Le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) a assigné aujourd'hui pour "crime contre l'humanité" l'Etat et le groupe Spie, accusés d'avoir recouru au travail forcé au Congo dans les années 20 pour construire une ligne ferroviaire.
Le chemin de fer Congo-Océan (CFCO), qui relie Brazzaville au port de Pointe-Noire (500 km), a été construit entre 1921 et 1934 par la Société de construction des Batignolles pour le compte de l'Etat. "Des civils ont été embarqués de force pour alimenter les chantiers", a expliqué l'historien Olivier Le Cour Grandmaison lors d'un point-presse. "Au moins 17.000 indigènes sont morts en raison des conditions de transport et de travail." "Le travail forcé était de l'esclavage déguisé", a ajouté Louis-Georges Tin, président du Cran. L'association agit donc sur la base de la loi Taubira de 2001 qui, en qualifiant l'esclavage de crime contre l'humanité, l'a rendu imprescriptible.
Elle a engagé une action au civil devant le tribunal de Grande instance de Pontoise contre l'Etat et les trois entités issues de la société des Batignolles: Spie, Spie-Batignolle et Clayax Acquisitions. "Nous demandons au président du TGI de nommer un collège d'experts judiciaires aux frais de Spie pour évaluer l'ampleur du préjudice subi", a expliqué Me Norbert Tricaud, avocat de l'association. Le Cran demande aussi la création "d'un fonds d'indemnisation des victimes", qui finance un travail de mémoire.
Le travail forcé n'a été interdit qu'en 1946 par une loi portée par Félix Houphouët-Boigny, le futur président ivoirien.
Selon M. Le Cour Grandmaison, "l"essentiel des infrastructures réalisées dans les colonies l'ont été en recourant au travail forcé, qui a vraisemblablement concerné des millions de personnes". Le Cran, qui milite pour obtenir des réparations pour les descendants d'esclaves, multiplie les actions judiciaires - dont l'issue est très incertaine - pour faire avancer sa cause. En mai, il avait assigné la Caisse des dépôts et consignation (CDC) et l'Etat, accusés de s'être enrichis grâce à l'esclavage. Le dossier vient d'être retiré du greffe par Me Tricaud qui compte le compléter.
Le chemin de fer Congo-Océan (CFCO), qui relie Brazzaville au port de Pointe-Noire (500 km), a été construit entre 1921 et 1934 par la Société de construction des Batignolles pour le compte de l'Etat. "Des civils ont été embarqués de force pour alimenter les chantiers", a expliqué l'historien Olivier Le Cour Grandmaison lors d'un point-presse. "Au moins 17.000 indigènes sont morts en raison des conditions de transport et de travail." "Le travail forcé était de l'esclavage déguisé", a ajouté Louis-Georges Tin, président du Cran. L'association agit donc sur la base de la loi Taubira de 2001 qui, en qualifiant l'esclavage de crime contre l'humanité, l'a rendu imprescriptible.
Elle a engagé une action au civil devant le tribunal de Grande instance de Pontoise contre l'Etat et les trois entités issues de la société des Batignolles: Spie, Spie-Batignolle et Clayax Acquisitions. "Nous demandons au président du TGI de nommer un collège d'experts judiciaires aux frais de Spie pour évaluer l'ampleur du préjudice subi", a expliqué Me Norbert Tricaud, avocat de l'association. Le Cran demande aussi la création "d'un fonds d'indemnisation des victimes", qui finance un travail de mémoire.
Le travail forcé n'a été interdit qu'en 1946 par une loi portée par Félix Houphouët-Boigny, le futur président ivoirien.
Selon M. Le Cour Grandmaison, "l"essentiel des infrastructures réalisées dans les colonies l'ont été en recourant au travail forcé, qui a vraisemblablement concerné des millions de personnes". Le Cran, qui milite pour obtenir des réparations pour les descendants d'esclaves, multiplie les actions judiciaires - dont l'issue est très incertaine - pour faire avancer sa cause. En mai, il avait assigné la Caisse des dépôts et consignation (CDC) et l'Etat, accusés de s'être enrichis grâce à l'esclavage. Le dossier vient d'être retiré du greffe par Me Tricaud qui compte le compléter.
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