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Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
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Point
hebdomadaire n°18 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au
Maroc
Ce point hebdomadaire sera
consacré largement à la grève de la
faim que mènent les détenus politiques de l’Union Nationale des
Etudiants du Maroc (UNEM) à
travers les différentes prisons du Maroc. Et si nous le faisons c’est pour tirer
la sonnette d’alarme car le danger qui guette ces étudiants et pour dire la
responsabilité des autorités marocaines qui ne répondent pas aux revendications
légitimes des grévistes.
Sur ce sujet, l’ASDHOM est
intervenue, le vendredi 5 avril, sur les ondes de radio Libertaire qui a consacré une émission aux
prisonniers politiques à travers le monde dans le cadre de la Semaine
Internationale de Soutien aux prisonniers politiques (du 24 au 21
avril). L’ASDHOM qui adhère et participe à cette semaine participera
aux conférences organisées durant cette semaine et au rassemblement prévu à Paris le samedi 20
avril. L’occasion pour elle de sensibiliser à la question du
parrainage des prisonniers politiques au Maroc et de faire l’accent sur la grève
de la faim qui risque d’avoir des conséquences dramatiques sur la vie des
grévistes. Vous trouverez le programme et l’affiche de la semaine sur notre site
Rubrique Campagne de
parrainage.
L’ASDHOM a saisi également
l’occasion de l’organisation par l’AMF et
l’Institut Mehdi Ben Barka, hier samedi 6 avril à Paris, d’un
colloque consacré à la mémoire de Mehdi Ben
Barka et d’Omar Benjelloun pour parler de la campagne de parrainage
en tant qu’acte concret de solidarité avec les victimes de violations de droits
jetées derrière les barreaux. Il a été question également de l’obligation de
faire toute la vérité sur les atteintes graves des droits de l’Homme au Maroc,
ce à quoi le Collectif Al-Haqiqa (la Vérité)
qui a relancé ses activités le 24 mars à Bruxelles,
s’attèle.
Groupe
UNEM-Grève de la faim des prisonniers politiques détenus à Meknès, Taza, Fès,
Marrakech : L’ASDHOM a reçu plusieurs communiqués qui
portent tous sur les grèves de la
faim des militants de l’UNEM. À la prison Toulal 2 de Meknès, c’est à
partir du 11 mars qu’Hassan Koukou, Mohamed
Eloualki, Soufiane Sghéri, Mounir Aït Khafou et Hassan Ahmouch mènent une grève
de la faim ouverte pour protester contre les conditions de leur
détention (séparation des prisonniers de droit commun, visites, soins, procès
rapide et équitable, etc.). Leurs familles ont publié le 1er avril un
communiqué dans lequel elles rappellent les conditions violentes de leurs
arrestations survenues le 17 décembre 2012, alertent sur la dégradation de leur
état de santé physique et mentale et exigent bien évidemment leur libération
immédiate avant qu’un drame humain ne survienne. Leur parrain Gilles Deloustal a
interpellé les autorités marocaines sur leur situation carcérale. Voir Témoignages et
lettres.
Au même moment, à la prison locale Boulamharez de Marrakech, dix
autres détenus de l’UNEM (Aziz Elbor, Brahim
Najmi, Hamid Baghdadi, Abdelhaq Talhaoui, Hicham Meskini, Hamid Zadou, Mohamed
Ouakkassi, Mohamed Mouâdin, Boujamâ Jamou et Mohamed Ahrik) publient
un communiqué où ils dénoncent les violences, la torture et les conditions de
détention qu’ils subissent et déclarent refuser de se présenter à l’audience que le tribunal a
fixée pour lundi 8 avril pour protester contres les autres audiences
tenues à hui clos, empêchant ainsi la présence des familles et leurs soutiens et
le refus non justifié du juge d’entendre le président de la faculté de droit, le
directeur de la cité universitaire et les deux policiers plaignants ainsi que
les demandes faites par leurs avocats de défense. Ils disent soutenir aussi
leurs camarades dans leur grève de la faim.
À la prison Ain Kadous de Fès, les trois militants de
l’UNEM qui restent (Tarek Jaïbi, Younes
Erroufi et Hicham Boughlad) décident d’entamer à leur tour une
grève ouverte de la faim à partir du 26
mars pour protester contre les condamnations dont ils viennent de
faire l’objet. Ils ont écopé de six mois de prison ferme chacun. Leur procès en
appel est fixé au 30 avril prochain. Ils ont été rejoints par leur camarade
Mohamed Saleh, qui était détenu à
la prison de Zaki de Salé après un
passage par Séfrou non loin de
Fès. Mohamed saleh, en grève de la
faim aussi, est en détention
provisoire sans jugement depuis plus de 9 mois
maintenant.
Les deux prisonniers politiques de
l’UNEM (Tarek Hammani et Abdessamad Haidour),
détenus à la prison locale de Taza, ont eux aussi publié un
communiqué sur leur grève de la faim entamée
le 3 mars. Ils dénoncent précisément les intimidations et les
pressions exercées sur eux par l’administration pour qu’ils cessent leur grève.
L’état de santé de Trek Hammani est très
critique car il souffre d’une insuffisance rénale et cela nécessite
un transport médicalisé à Rabat pour passer les radios nécessaires. Il est
actuellement incapable de marcher tout seul. Ils rendent l’administration
responsable, et à travers elle les autorités marocaines, de ce qui peut leur
arriver du fait du manque de soins et des conditions lamentables de leur
détention.
Nous ne pouvons oublier à ce sujet
la grève de la faim menée dans cette même prison, l’année dernière, par Azzedine Erroussi et qui avait duré 135
jours avant sa libération. Cette grève de la faim avait laissé beaucoup de
séquelles. Ce dernier est de nouveau appelé à passer devant un juge. Il est poursuivi en état de liberté et son procès n’a
pas encore été fixé.
Sur tout ce sujet, l’ASDHOM a reçu
un communiqué du Comité de soutien aux
prisonniers politiques au Maroc, créé en 2008. Ce comité sensibilise
en France à la cause des détenus politiques au Maroc en interpelant les élus
nationaux et européens, les autorités françaises et européennes et en publiant
des articles de presse consacrés à la détention politique au Maroc. Vous
trouverez son communiqué en intégralité sur la rubrique Campagne de parrainage de
notre site. Il a été publié par le journal l’Humanité du 3 avril.
Groupe
20-Février de Sidi Ifni : Heureusement qu’on reçoive de temps à autre une
bonne nouvelle comme celle qui nous arrive de Sidi Ifni. En effet les six
détenus politiques (Zine Elabidine Radi,
Mohamed Hamouda, Youssef Rkini, Abdallah Hihi, Lahcen Boulahdir et Mohamed
Akida) viennent d’être libérés le
2 avril après avoir passé six mois de prison ferme à la prison d’Aït
Melloul et celle de Tiznit. Ils avaient été arrêtés et condamnés pour leur
participation aux mouvements de protestation de 2005 et 2008 ainsi qu’au
mouvement du 20-Février. Les habitants de la ville leur ont réservé un accueil
chaleureux le mercredi 3 avril. L’ASDHOM félicite les six ex-détenus politiques
et leurs familles de cette libération. Elle demande à leurs parrains et
marraines de faire porter leur parrainage sur d’autres de la liste qui s’allonge
malheureusement de semaine en semaine.
Groupe-Ouarzazate
(Microcrédits) : Souad
Guennoun, membre d’ATTAC-Maroc
qui suit le dossier des victimes des microcrédits de la région
d’Ouarzazate, a informé l’ASDHOM qu’Amina
Mourad et Bennacer Ismaini, coordinateurs des victimes des
microcrédits de la région d’Ouarzazate, étaient convoqués le 4 avril devant le
tribunal qui a reporté leur procès, pour la quinzième fois maintenant, au 25
avril. Sur les cinq organismes de microcrédits ayant porté plainte, quatre ont
retiré leur plainte sans pour autant envoyer leurs avocats. Cette petite
victoire, qui reste à confirmer, a été salué et fêter par les victimes et leurs
soutiens qui sont venus en nombre manifester leur solidarité devant le tribunal.
Vous trouverez le communiqué à ce sujet sur la rubrique Campagne de
parrainage.
Groupe Sahraouis : HRW est revenu
longuement sur le procès des 25 Sahraouis du groupe Gdeim Izik et les
condamnations lourdes prononcées le 17 février dernier par le tribunal militaire
de Rabat. L’ONG a publié un communiqué sous forme de rapport sur ce procès et a
interpellé le président français François Hollande à l’occasion de sa visite
effectuée au Maroc les 3 et 4 avril 2013. Vous trouverez ces documents sur notre
rubrique Témoignages et
lettres.
Par ailleurs, Abdelaziz Barray, un des détenus sahraouis
de la prison locale de Laâyoune au
Sahara, a été agressé par le directeur de ladite prison, le 4 avril, quand celui-ci a voulu protester
lors de la visite d’une commission sur les conditions et les raisons de son
arrestation et sa lourde condamnation injustifiée (3 ans de prison ferme).
Sa famille a aussitôt été interdite de visite
pendant 3 mois à partir de cette date. La direction, en voulant se venger de lui
de cette façon, viole ainsi le code 98/23 qui régit les prisons au
Maroc. L’ASDHOM rappelle aux autorités marocaines ses engagements en
matière de respect des droits de l’Homme et qu’elles doivent se conformer aux
recommandations du rapport de M. Juan E.Méndez, rapporteur spécial de l’ONU sur
la torture après sa visite de septembre 2012.
Pour finir ce point hebdomadaire,
vous trouverez sur la rubrique Témoignages et lettres la lettre
adressée par l’ASDHOM, l’AFASPA et le CORELSO au président François Hollande
pour l’interpeller à l’occasion de sa visite au Maroc sur la situation des
droits de l’Homme au Maroc.
Pour le bureau
exécutif
Ayad
Ahram
Président de
l’ASDHOM
Paris, le 7 avril 2013
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