TelQuel, 23/2/2014
Habituellement si chaleureuses, les relations franco-marocaines sont toujours crispées ce dimanche, après un incident diplomatique qui continue de s'amplifier. Une nouvelle plainte a en effet été déposée en France contre le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi.
Jusqu'alors accusé de «complicité de torture», il est cette fois soupçonné de «torture» pure et simple. L'affaire a déjà entraîné des échanges houleux entre Paris et Rabat, le Maroc rejetant «catégoriquement» les accusations contre son diplomate.
Après une convocation visant Abdellatif Hammouchi qui lui a été signifié
lors de son passage en région parisienne, Rabat a répliqué vendredi en
convoquant à son tour l'ambassadeur de France
au Maroc. Dans la foulée, le ministère français des Affaires étrangères
a déploré un «incident regrettable» mais ne peut que constater ce
dimanche qu'une nouvelle plainte vient alimenter la polémique.
Accusé par un ancien champion de boxe
Cette dernière a été déposée vendredi au nom de l'ancien champion de
boxe light-contact Zakaria Moumni, a indiqué l'avocat de celui-ci,
Patrick Baudoin, également président d'honneur de la Fédération
Internationale des Ligues des Droits de l'Homme. Formulée devant le pôle
génocide et crimes contre l'humanité du Tribunal de Grande Instance de
Paris, la plainte vise directement des faits de torture, Zakaria Moumni
affirmant avoir «aperçu Abdellatif Hammouchi lors d'une des séances» de
sévices qu'il dit avoir subies au centre de détention de Temara,
dépendant de la Direction générale de la surveillance du territoire
(DGST).
L'ancien boxeur avait été arrêté en septembre 2010
à son arrivée au Maroc de France, où il réside. Il affirme avoir signé
sous la torture les aveux selon lesquels il aurait soutiré à deux
Marocains 1 200 euros, en échange de la promesse de leur trouver du
travail en Europe. Condamné à 30 mois de prison en appel, il avait été
libéré en février 2012 après 17 mois de détention, suite à une grâce du
roi Mohammed VI.
Plusieurs ONG avaient qualifié son procès d'«inéquitable» et son épouse
française, Taline, a toujours affirmé qu'il avait été condamné pour
avoir «dénoncé la corruption au sein de la fédération marocaine de boxe»
et réclamé «un poste de conseiller sportif» dans l'administration,
«auquel il avait droit en application d'un décret royal de 1967», ce que
le gouvernement contestait.
Plusieurs plaintes où le nom du diplomate apparaît
L'une des plaintes auxquelles s'est associée une ONG française, Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat), déposée avec constitution de partie civile par Adil Lamtalsi, un Franco-Marocain de 33 ans, a donné lieu à l'ouverture, fin 2013, d'une information judiciaire à Paris.
Le jeune homme affirme avoir été arrêté en octobre 2008 près de Tanger, puis torturé pendant trois jours à Temara avant qu'on ne l'oblige, selon lui, à signer des aveux. Il a eu beau nier devant le tribunal marocain les faits qui lui étaient reprochés, il a été condamné en novembre 2008 à 10 ans de prison pour détention et trafic de cannabis. Il a par la suite été transféré en France pour y purger sa peine.
Abdellatif Hammouchi est visé dans cette plainte pour complicité de torture. Tout comme dans le cas d'une autre plainte déposée jeudi au parquet par un Marocain* de 44 ans, Ennaâma Asfari.
L'une des plaintes auxquelles s'est associée une ONG française, Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat), déposée avec constitution de partie civile par Adil Lamtalsi, un Franco-Marocain de 33 ans, a donné lieu à l'ouverture, fin 2013, d'une information judiciaire à Paris.
Le jeune homme affirme avoir été arrêté en octobre 2008 près de Tanger, puis torturé pendant trois jours à Temara avant qu'on ne l'oblige, selon lui, à signer des aveux. Il a eu beau nier devant le tribunal marocain les faits qui lui étaient reprochés, il a été condamné en novembre 2008 à 10 ans de prison pour détention et trafic de cannabis. Il a par la suite été transféré en France pour y purger sa peine.
Abdellatif Hammouchi est visé dans cette plainte pour complicité de torture. Tout comme dans le cas d'une autre plainte déposée jeudi au parquet par un Marocain* de 44 ans, Ennaâma Asfari.
*Ennaâma Asfari est Sahraoui (NDLR)
(Une magazine TelQuel)
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