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lundi 7 octobre 2013

Prix sacrifiés, droits humains aussi ?

Photo Appel 365
L'huile acide qui sort de la coquille lui brûle la peau : Sunita n'a pas de gants de protection. Accroupie, elle décortique les noix de cajou qui quitteront bientôt le Sud de l'lnde pour rejoindre les étals de supermarchés européens. Ceux-ci réalisent des marges confortables mais Sunita, qui travaille depuis ses 11 ans, gagne moins de 2 euros par jour. Or l'Europe peut réguler les pratiques d'achat de la grande distribution.
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Forcée par la pauvreté
A en croire certaines publicités, les supermarchés se sacrifient pour nous proposer des prix défiant toute concurrence. En réalité, ils sacrifient surtout celles et ceux qui travaillent pour eux. Ouvrières ou petits producteurs : dans le monde, des millions de femmes et d'hommes subissent les délais intenables et les tarifs « imbattables » que les grandes surfaces imposent à leurs fournisseurs.
Le secteur des noix de cajou illustre parfaitement cette situation. Coûts revus à la baisse, délais trop courts, commandes de dernière minute, contrats instables : pour ne pas perdre leurs commandes, les fournisseurs répercutent les exigences des supermarchés européens sur une main d'œuvre précaire, souvent non déclarée voire informelle, forcée par la pauvreté d'accepter des conditions de travail ind
ignes. Au final, cette situation maintient des populations entières dans la pauvreté.
Une régulation s'impose
A court terme, le changement ne viendra pas des gouvernements des pays du Sud qui n'ont ni la capacité, ni parfois la volonté de protéger leurs populations. Il ne viendra pas non plus des initiatives volontaires des entreprises : codes de conduite, chartes éthiques, partenariats avec telle ou telle ONG, audits sociaux... ont montré leurs limites. Ils servent surtout le marketing et le « fairwashing » de multinationales désireuses de redorer leur blason.
En revanche, encadrer les pratiques d'achat des supermarchés européens est possible et constitue le levier le plus crédible et le plus puissant pour agir. Alors que l'Union européenne dépense des millions d'euros pour lutter contre la pauvreté dans les pays du Sud, elle doit se montrer cohérente et réguler les pratiques qui, sur son sol, vont à l'encontre de ses objectifs.

La Commission peut agir
La Commission européenne peut encadrer les pratiques d'achat abusives des supermarchés. Elle a d'ailleurs lancé, en 2010, un Forum sur « l'amélioration du fonctionnement de la chaîne d'approvisionnement alimentaire ». Dans ce contexte, Peuples Solidaires - ActionAid France demande la mise en place d'une véritable régulation. Et notre impact se fait déjà sentir : en 2012, la pétition que nous avons remise à Bruxelles, avec nos partenaires du Juste Fruit !(1), a ainsi poussé la Commission à lancer de nouvelles consultations sur le sujet.
Mais face aux organisations citoyennes, les lobbies de la grande distribution ne sont pas restés inactifs. Et jusqu'à ce jour, c'est encore l'approche volontaire, reposant sur l'autorégulation des entreprises, qui semble prévaloir. Toutefois, la Commission prépare une déclaration qui pourrait changer la donne en encourageant, pour la première fois, une législation contraignante.

Ecrivez à Michel Barnier
Les prochaines semaines sont décisives pour celles et ceux qui, tout au début de chaîne qui mène jusqu'aux étals de nos supermarchés, travaillent dans les pays du Sud.
Michel Barnier, Commissaire européen au Marché intérieur et aux services, joue un rôle clé sur ce dossier : demandons-lui des pratiques commerciales plus justes !

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(1) Menée par plusieurs organisations européennes, la campagne « Le juste fruit ! Pour des bananes et des ananas à teneur garantie en dignité » alerte le public sur les conditions de production des bananes et des ananas, mobilise les citoyennes et citoyens pour que les entreprises multinationales du fruit, les supermarchés et les gouvernements prennent des mesures afin que la production de bananes et d'ananas d'exportation respecte les droits des travailleurs et des travailleuses et l'environnement.

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