ATD Quart
Monde se félicite du courage de l’Assemblée nationale qui vient de
reconnaître la responsabilité de l’État français dans le déplacement par
la force d’enfants réunionnais vers la Creuse, le Cantal et d’autres
départements, entre 1963 et 1982.
Pour lutter contre l’exode rural dans ces
départements, 1 630 enfants de milieu défavorisé habitant l’île de la
Réunion avaient en effet été déplacés vers la métropole, le consentement
de leurs parents ayant été obtenu par de vaines promesses. Arrivés en
France, nombre d’entre eux ont connu des conditions de vie très
difficiles, en plus de la douleur irréparable d’avoir été séparés
brutalement de leurs parents et de leurs frères et sœurs.
La résolution mémorielle adoptée aujourd’hui à l’Assemblée nationale est une reconnaissance que de telles mesures coercitives sont contraires à la Déclaration universelle des droits de l’homme.
On se rappelle que le 11 avril 2013, le Conseil fédéral suisse –
l’équivalent du gouvernement – avait aussi demandé pardon aux familles
des enfants placés et des personnes stérilisées de force en Suisse entre
les années 1920 et 1970.
ATD Quart Monde estime que la reconnaissance par les États de leur
responsabilité morale dans de tels actes est importante non seulement
afin que ces derniers ne se reproduisent plus, mais aussi pour que les
enfants et les familles concernés puissent reconstituer et comprendre
leur propre histoire.
Même si ce qui leur a été pris ne pourra jamais leur être
intégralement rendu, cette reconnaissance symbolique est essentielle
pour que celles et ceux qui ont souffert ou souffrent encore aujourd’hui
de telles mesures puissent se reconstruire, reconstruire des liens
brisés et mettre des mots sur du silence.
--------------------------
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire