- Écrit par Michelle DEMESSINE, Sénatrice du Nord Lakome, 1/10/2013
Michelle Demessine demande au ministre français des Affaires
étrangères de se prononcer sur «la position de la France» vis-à-vis du
journaliste Ali Anouzla, détenu depuis le 17 septembre dernier et
poursuivi pour apologie et incitation au terrorisme.
La
sénatrice du Nord Michelle Demessine, membre de la commission des
Affaires étrangères au Sénat, a envoyé ce mardi une lettre au ministre
français des Affaires étrangères Laurent Fabius en lui demandant
d'expliquer la position de la France dans l'affaire Anouzla.
Elle estime que l'arrestation et la détention du journaliste "est une
sanction à l'égard d'un journaliste qui, depuis des années, fait le
choix d'une ligne éditoriale indépendante et critique à l'égard du
pouvoir en place."
Cet appel de Michelle Demessine, également adjointe de Martine Aubry à
la mairie de Lille, intervient alors qu'une manifestation était
organisée mardi matin devant le consulat du Maroc à Lille, métropole qui
compte une importante communauté de marocains, afin de réclamer la
libération immédiate d'Ali Anouzla.
Texte de la lettre de Michelle Demesine à Laurent Fabius :
Monsieur le Ministre,
Le 17 septembre dernier, le journaliste marocain, Ali Aznoula,
directeur du journal électronique « lakome.com », fut arrêté par les
autorités marocaines pour la diffusion d'une vidéo d'Al Qaida appelant
au djihad et proférant des menaces terroristes à l'encontre du peuple
marocain.
Alors qu'Ali Aznoula est ainsi arrêté pour avoir exercé son métier de
journaliste et user de sa liberté d'information, cette arrestation est
une sanction à l'égard d'un journaliste qui, depuis des années, fait le
choix d'une ligne éditoriale indépendante et critique à l'égard du
pouvoir en place.
En agissant ainsi, le régime marocain montre à nouveau le visage d'un
système répressif et autoritaire qui conduit en prison des journalistes
mais aussi des militants syndicaux et des droits humains.
A l'heure où ce régime tente de museler les médias marocains
notamment pour faire taire les contestations sociales qui émergent dans
le pays, je vous prie donc de bien vouloir m'indiquer la position de la
France vis-à-vis de ces atteintes graves et manifestes à la liberté de
la presse.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l'assurance de ma haute considération.
Michelle DEMESSINE, Sénatrice du Nord
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