Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

vendredi 12 avril 2013

Le débat fondement de la démocratie: Retour sur le Grand Débat Node-Maroc

par AEF, 10/4/2013

A la fin du Grand Débat entre pro-monarchie et pro-république d’hier, le public comme les organisateurs éprouvaient un grand sentiment de satisfaction sans savoir vraiment pourquoi. NODE-Maroc avait choisi un sujet de débat tabou qui ne pouvait que déplaire au régime marocain : Monarchie ou république, quel modèle politique pour le Maroc ?
Loin d’être provocatrice, NODE-Maroc a posé une question que seuls des intellectuels ou des politiques en vue se permettaient d’aborder. Elle l’a posé au grand public, à chaque marocain qui s’intéresse à la politique, à vous, à moi. Mais au-delà de la question de fond, c’est la forme du débat qui s’est avérée porteuse de changement : le débat contradictoire.
Hier, pour nous Marocains, c’était nouveau de voir des adversaires discuter sereinement avant  de commencer un débat qui allait les opposer. C’était nouveau de les voir assis sur un même banc alors qu’ils défendaient des positions très différentes. C’était nouveau que ces mêmes adversaires aient respecté à la seconde près le temps qu’il leur a été imparti pour laisser les autres s’exprimer. Enfin, C’était nouveau de voir des intervenants ne pas détenir la Vérité sur ce qu’il faut faire pour arriver à la démocratie et accepter de nuancer leurs propos pour faire avancer le débat.
Amartya SEN, prix Nobel de la paix en 1998, disait « «En réalité, les élections sont seulement un moyen – bien que, de toute évidence, très important – de rendre efficaces les discussions publiques, quand la possibilité de voter se combine à la possibilité de parler et d’écouter sans crainte. La force et la portée des élections dépendent de manière critique de la possibilité de l’existence d’un débat public ouvert ».

 La démocratie des autres.
On en est donc au tout début du chemin. Parvenir au changement au Maroc de façon pacifique commence entre autres par initier des débats contradictoires. Le débat d’hier entre les deux camps était loin d’être idéologique. Il a été plutôt constructif car les participants étaient tous d’accord sur l’objectif : arriver à un régime qui respecte l’aspiration des marocains à vivre dignement et à s’exprimer librement. Qu’il s’appelle République ou Monarchie, peu importe en réalité.
Le débat d’hier a créé un « espace positif » de confrontation d’idées entre gens ayant des référentiels très différents : marxiste, libéral ou autre. Il a permis de se débarrasser des vérités premières, de la langue de bois et des utopies car chacun a écouté l’autre attentivement pour ensuite argumenter,  contredire, étayer, expliquer.
C’est comme ça que nous sommes parvenus hier collectivement à cerner l’enjeu du changement que nous voulons pour notre pays et à ne pas se disperser. C’est comme ça que les positions se sont rapprochées et que nous avons posé des questions de plus en plus pertinentes. Nous n’avons pas répondu à toutes les questions ; mais nous avons avancé ensemble en débattant. Pas de solution miracle donc, pas de modèle mais  une étape, une étape importante.
A la prochaine...


L'article exprime l'avis de son auteur et non la position de NODE-Maroc

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire