aufait/AFP ,
Simple remaniement ou élections anticipées? Un mois après avoir annoncé son retrait du gouvernement, le principal allié des islamistes n'a toujours pas mis sa décision à exécution, affirmant attendre un “arbitrage” du Roi, toujours en séjour privé à l'étranger.
Chef d'une coalition composée, faute de
majorité, avec trois autres formations, dont l'Istiqlal, Abdelilah
Benkirane est aujourd'hui face à ce parti qui a décidé depuis près d'un
mois, de mettre un terme à l'expérience de cohabitation, ouvrant la voie
à un remaniement voire à des législatives anticipées.
Mais depuis un échange téléphonique avec le Roi, qui selon le porte-parole du parti, Adil Benhamza, a demandé à Chabat de reporter sa décision, c'est le statu quo. L'Istiqlal affirme attendre un “arbitrage” définitif du Roi lequel se trouve en séjour privé en France depuis plus d'un mois. Interrogé ce mardi par l'agence France Presse, cette position a été confirmée par un député istiqlalien.
Lundi, le quotidien L'Economiste a estimé que Mohammed VI devrait “probablement” recevoir M. Chabat “dans les jours qui viennent”. Le 27 mai, Le Soir Echos avait déjà prévu un développement imminent.
“Les ministres sont suspendus” à cet arbitrage “qui ne serait pas pour l'heure à l'ordre du jour”, a pour sa part avancé Libération.
L'Economiste, évoquant une “interprétation libérale” de la Constitution, avance que le Roi “s'est donné pour règle de ne pas intervenir dans les conflits entre acteurs politiques”.
En résumé, il ne serait donc pas pressé d'intervenir: “Si le roi avait voulu trancher la question tout de suite il l'aurait fait. Donc cela peut durer”, affirme pour sa part à l'AFP Pierre Vermeren, spécialiste du Maghreb.
Selon lui, l'Istiqlal a “peut-être cru voir des signes encourageants sur le fait que l'expérience PJD allait être terminée. Ceux qui n'aiment pas les islamistes voient qu'ils ont des difficultés en Egypte, en Tunisie... Ils se disent que c'est peut-être le moment de reprendre les choses en main”.
Celui-ci bénéficie de la “confiance” du Roi et “poursuivra son action”, a de son côté assuré son porte-parole, Mustapha Khalfi.
“Si l'on arrête de réfléchir aux grands problèmes du pays, le compteur, lui, continue de tourner”, a toutefois prévenu le quotidien Akhbar Al-Yaoum, dans un édito titré “Attention, le temps passe”.
La réforme promise tarde à venir et une équipe du Fonds monétaire international (FMI) vient d'effectuer une nouvelle visite. Le chef de l'exécutif a reconnu samedi que les responsables du FMI “pensent que notre façon de faire la réforme n'est pas claire et est hésitante”.
Dans ce contexte, l'économiste Najib Akesbi se montre lui alarmiste.
Un statu quo qui dure...
Hamid
Chabat secrétaire général de l'Istiqlal et de l'Union générale des
travailleurs du Maroc (UGTM), dit reprocher au PJD un manque d'action et
de concertation.Mais depuis un échange téléphonique avec le Roi, qui selon le porte-parole du parti, Adil Benhamza, a demandé à Chabat de reporter sa décision, c'est le statu quo. L'Istiqlal affirme attendre un “arbitrage” définitif du Roi lequel se trouve en séjour privé en France depuis plus d'un mois. Interrogé ce mardi par l'agence France Presse, cette position a été confirmée par un député istiqlalien.
“Nous attendons toujours son retour (...) et nous n'avons pas changé de position”.
Les médias se perdent en conjectures
Et en l'absence de communication officielle, les médias se perdent en conjectures.Lundi, le quotidien L'Economiste a estimé que Mohammed VI devrait “probablement” recevoir M. Chabat “dans les jours qui viennent”. Le 27 mai, Le Soir Echos avait déjà prévu un développement imminent.
“Les ministres sont suspendus” à cet arbitrage “qui ne serait pas pour l'heure à l'ordre du jour”, a pour sa part avancé Libération.
L'Economiste, évoquant une “interprétation libérale” de la Constitution, avance que le Roi “s'est donné pour règle de ne pas intervenir dans les conflits entre acteurs politiques”.
En résumé, il ne serait donc pas pressé d'intervenir: “Si le roi avait voulu trancher la question tout de suite il l'aurait fait. Donc cela peut durer”, affirme pour sa part à l'AFP Pierre Vermeren, spécialiste du Maghreb.
Selon lui, l'Istiqlal a “peut-être cru voir des signes encourageants sur le fait que l'expérience PJD allait être terminée. Ceux qui n'aiment pas les islamistes voient qu'ils ont des difficultés en Egypte, en Tunisie... Ils se disent que c'est peut-être le moment de reprendre les choses en main”.
“Attention, le temps passe”
Du
fait de cette attente, la presse marocaine s’inquiète des risques de
paralysie du gouvernement, pressé d'engager des réformes à haut risque.Celui-ci bénéficie de la “confiance” du Roi et “poursuivra son action”, a de son côté assuré son porte-parole, Mustapha Khalfi.
“Si l'on arrête de réfléchir aux grands problèmes du pays, le compteur, lui, continue de tourner”, a toutefois prévenu le quotidien Akhbar Al-Yaoum, dans un édito titré “Attention, le temps passe”.
La crise politique, principale entrave de la réforme ?
Malgré
une solide croissance, le Maroc est notamment confronté à une
dégradation de ses comptes publics (7% de déficit en 2012), en partie
liée au gouffre de la caisse de compensation.La réforme promise tarde à venir et une équipe du Fonds monétaire international (FMI) vient d'effectuer une nouvelle visite. Le chef de l'exécutif a reconnu samedi que les responsables du FMI “pensent que notre façon de faire la réforme n'est pas claire et est hésitante”.
Dans ce contexte, l'économiste Najib Akesbi se montre lui alarmiste.
“Même
si on arrive à régler la question politique et que ce gouvernement
commence à mettre en œuvre des réformes, chacun sait que les résultats
ne tomberont pas avant 2015-16.”
Najib Akesbi, dans une déclaration à l'AFP.
Ce
dernier va même plus loin, en jugeant que “les réformes n'ont pas lieu
parce qu'il y a une crise politique... Et la crise politique est là pour
éviter de faire les réformes.”
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