Le début procès en appel du Marocain condamné à trente
mois de prison après avoir embrassé la foi chrétienne a réservé à la
famille du prévenu une bonne surprise. La Cour lui a octroyé la liberté
provisoire.
Près de Taounate |
Visiblement, la mobilisation internationale en faveur du Marocain converti au christianisme a fait sauter quelques verrous. Hier après-midi, la Cour d’appel de Fès a accordé la liberté provisoire à Mohamed El Baladi. Le représentant du ministère public ne s’est pas opposé à une telle mesure. La même juridiction a reporté la poursuite du procès au 10 octobre.
Le 3 septembre, le tribunal de première instance de Taounate avait condamné le marchand ambulant à trente mois de prison et à une amende de 5000 dh pour avoir embrassé et tenté de diffuser la foi chrétienne auprès des jeunes de son douar. Le prévenu retrouve, ainsi, la liberté de ses mouvements après un mois, jour pour jour, de détention dans des conditions dégradantes et humiliantes.
A Fès, le converti au christianisme a eu droit à des avocats
Lors de la première phase du procès qui s’est déroulée, début septembre à Taounate, Mohamed El Baladi avait été privé de défense à cause du refus de certains avocats de la ville de plaider en sa faveur. Au cours de la séance d’hier, l’originaire du village de Aïn Aïcha, a, cette fois-ci été soutenu, comme nous l’avions annoncé dans un précédent papier, par des avocats des barreaux de Rabat et Fès. Une présence qui a nettement fait incliner la balance de la justice au profit du converti au christianisme.
En bénéficiant de la liberté provisoire, le procès s’achemine-t-il vers un non-lieu ? Une source dans la capitale spirituelle du royaume indique que « sur ce dossier, la marge de manoeuvre des magistrats est très réduite. Ils ne peuvent en aucun cas faire l’impasse sur l’article 220 du Code pénal ». Lequel stipule qu'est puni de « six mois à trois ans et d'une amende de 100 à 500 dirhams » toute personne qui emploie « des moyens de séduction dans le but de convertir » un musulman « à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d'enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats ».
En cas de confirmation de la condamnation de Mohamed El Baladi en appel, le Maroc sera encore une fois la cible de critiques des ONG internationales des droits de l’Homme. La meilleure solution pour la justice marocaine serait de noyer l’affaire dans des reports interminables. Elle ne serait pas, d'ailleurs, à son premier coup d'essai puisqu'elle compte quelques succès: comme le procès de Nadia Yassine qui remonte à 2005 pour « atteinte aux sacralités et trouble à l’ordre public », sans oublier celui de Réda Benchemsi, l’ancien directeur de publication de Tel Quel, qui date de 2007, pour « manquement au respect dû à la personne du Roi »
http://www.yabiladi.com/articles/details/19925/religion-liberte-provisoire-pour-marocain.html
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Par Aziz Enhaili, fb, 30/9/2013
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