Le
soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à
l’indépendance, est au cœur de la 9éme édition de la semaine
anticoloniale, où, le représentant du Front Polisario à Paris, Omar
Mansour, inaugurant samedi cet évènement, a accusé la France de "vouloir
bloquer" le règlement de la question du Sahara occidental.
"Le gouvernement français encourage le Maroc à poursuivre
l’occupation du Sahara occidental et chaque fois que les Nations-Unies
tentent d’exercer des pressions sur lui pour le contraindre à
reconnaître les droits du peuple sahraoui à l’autodétermination, la
France, membre du conseil de sécurité de l’Onu, manœuvre pour bloquer
toute avancée dans le règlement de ce problème de décolonisation",
a-t-il dit, devant de nombreux représentants, de partis politiques,
associations et sympathisants.
"Nous regrettons cette situation",
a-t-il ajouté, souhaitant que le gouvernement socialiste qui "a promis
des changements, puisse élargir ceux-ci à la rive sud de la
Méditerranée", par un soutien aux peuples à disposer d’eux-mêmes, à
respecter leurs choix démocratiques, leurs droits à l’autodétermination
et trouver des solutions qui correspondent à leurs aspirations.
"Nous
ne demandons pas à la France d’être hostile au Maroc, mais simplement
que leur amitié ne se construise pas au détriment des droits légitimes
du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination", a poursuivi M.
Mansour.
"Nous lui demandons, aussi, (la France) de ne soutenir
en aucune manière la position du Maroc, en s’opposant à l’élargissement
du mandat de la Minurso, au respect et à la protection des droits de
l’Homme au Sahara occidental, en attendant le règlement définitif de la
question sahraouie", a-t-il encore dit, jugeant "incompréhensible que
la France qui se proclame championne des droits de l’Homme, puisse
appliquer les deux poids-deux mesures" sur cette question.
Pour
le président du collectif "Sortir du colonialisme", Henri Pouillot, en
inscrivant cette année, la question du Sahara occidental au centre de
la semaine anticoloniale, il s’agit, a-t-il dit à l’APS de "poursuivre
notre combat pour que les décisions de l’ONU puissent effectivement
être appliquées, car il est urgent d’agir pour aboutir sur une décision
concrète et définitive sur le droit à l’autodétermination du peuple du
Sahara occidental".
"L’occupation du Sahara occidental par le
Maroc, est très significative du système colonial qui continue à
prévaloir aujourd’hui", a-t-il observé par ailleurs. Il a également
indiqué que le collectif "Sortir du colonialisme", interpelle le
gouvernement français pour qu’il "cesse de soutenir le pouvoir
marocain, qu’il change de politique et fasse pression sur le Maroc"
pour obtenir la libération des prisonniers politiques sahraouis,
l’arrêt de la répression et l’inclusion dans le mandat de la Mission
des Nations-Unies (Minurso) d’un mécanisme international pour la
protection et le respect des droits de l’Homme au Sahara occidental.
Il
a par ailleurs ajouté que ces demandes seront soumises par une
délégation du collectif, au ministère français des Affaires étrangères,
le 27 février prochain, date coïncidant avec la proclamation de la
République arabe sahraouie démocratique (RASD) (27 février 1976).
Plusieurs
manifestations de soutien au peuple du Sahara occidental sont prévues
lors de cette Semaine anticoloniale, dont des rassemblements et
projections de films.
La semaine anticoloniale est née de la
colère suscitée par le vote de l’Assemblée française de la loi sur le
"bilan positif de la colonisation" le 25 février 2005. Un collectif
regroupant plus de 50 associations, partis politiques et mouvements ont
alors organisée la première Semaine anticoloniale pour dénoncer
l’idéologie colonialiste et redonner vigueur à l’anticolonialisme.
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