Le président de la République, François Hollande, et le roi du Maroc Mohammed VI, le 24 mai 2012 à l'Élysée (Archives).
Crédit : AFP / JOEL SAGETL'incident diplomatique entre la France et le Maroc a pris une ampleur telle, que François Hollande a appelé le roi Mohammed VI pour apporter des "clarifications".
La querelle diplomatique entre le Maroc et la France, née la semaine
dernière de plaintes déposées à Paris contre un haut responsable
marocain, s'est exacerbée lundi 24 février, au point d'amener François Hollande à
contacter le roi Mohammed VI afin d'apporter des "clarifications".
Report de la visite de Nicolas Hulot
Le
Maroc, un proche allié de la France, ne décolère pas depuis jeudi
dernier et l'annonce du dépôt, par une ONG, de deux plaintes pour
"complicité de torture" contre le patron de son contre-espionnage,
Abdellatif Hammouchi. Le royaume est en particulier furieux contre
la descente effectuée ce jour-là par sept policiers à la résidence de
son ambassadeur pour notifier à Hammouchi - dont la présence à Paris
avait été rapportée - une convocation émanant d'un juge d'instruction.
Il reproche notamment aux autorités françaises d'avoir ignoré les canaux
diplomatiques.
Dans un communiqué, le Quai d'Orsay a tenté samedi d'apaiser la tension, évoquant un "incident regrettable" et promettant que "la lumière" serait faite. Mais le Maroc a signifié qu'il jugeait cette démarche insuffisante en décidant unilatéralement du "report" d'une visite de Nicolas Hulot, "envoyé spécial du président français pour la planète", prévue lundi et mardi.
Dans un communiqué, le Quai d'Orsay a tenté samedi d'apaiser la tension, évoquant un "incident regrettable" et promettant que "la lumière" serait faite. Mais le Maroc a signifié qu'il jugeait cette démarche insuffisante en décidant unilatéralement du "report" d'une visite de Nicolas Hulot, "envoyé spécial du président français pour la planète", prévue lundi et mardi.
Nouvelle polémique
Entre-temps, une
autre polémique est venue alourdir l'atmosphère : dimanche soir, les
autorités marocaines ont vivement dénoncé des propos prêtés à
l'ambassadeur de France à Washington par l'acteur espagnol Javier
Bardem, producteur d'un documentaire sur le Sahara occidental et bête
noire de Rabat.
Le Maroc est une "maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux mais qu'on doit défendre", aurait affirmé en 2011 ce diplomate, selon Bardem, alors que Paris est un soutien traditionnel du royaume sur le dossier du Sahara, une ex-colonie espagnole contrôlée par Rabat mais revendiquée par des indépendantistes. Le Quai d'Orsay a catégoriquement démenti, mais le royaume a fustigé des propos "scandaleux et inadmissibles".
Le Maroc est une "maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux mais qu'on doit défendre", aurait affirmé en 2011 ce diplomate, selon Bardem, alors que Paris est un soutien traditionnel du royaume sur le dossier du Sahara, une ex-colonie espagnole contrôlée par Rabat mais revendiquée par des indépendantistes. Le Quai d'Orsay a catégoriquement démenti, mais le royaume a fustigé des propos "scandaleux et inadmissibles".
"Relations d'exception"
Face
à ce sérieux coup de froid, François Hollande a téléphoné lundi soir à
Mohammed VI, actuellement en tournée africaine, a annoncé le Palais
royal. "A la lumière des clarifications apportées (...), les deux
chefs d'Etat ont convenu de poursuivre les contacts durant les prochains
jours au niveau des deux gouvernements, et d'oeuvrer dans l'esprit des
relations d'exception qui lient le Maroc et la France", a ajouté la même
source.
En matinée, Paris avait déjà indiqué avoir reçu l'ambassadeur marocain en France, Chakib Benmoussa, pour poursuivre le "dialogue dans l'esprit d'amitié confiante qui lie" les deux pays. Les deux plaintes, "pour complicité de torture", à l'origine de cette crise émanent de l'ONG Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat). Le Maroc avait immédiatement rejeté les accusations et convoqué l'ambassadeur de France à Rabat.
En matinée, Paris avait déjà indiqué avoir reçu l'ambassadeur marocain en France, Chakib Benmoussa, pour poursuivre le "dialogue dans l'esprit d'amitié confiante qui lie" les deux pays. Les deux plaintes, "pour complicité de torture", à l'origine de cette crise émanent de l'ONG Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat). Le Maroc avait immédiatement rejeté les accusations et convoqué l'ambassadeur de France à Rabat.
Plaintes pour torture
Lundi, l'Acat a pour sa part
critiqué les promesses du Quai d'Orsay face au courroux marocain,
estimant que "dans une démocratie" la diplomatie n'a "absolument pas le
droit de s'immiscer dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire". L'une
des deux plaintes a été déposée au nom d'un militant pour
l'autodétermination du Sahara occidental, Ennaâma Asfari, condamné en
2013 à 30 ans de prison et qui dit avoir signé des aveux sous la
torture.
Dimanche, le dépôt d'une troisième plainte, pour "torture", a en outre été annoncée en France contre le patron du contre-espionnage marocain, par l'avocat d'un ancien sportif, Zakaria Moumni, condamné et détenu pendant 17 mois au Maroc entre 2010 et 2012. La plainte en France se base sur le principe de "compétence universelle" applicable à la convention internationale contre la torture, à partir du moment où la personne visée se trouve en France.
Les autorités marocaines n'ont pas officiellement réagi à ce dernier cas. La relation entre la France et le Maroc est d'ordinaire bien cadrée : Paris est le premier partenaire commercial de Rabat et, en 2012, le volume des échanges a atteint huit milliards d'euros. Les liens humains et culturels sont également nombreux, au même titre que les déplacements de responsables français. François Hollande a effectué une visite d'Etat en avril 2013, quatre mois après la venue du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Dimanche, le dépôt d'une troisième plainte, pour "torture", a en outre été annoncée en France contre le patron du contre-espionnage marocain, par l'avocat d'un ancien sportif, Zakaria Moumni, condamné et détenu pendant 17 mois au Maroc entre 2010 et 2012. La plainte en France se base sur le principe de "compétence universelle" applicable à la convention internationale contre la torture, à partir du moment où la personne visée se trouve en France.
Les autorités marocaines n'ont pas officiellement réagi à ce dernier cas. La relation entre la France et le Maroc est d'ordinaire bien cadrée : Paris est le premier partenaire commercial de Rabat et, en 2012, le volume des échanges a atteint huit milliards d'euros. Les liens humains et culturels sont également nombreux, au même titre que les déplacements de responsables français. François Hollande a effectué une visite d'Etat en avril 2013, quatre mois après la venue du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
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France-Maroc: Chakib Benmoussa reçu pour dénouer la crise
h24info.ma /24/2/2014Chakib Benmoussa, ambassadeur du Maroc en France, a été reçu au Quai d'Orsay pour évoquer la convocation du patron du contre-espionnage marocain par la police française.Chakib Benmoussa, ambassadeur du Maroc en France © AFP L'ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, a été reçu lundi au ministère français des Affaires étrangères dans le cadre d'un incident diplomatique survenu la semaine dernière qui a courroucé les autorités marocaines, a indiqué le Quai d'Orsay (ministère français des affaires étrangrères).
Benmoussa a été reçu dans la matinée par le directeur de cabinet adjoint du ministre Laurent Fabius, pour évoquer la façon dont le patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi s'était vu remettre une convocation en justice jeudi dernier."Nous poursuivons notre dialogue sur cette question avec les autorités marocaines, dans l'esprit d'amitié confiante qui lie notre pays", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal en réitérant qu'il s'agissait d'un "incident regrettable".
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