 3 octobre, qui a coûté la vie à plus de 300 immigrés.
A ce jour, 339 corps ont été retrouvés à l'intérieur et aux abords de l'épave. Le navire transportait plus de 500 réfugiés, en majorité érythréens, et seuls 155 des occupants du bateau ont survécu au drame.
Selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), "entre 50 et 70 corps se trouveraient encore en mer", autour de l'île de Lampedusa.
Cette tragédie, la pire survenue en Méditerranée, a suscité une vague d'émotion et d'indignation en Europe. Mercredi, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a affirmé que l'UE ne pouvait "se détourner" de ce drame et réclamé des efforts plus poussés, une plus grande coopération entre tous les Etats membres".
L'Italie, qui fait face à un nouvel afflux exceptionnel de migrants (30.000 depuis le début de l'année, quatre fois plus qu'en 2012), a obtenu que la question de l'immigration figure à l'ordre du jour d'une réunion ministérielle européenne à Luxembourg mardi.
Le pays a fait face ces derniers mois à un afflux croissant d'immigrés clandestins, venus de Syrie ou de la Corne de l'Afrique. Dans la nuit de jeudi à vendredi, pas moins de 500 migrants ont été secourus au cours de plusieurs opérations distinctes dans le canal de Sicile.
Selon le site Fortress Europe, 6.825 clandestins sont morts noyés dans les eaux de Lampedusa depuis 1994, dont 2.352 dans la seule année 2011, le plus souvent dans l'indifférence générale.
Au large de la ville égyptienne d'Alexandrie, au moins 12 migrants clandestins se sont noyés vendredi quand leur bateau a chaviré, tandis que 116 autres ont pu être secourus, a annoncé un responsable égyptien de la sécurité. Les recherches se poursuivent.
© 2013 AFP
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