Lundi 15 avril 2013, le Sahraoui prisonnier politique Mohamed Daihani
comparaîtra devant la cour d’appel de Rabat, au Maroc. Il conteste la
condamnation à 10 ans de prison ferme délivrée par la chambre de
première instance de la même cour de justice le 27 octobre 2011.
M. Daihani a été enlevé le 28 avril 2010 par des agents de la
direction de surveillance des territoires nationaux (DST), alors qu’il
quittait la fête donnée en l’honneur de la libération de son cousin,
emprisonné 10 mois pour avoir exprimé ses opinions politiques.
Med Daihani a disparu pendant 6 mois qu’il a passé en détention
secrète à Témara. Dans ces lieux, il a subi des tortures pendant plus de
10 jours, qui l’ont poussé à céder aux chantages et aux pressions. Il
lui était dit que sa libération dépendait de sa collaboration.
Le 29 octobre 2010, il a été amené à la prison de Salé. Il a de
nouveau été torturé physiquement et psychologiquement en 2011 puis 2012.
Les autorités marocaines l’ont accusé d’avoir eu l’intention
d’attaquer la prison noire à El Aaiun pour libérer les prisonniers
politiques, d’assassiner des Sahraouis collaborateurs avec le Maroc et
de préparer des attaques terroristes en Italie, et pour cela, la cour
d’appel de Rabat a prononcé un verdict de 10 ans de prison ferme.
Le président de l’ASVDH, M. Brahim Dahane, a suivi le dossier depuis
le début. Il déclare que les chefs d’accusations contre Daihani ne
comportent aucune preuve contre l’accusé.
L’association dénonce d’autre part les tortures subies par M.
Daihani, dont ils ont reçu des preuves photographiques prises dans la
prison de Salé et datées du 10 avril 2012. Les photos ont été confiées à
l’association à condition de la protection de leur auteur par
l’anonymat.
Mohamed Daihani |
M. Daihani a alors été torturé après avoir répondu aux insultes d’un
fonctionnaire. Les photos le montrent couchées à terre, les mains
maintenues dans le dos, le visage et le teeshirt ensanglantés, des
traces de cordes imprimées fortement dans la peau de ses chevilles. Il y
a du sang sur le sol. Un homme en costume verse du liquide sur le
visage du prisonnier qu’il maintient avec son pied, alors que M. Daihani
semble tenter d’éviter le liquide.
A propos de cet épisode, selon une déclaration vidéo enregistrée
depuis sa cellule, M. Daihani précise que l’ancien directeur de la
prison de Salé Mustapha Hajli était accompagné de Driss Molat et
Abderahim Echana, lorsqu’ils l’ont torturé en représailles de sa plainte
au procureur.
ASVDH, le 10 avril 2013 à El Aaiun, Sahara Occidental
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