A l’heure où l’économie marocaine cherche encore le bout du tunnel.
Dans l’obscurité elle tâtonne avec incertitude. Et pourtant, une des solutions à
même de réduire les dépenses publiques serait de stopper les virements aux
fonctionnaires fantômes dont le nombre est estimé entre 70 et 90 000. A fin
février, les salaires des agents publics ont atteint 18,5milliards dh. Une somme
qui serait inférieure au cas où le gouvernement stopperait le robinet au
FF.
Le ministre des Affaires générales du gouvernement, Mohamed Najib Boulif, lors d’un meeting politique du PJD à Tanger, en avril 2012, parlait de l’existence de 70 à 90 000 fonctionnaires fantômes. Rien qu'à Casablanca, ils seraient 2000 fonctionnaires fantômes dûment payés par les conseils communaux que compte la métropole. C’est énorme pour une économie qui bat de l’aile et qui cherche à réduire son train de vie.
Aucun effet des circulaires des chefs de gouvernements sur les fonctionnaires fantômes
Le 15 novembre dernier, le chef du gouvernement adressait une circulaire aux ministres les incitant à sévir contre les fonctionnaires absentéistes dont le nombre n’a cessé, au fil des années, d’augmenter. Bien avant lui, Driss Jettou (2002-2007) s’était cassé les dents, en 2005, en voulant s’attaquer aux fonctionnaires fantômes. « La solution ne réside pas dans une circulaire ou une correspondance de la primature mais d’une part en une opération de sensibilisation des fonctionnaires louant les valeurs de la citoyenneté, la probité et le travail, d’autre part, par l’instauration de stricts mécanismes de contrôle propre à chaque administration », nous indique Mohamed Meskaoui.
Dans sa circulaire, Abdelilah Benkirane attribuait l’échec de la tentative de Jettou à « la non-adhésion effective et continuelle de certaines administrations dans l’opération de contrôle de la présence des fonctionnaires ».
Peopolisation du phénomène des fonctionnaires fantômes
Depuis une quinzaine d’années, nous assistons à une peopolisation des fonctionnaires fantômes avec l’arrivée de nouveaux profils, notamment des acteurs, lauréats de l’ Institut Supérieur d'Art Dramatique et d 'Animation Culturelle, et des sportifs de haut niveau. Les premiers à la différence des artistes des années 60, 70 et 80 vivent assez bien grâce aux salaires qu’ils touchent mensuellement même s’ils jouent une pièce de théâtre ou participe au tournage d’un film marocain ou étranger.
Quant aux seconds, ils sont des fonctionnaires fantômes alors qu’ils passent le plus clair de leurs temps sur les pistes d’athlétisme en Europe en short et espadrilles. Sur les réseaux sociaux, des noms bénéficiant de cette largesse ont été révélés au grand public, travaillant pour les ministères de la Culture, la Jeunesse et le Sport sans qu'ils aient la moindre sanction.
URL Source : http://www.yabiladi.com/articles/details/16574/maroc-entre-fonctionnaires-fantomes.html
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