ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la
torture) – Cabinet Joseph Breham, 27/2/2014
Communiqué de presse
Pour publication immédiate
Torture au Maroc :
réaction de l’ACAT et Me Joseph Breham à la suspension des accords de
coopération judiciaire avec la France
Le Maroc a annoncé la suspension de ses accords de
coopération judiciaire avec la France à la suite de la crise diplomatique née de
plaintes pour torture déposées par l’ACAT et Me Joseph Breham contre le patron
du contre-espionnage marocain [1].
Selon l’ACAT et Me Breham, cette décision va
avoir de graves conséquences et favoriser l’impunité des tortionnaires en
bloquant les demandes de transfèrement en France de ressortissants français
détenus sur le territoire marocain ainsi que les demandes d’assistance
judiciaire.
Selon Hélène Legeay, responsable Maghreb/Moyen-Orient à
l’ACAT :
« En empêchant le transfèrement de détenus français
condamnés au Maroc, les autorités marocaines cherchent à les empêcher de porter
plainte pour torture à leur arrivée en France. Lors de son arrivée en France en
mai 2013, Adil Lamtalsi [2] avait porté plainte pour torture. C’est à la suite
de cette plainte qu’une juge d’instruction française a convoqué Abdellatif
Hammouchi jeudi dernier. Le Maroc prend en otage les prisonniers français pour
assurer la pérennité du système tortionnaire marocain. »
Selon Me Joseph Breham :
« La réaction disproportionnée du Maroc face à un acte
d’instruction des plus banals comme il y en a des milliers exécutés tous les
jours aura des conséquences sur la vie quotidienne de milliers de
Franco-Marocains. Elle démontre la regrettable consubstantialité du système
tortionnaire marocain avec son système pénal ».
Contact presse :
Pierre Motin, 01 40 40 99 69 / 06 12 12 63 94
Note aux rédactions :
[1] Cf notre communiqué du 24
février : « La torture au Maroc n’est pas un "incident regrettable" » :
http://www.acatfrance.fr/communiques_presse.php?id=290
·
[2] Adil Lamtalsi, franco-marocain, a
été arrêté le 30 septembre 2008 à Tanger. Transporté au centre de détention
secret de Temara, géré par la Direction générale de la surveillance du
territoire (DGST), il y a été torturé pendant trois jours, jusqu’à ce qu’il
appose son empreinte sur des documents. Le troisième jour, il a été emmené à la
gendarmerie de Larache où il a été frappé, humilié et contraint de signer des
documents en arabe. Le 11 novembre 2008, Adil Lamtalsi a été condamné à dix ans
d’emprisonnement pour trafic de stupéfiants, sur la base d’aveux obtenus sous la
torture et sans avoir jamais vu de juge d’instruction.
___
Pierre
Motin
Chargé
des relations médias et de la communication en ligne
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