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lundi 8 avril 2013

Point hebdomadaire n°18 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc


Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

Point hebdomadaire n°18 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc

Ce point hebdomadaire sera consacré largement à la grève de la faim que mènent les détenus politiques de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM) à travers les différentes prisons du Maroc. Et si nous le faisons c’est pour tirer la sonnette d’alarme car le danger qui guette ces étudiants et pour dire la responsabilité des autorités marocaines qui ne répondent pas aux revendications légitimes des grévistes.

Sur ce sujet, l’ASDHOM est intervenue, le vendredi 5 avril, sur les ondes de radio Libertaire qui a consacré une émission aux prisonniers politiques à travers le monde dans le cadre de la Semaine Internationale de Soutien aux prisonniers politiques (du 24 au 21 avril). L’ASDHOM qui adhère et participe à cette semaine participera aux conférences organisées durant cette semaine et au rassemblement prévu à Paris le samedi 20 avril. L’occasion pour elle de sensibiliser à la question du parrainage des prisonniers politiques au Maroc et de faire l’accent sur la grève de la faim qui risque d’avoir des conséquences dramatiques sur la vie des grévistes. Vous trouverez le programme et l’affiche de la semaine sur notre site Rubrique Campagne de parrainage.
L’ASDHOM a saisi également l’occasion de l’organisation par l’AMF et l’Institut Mehdi Ben Barka, hier samedi 6 avril à Paris, d’un colloque consacré à la mémoire de Mehdi Ben Barka et d’Omar Benjelloun pour parler de la campagne de parrainage en tant qu’acte concret de solidarité avec les victimes de violations de droits jetées derrière les barreaux. Il a été question également de l’obligation de faire toute la vérité sur les atteintes graves des droits de l’Homme au Maroc, ce à quoi le Collectif Al-Haqiqa (la Vérité) qui a relancé ses activités le 24 mars à Bruxelles, s’attèle.

Groupe UNEM-Grève de la faim des prisonniers politiques détenus à Meknès, Taza, Fès, Marrakech : L’ASDHOM a reçu plusieurs communiqués qui portent tous sur les grèves de la faim des militants de l’UNEM. À la prison Toulal 2 de Meknès, c’est à partir du 11 mars qu’Hassan Koukou, Mohamed Eloualki, Soufiane Sghéri, Mounir Aït Khafou et Hassan Ahmouch mènent une grève de la faim ouverte pour protester contre les conditions de leur détention (séparation des prisonniers de droit commun, visites, soins, procès rapide et équitable, etc.). Leurs familles ont publié le 1er avril un communiqué dans lequel elles rappellent les conditions violentes de leurs arrestations survenues le 17 décembre 2012, alertent sur la dégradation de leur état de santé physique et mentale et exigent bien évidemment leur libération immédiate avant qu’un drame humain ne survienne. Leur parrain Gilles Deloustal a interpellé les autorités marocaines sur leur situation carcérale. Voir Témoignages et lettres.
Au même moment, à la prison locale Boulamharez de Marrakech, dix autres détenus de l’UNEM (Aziz Elbor, Brahim Najmi, Hamid Baghdadi, Abdelhaq Talhaoui, Hicham Meskini, Hamid Zadou, Mohamed Ouakkassi, Mohamed Mouâdin, Boujamâ Jamou et Mohamed Ahrik) publient un communiqué où ils dénoncent les violences, la torture et les conditions de détention qu’ils subissent et déclarent refuser de se présenter à l’audience que le tribunal a fixée pour lundi 8 avril pour protester contres les autres audiences tenues à hui clos, empêchant ainsi la présence des familles et leurs soutiens et le refus non justifié du juge d’entendre le président de la faculté de droit, le directeur de la cité universitaire et les deux policiers plaignants ainsi que les demandes faites par leurs avocats de défense. Ils disent soutenir aussi leurs camarades dans leur grève de la faim.
À la prison Ain Kadous de Fès, les trois militants de l’UNEM qui restent (Tarek Jaïbi, Younes Erroufi et Hicham Boughlad) décident d’entamer à leur tour une grève ouverte de la faim à partir du 26 mars pour protester contre les condamnations dont ils viennent de faire l’objet. Ils ont écopé de six mois de prison ferme chacun. Leur procès en appel est fixé au 30 avril prochain. Ils ont été rejoints par leur camarade Mohamed Saleh, qui était détenu à la prison de Zaki de Salé après un passage par Séfrou non loin de Fès. Mohamed saleh, en grève de la faim aussi, est en détention provisoire sans jugement depuis plus de 9 mois maintenant.
Les deux prisonniers politiques de l’UNEM (Tarek Hammani et Abdessamad Haidour), détenus à la prison locale de Taza, ont eux aussi publié un communiqué sur leur grève de la faim entamée le 3 mars. Ils dénoncent précisément les intimidations et les pressions exercées sur eux par l’administration pour qu’ils cessent leur grève. L’état de santé de Trek Hammani est très critique car il souffre d’une insuffisance rénale et cela nécessite un transport médicalisé à Rabat pour passer les radios nécessaires. Il est actuellement incapable de marcher tout seul. Ils rendent l’administration responsable, et à travers elle les autorités marocaines, de ce qui peut leur arriver du fait du manque de soins et des conditions lamentables de leur détention.
Nous ne pouvons oublier à ce sujet la grève de la faim menée dans cette même prison, l’année dernière, par Azzedine Erroussi et qui avait duré 135 jours avant sa libération. Cette grève de la faim avait laissé beaucoup de séquelles. Ce dernier est de nouveau appelé à passer devant un juge. Il est poursuivi en état de liberté et son procès n’a pas encore été fixé.
Sur tout ce sujet, l’ASDHOM a reçu un communiqué du Comité de soutien aux prisonniers politiques au Maroc, créé en 2008. Ce comité sensibilise en France à la cause des détenus politiques au Maroc en interpelant les élus nationaux et européens, les autorités françaises et européennes et en publiant des articles de presse consacrés à la détention politique au Maroc. Vous trouverez son communiqué en intégralité sur la rubrique Campagne de parrainage de notre site. Il a été publié par le journal l’Humanité du 3 avril.   

Groupe 20-Février de Sidi Ifni : Heureusement qu’on reçoive de temps à autre une bonne nouvelle comme celle qui nous arrive de Sidi Ifni. En effet les six détenus politiques (Zine Elabidine Radi, Mohamed Hamouda, Youssef Rkini, Abdallah Hihi, Lahcen Boulahdir et Mohamed Akida) viennent d’être libérés le 2 avril après avoir passé six mois de prison ferme à la prison d’Aït Melloul et celle de Tiznit. Ils avaient été arrêtés et condamnés pour leur participation aux mouvements de protestation de 2005 et 2008 ainsi qu’au mouvement du 20-Février. Les habitants de la ville leur ont réservé un accueil chaleureux le mercredi 3 avril. L’ASDHOM félicite les six ex-détenus politiques et leurs familles de cette libération. Elle demande à leurs parrains et marraines de faire porter leur parrainage sur d’autres de la liste qui s’allonge malheureusement de semaine en semaine.

Groupe-Ouarzazate (Microcrédits) : Souad Guennoun, membre d’ATTAC-Maroc qui suit le dossier des victimes des microcrédits de la région d’Ouarzazate, a informé l’ASDHOM qu’Amina Mourad et Bennacer Ismaini, coordinateurs des victimes des microcrédits de la région d’Ouarzazate, étaient convoqués le 4 avril devant le tribunal qui a reporté leur procès, pour la quinzième fois maintenant, au 25 avril. Sur les cinq organismes de microcrédits ayant porté plainte, quatre ont retiré leur plainte sans pour autant envoyer leurs avocats. Cette petite victoire, qui reste à confirmer, a été salué et fêter par les victimes et leurs soutiens qui sont venus en nombre manifester leur solidarité devant le tribunal. Vous trouverez le communiqué à ce sujet sur la rubrique Campagne de parrainage.

Groupe Sahraouis : HRW est revenu longuement sur le procès des 25 Sahraouis du groupe Gdeim Izik et les condamnations lourdes prononcées le 17 février dernier par le tribunal militaire de Rabat. L’ONG a publié un communiqué sous forme de rapport sur ce procès et a interpellé le président français François Hollande à l’occasion de sa visite effectuée au Maroc les 3 et 4 avril 2013. Vous trouverez ces documents sur notre rubrique Témoignages et lettres.

Par ailleurs, Abdelaziz Barray, un des détenus sahraouis de la prison locale de Laâyoune au Sahara, a été agressé par le directeur de ladite prison, le 4 avril, quand celui-ci a voulu protester lors de la visite d’une commission sur les conditions et les raisons de son arrestation et sa lourde condamnation injustifiée (3 ans de prison ferme). Sa famille a aussitôt été interdite de visite pendant 3 mois à partir de cette date. La direction, en voulant se venger de lui de cette façon, viole ainsi le code 98/23 qui régit les prisons au Maroc. L’ASDHOM rappelle aux autorités marocaines ses engagements en matière de respect des droits de l’Homme et qu’elles doivent se conformer aux recommandations du rapport de M. Juan E.Méndez, rapporteur spécial de l’ONU sur la torture après sa visite de septembre 2012.

Pour finir ce point hebdomadaire, vous trouverez sur la rubrique Témoignages et lettres la lettre adressée par l’ASDHOM, l’AFASPA et le CORELSO au président François Hollande pour l’interpeller à l’occasion de sa visite au Maroc sur la situation des droits de l’Homme au Maroc.

Pour le bureau exécutif
Ayad Ahram
Président de l’ASDHOM
Paris, le 7 avril 2013  

    

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