Communiqué
LDH
Paris, le 24 mars 2014
Paris, le 24 mars 2014
Jean-Luc Einaudi est
mort. Dans les années 1980, au moment où très peu de travaux dans les
universités françaises portaient sur la période coloniale de notre histoire
contemporaine, son travail d’éducateur de jeunes en difficulté l’a alerté sur la
nécessité de travailler sur cette page négligée de notre passé.
Son attention a été attirée sur des épisodes occultés de cette histoire, par des anticolonialistes engagés lors de la guerre d’Algérie, et par des militants de l’immigration algérienne en rupture avec les autorités de leur pays, comme l’engagement d’européens d’Algérie dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie ou la répression meurtrière, le 17 octobre 1961, de la manifestation pacifique des Algériens immigrés de la région parisienne. En 1990, son livre, La Bataille de Paris, a été le premier à décrire, avec précision, cet événement qui avait été l’objet d’une dissimulation systématique de la part des autorités françaises.
Son attention a été attirée sur des épisodes occultés de cette histoire, par des anticolonialistes engagés lors de la guerre d’Algérie, et par des militants de l’immigration algérienne en rupture avec les autorités de leur pays, comme l’engagement d’européens d’Algérie dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie ou la répression meurtrière, le 17 octobre 1961, de la manifestation pacifique des Algériens immigrés de la région parisienne. En 1990, son livre, La Bataille de Paris, a été le premier à décrire, avec précision, cet événement qui avait été l’objet d’une dissimulation systématique de la part des autorités françaises.
En 1997, il a
témoigné au procès de Maurice Papon, à Bordeaux, sur les violations des droits
de l’Homme, que cet accusé de complicité de crimes contre l’humanité sous
l’occupation allemande avait mises en œuvre dans la suite de sa carrière.
Celui-ci avait tenté de le poursuivre en diffamation pour avoir écrit dans Le
Monde, en 1998 : « En octobre 1961, il y eut à Paris un massacre perpétré
par des forces de police agissant sous les ordres de Maurice Papon ». Mais,
grâce à des documents que des archivistes courageux, travaillant aux Archives de
Paris, lui avaient permis de consulter, il a réussi à prouver la véracité de ses
propos et le plaignant fut débouté.
Animées de
préoccupations citoyennes, ses recherches opiniâtres et méticuleuses ont
défriché un champ qui reste à approfondir. Car cette page d’histoire, trop mal
connue, continue à peser sur notre présent et constitue l’un des substrats des
phénomènes nauséabonds auxquels notre société se trouve aujourd’hui
confrontée.
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