En pleine tourmente liée à l'affaire Cahuzac et à ses suites,
François Hollande vient de rendre visite à Mohammed VI au Maroc.
L’agenda est sans surprise : faire des affaires et soutenir un pouvoir
politique qui défend à merveille les intérêts des entreprises du
CAC 40…
Accompagné d’une soixantaine de patrons, le chantier
des accords avait déjà été préparé par la visite de Ayrault en
décembre. Il s’agit de rattraper le retard accumulé par la France sur
l'Espagne qui lui a pris la moitié des parts du marché marocain.
La
France, qui compte réaliser le TGV, ne cache pas son ambition de
remporter la deuxième tranche de la centrale solaire de Ouarzazate, et
de réaliser et gérer le plus grand parc éolien à Tarfaya… en plus des
contrats dans le domaine ferroviaire, tramway, métro, de
l'agro-alimentaire et de l'épuration des eaux ! Une station d'épuration
construite par une filiale de GDF-Suez a d'ailleurs été inaugurée.
Enfin, des discussions exploratoires ont eu lieu sur le programme de la
prospection et de l'exploitation éventuelle du gaz de schiste.
Des oublis fâcheux
La
visite de Hollande avait également un versant politique. Dans son
discours devant le Parlement, il s'est contenté de dire qu'il y a au
Maroc « des impatiences à apaiser et des inégalités à réduire » tout en
précisant que le Maroc accomplit « chaque jour » des « pas décisifs »
vers la démocratie et s’affirme comme « un pays de stabilité et de
sérénité »… occultant le passage pourtant distribué aux journalistes
concernant la nécessité « des réformes à poursuivre dans le sens du
respect des droits humains ».
Pas un mot donc sur les étudiants de
l’Unem et militants du 20 février en grève de la faim à Fès, Taza et
Meknès ou les 22 ressortissants français également en grève de la faim
et torturés pour un certain nombre d’entre eux. Rien non plus de la
répression quasi systématique que rencontrent les mouvements
populaires, des procès préfabriqués ou des atteintes multiples à la
liberté d’expression.
Il n’a également pas parlé de l’occupation du
Sahara occidental ou du jugement par un tribunal militaire de civils
sahraouis dont nombre d’entre eux ont été condamnés à perpétuité. Sur
ce sujet, il a juste rappelé la position classique de l’État français
de soutien à une solution négociée, considérant le plan d’autonomie
marocain comme une « base sérieuse et crédible » et donnant ainsi des
gages sur le refus d’étendre les missions de la Minurso à l’observation
de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental.
Des réseaux franco-marocains
D’une
manière moins officielle, les discussions ont également porté sur la
crise syrienne mais aussi sur le Mali où le Maroc, pièce centrale dans
le soutien de longue date de la Françafrique, y compris sur le plan
militaire, a apporté un large soutien logistique et matériel.
Depuis très longtemps, quels que soient les gouvernements, comme le note
le journaliste Ali Amar, « il existe des relations construites sur des
réseaux anciens et qui sont dans la continuité des relations
incestueuses entretenues par les élites françaises avec les cercles du
pouvoir marocain ». Ces cercles de connivence, se retrouvent aussi bien
auprès des élites médiatiques, les grands patrons de presse, du show
business, des élus « mais aussi et surtout auprès du patronat
français ». Il rajoute que ce sont des « relations basées sur la
compromission et la corruption ».
C'est ce que l’on appelle la
diplomatie Mamounia, où « se cachent des intérêts particuliers
personnalisés, où on donne des avantages en nature ou financiers à ceux
qui apportent ces affaires ». Najat Vallaud-Belkacem était membre du
Conseil royal consultatif de la diaspora marocaine, une makhzenienne
déclarée. Manuel Valls est un des principaux Ouissamistes du
gouvernement français (l’ordre du Ouissam el Alaouite, la plus haute
distinction du Maroc, est décerné aux personnalités qui ont rendu des
services éminents au royaume) et la liste est longue… La raison pour
laquelle on n’entend jamais de critiques émanant du gouvernement
français contre le pouvoir marocain.
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La visite de François Hollande au Maroc fâche l’Algérie
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La visite de François Hollande au Maroc fâche l’Algérie
Par Bladi, 9/4/2013
Un responsable algérien cité par TSA estime que l’on "ne peut pas se proclamer porteur de l’ambition et de l’idéal du Maghreb arabe, et en même temps, s’acharner à tout faire pour perpétuer un statu quo avec, pour unique dessein fantasmatique, la consolidation virtuelle de la marge de son action diplomatique sur la question du Sahara occidental".
La France bloque toutes les résolutions défavorables au Maroc, explique la même source, affirmant que la droite et la gauche françaises sont convaincues que la monarchie marocaine ne survivrait pas à la "perte" du Sahara. La relance de la construction de l’Union du Maghreb Arabe ne saurait se faire au détriment des intérêts de l’Algérie, poursuit le même responsable. En clair, l’édifice maghrébin ne s’achèvera pas si le Polisario ne recouvre pas son indépendance.
Ce qui est le plus décrié dans la presse algérienne, est le fait que François Hollande ait désigné le Maroc comme allié stratégique de la France en Afrique, et qualifié la question du Sahara d’impasse tout en soutenant la proposition marocaine d’autonomie. Lors de son voyage, France Hollande est devenu l’ami du Maroc et le VRP de son pays dans le Royaume.
Le locataire de l’Elysée aurait même demandé au Roi Mohammed VI "ce qu’il pouvait faire pour faciliter la réconciliation maroco-algérienne", affirme Le Point, selon qui les deux chefs d’Etat seraient à court d’idées à ce sujet. Pour le quotidien algérien Achourouk, "Hollande a poignardé l’Algérie au Maroc. Le président français est un excellent comédien qui a réussi à tromper l’Algérie, à laquelle il aurait fait des promesses qu’il n’a pas honoré".
http://www.bladi.net/visite-hollande-maroc-algerie.htmlhttp://www.bladi.net/visite-hollande-maroc-algerie.html
La visite du président français François Hollande au Maroc, a froissé les responsables algériens, qui voient d’un mauvais œil le fait que Hollande ait encouragé la proposition marocaine d’autonomie avancée au Sahara.
D’après la presse française, le voyage de François Hollande au Maroc est une réussite économique. Les médias algériens y voient plutôt une nouvelle victoire diplomatique du Royaume, malgré le choix de Hollande de se rendre d’abord en Algérie, puis au Maroc, contrairement aux habitudes de l’Elysée. A Rabat pourtant, "nul n’a semblé s’offusquer de ce que François Hollande ait choisi d’aller en visite officielle en Algérie, en décembre, avant de venir dans le royaume", écrit Le Point.Un responsable algérien cité par TSA estime que l’on "ne peut pas se proclamer porteur de l’ambition et de l’idéal du Maghreb arabe, et en même temps, s’acharner à tout faire pour perpétuer un statu quo avec, pour unique dessein fantasmatique, la consolidation virtuelle de la marge de son action diplomatique sur la question du Sahara occidental".
La France bloque toutes les résolutions défavorables au Maroc, explique la même source, affirmant que la droite et la gauche françaises sont convaincues que la monarchie marocaine ne survivrait pas à la "perte" du Sahara. La relance de la construction de l’Union du Maghreb Arabe ne saurait se faire au détriment des intérêts de l’Algérie, poursuit le même responsable. En clair, l’édifice maghrébin ne s’achèvera pas si le Polisario ne recouvre pas son indépendance.
Ce qui est le plus décrié dans la presse algérienne, est le fait que François Hollande ait désigné le Maroc comme allié stratégique de la France en Afrique, et qualifié la question du Sahara d’impasse tout en soutenant la proposition marocaine d’autonomie. Lors de son voyage, France Hollande est devenu l’ami du Maroc et le VRP de son pays dans le Royaume.
Le locataire de l’Elysée aurait même demandé au Roi Mohammed VI "ce qu’il pouvait faire pour faciliter la réconciliation maroco-algérienne", affirme Le Point, selon qui les deux chefs d’Etat seraient à court d’idées à ce sujet. Pour le quotidien algérien Achourouk, "Hollande a poignardé l’Algérie au Maroc. Le président français est un excellent comédien qui a réussi à tromper l’Algérie, à laquelle il aurait fait des promesses qu’il n’a pas honoré".
http://www.bladi.net/visite-hollande-maroc-algerie.htmlhttp://www.bladi.net/visite-hollande-maroc-algerie.html
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