A Toulouse,
8 mars 2013, grève des femmes !
Contre l’exploitation
salariale/domestique/sexuelle
Parce que le 8 mars n’est pas « la journée de la femme » mais une journée internationale de LUTTE
des femmes et de mobilisation citoyenne, et parce que la crise est passée
par là, à Toulouse le 8 mars c'est la grève des femmes.
Grève au travail, grève à la
maison !
Parce
qu’il s’agit de lutter contre le mythe
de l’égalité-déjà-là.
Parce qu’il s’agit de lutter pour réduire l’écart entre l’égalité
des droits et l’égalité des faits : à travail égal les femmes gagnent
27% de moins que les hommes, 70% des travailleurs à temps partiel et bas
salaires sont des femmes, en moyenne la retraite des femmes est de 780€ quand
celle des hommes est de 1500€, les femmes effectuent encore 80% des tâches
domestiques, etc.
Parce qu’en période de crise, les femmes sont toujours les premières à faire les
frais des politiques d’austérité notamment via la casse des services
publics : en 10 ans à peine 180 centres IVG et 144 maternités ont fermés,
etc.
Parce que 40 ans après la soit disant libération
sexuelle, la sexualité des femmes
est encore opprimée et exploitée : l’accès à la contraception et à l’IVG est
menacé, les femmes homosexuelles subissent à la fois sexisme et lesbophobie,
les femmes sont culpabilisées de ne pas avoir d’enfant, les femmes sont
sanctionnées d'en avoir, etc.
Parce que les violences sexuelles des hommes contre les femmes sont encore
monnaie courante : les femmes sont harcelées dans la rue comme au travail, une
femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint, une
femme est violée toutes les 7 minutes.
Le collectif Grève des femmes rassemble des
associations féministes, des syndicats et des partis politiques. De nombreux
préavis de grève ont été déposés par des syndicats (santé, éducation,
collectivités...). A Toulouse, le 8 mars 2012, plus de 600 femmes ont manifesté
dans la rue leur ras-le-bol et leur volonté de changement.
è Vendredi 8 mars à 14h place Jeanne d’Arc : manifestation citoyenne
de lutte des femmes
Contact presse
Julie Claret : 06 70 51
23 86
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Colloque d’El Khabar
Les femmes «premières victimes» du Printemps arabe
le 04.03.13 | 10h00
Réagissez
© Photo : B. Souhil
Le Printemps arabe a-t-il trahi les femmes ? En première ligne, tout au long des manifestations qui ont abouti à un changement de régime en Tunisie et en Egypte, elles subissent aujourd’hui le «retour de bâton».
Le quotidien El Khabar a organisé, hier, à la faculté des sciences
politiques d’Alger un colloque ayant pour thème «Les femmes et le
Printemps arabe». Des femmes et militantes ont ainsi été invitées à
exposer la situation de leurs pays respectifs : Raja Ben Slama,
psychanalyste tunisienne, professeur à l’université de Tunis,
l’Egyptienne Marry Danial, activiste politique, la Syrienne Lama Tayara,
femme de média et de critique cinématographique, ainsi que Samia
Belkadi, journaliste algérienne au quotidien El Khabar. La modératrice
du débat était la linguiste et professeur Khaoula Taleb Ibrahimi. Les
intervenantes tiennent, tout d’abord, à réfuter le concept de
«printemps». Elles préfèrent ainsi parler de «révolutions et de
contre-révolutions» qui sont toujours en cours.
Ces «mouvements», en dépit de leurs différences, se rejoignent en une
grande ligne : la femme. Elles ont ainsi été les premières «victimes» de
ces bouleversements. Au Caire, la répression contre la gent féminine,
(agression sexuelle, tests de virginité et autres sévices), s’est ainsi
manifestée au début même de la révolution de la place Tahrir. En Syrie,
le violent conflit, qui perdure, touche durement les femmes dans leur
citoyenneté et dans leur féminité. «Elles se retrouvent sans hommes,
puisqu’ils sont tous partis, mobilisés ou morts, et sont exposées à tous
les dangers», relate Mme Tayara. En Tunisie la «condition féminine»
s’est retrouvée prise en otage par des islamistes arrivés au sommet de
l’Etat. «Une fois au pouvoir, ils se sont rendus compte qu’ils n’avaient
aucun programme sérieux.
Alors ils se sont tournés vers la gent féminine», ironise Raja Ben
Slama. Puis, plus sérieuse, elle avoue ne pas comprendre cette
politique, et ce raisonnement qui, au final, ne s’inquiète que d’une
chose. «Contrôler et régenter la vie de la femme, ses libertés, ses
droits et sa sexualité», déplore la psychanalyste tunisienne. «Nous
savons aujourd’hui que ce ne sont pas ces révolutions contre un pouvoir
qui garantiront pleinement aux femmes le respect de leurs droits,
qu’elles soient Syriennes ou issues d’un autre pays du Monde arabe. Dans
de nombreux pays, les citoyens ne respectent aucun des préceptes de
l’islam. Sauf, évidemment, lorsqu’il s’agit des ‘traditions’ rétrogrades
qui maintiennent la soumission de la femme», insiste Lama Tayara.
«Révolutionner les mentalités archaïques»
«Dès lors, ce qu’il faut, c’est une révolution contre cette société
rétrograde et discriminatoire envers le sexe féminin», conclut-elle.
Même son de cloche pour l’Algérienne. «Il y a de nombreuses
discriminations envers les femmes. Pourtant des lois existent, mais qui
doivent évidemment être améliorées. Mais ces discriminations viennent et
sont perpétuées par la société, les citoyens, hommes et femmes. Ce qui
doit être changé, ce sont donc les mentalités archaïques», affirme la
journaliste Samia Belkadi. Pourtant, les révolutions et
contre-révolutions, qui ont ébranlé les sociétés, et en dépit des
nombreuses menaces qu’elles font peser sur les femmes, sont aussi à leur
profit. Car dans ces situations où aucun relâchement n’est permis,
aucune trêve ne devant être concédée, et ce, au risque de voir les
acquis confisqués, les femmes se doivent d’être omniprésentes. «Cela se
fait à notre profit, car les femmes sont dans la rue», se réjouit la
Tunisienne.
Elles manifestent, elles occupent les espaces publics, elles osent dire
tout haut, ce que l’on voudrait qu’elles cachent. Et cette mobilisation
a porté ses fruits, en Tunisie par exemple. «La Constitution ne sera
pas basée sur la charia, contrairement à ce qui était réclamé par les
conservateurs. De même, les acquis du statut personnel ne seront pas
remis en question, en perpétuant l’égalité entre femmes et hommes, et
non la complémentarité», explique Mme Ben Slama. De même, en Syrie,
«aujourd’hui les Syriens ont pris conscience de la valeur de la femme et
que rien ne se fera sans elles».
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