Par
Mohamed
Abdelaziz a réactivé la question du respect des droits de l'homme ainsi
que celle de la reprise des négociations tout en réitérant son soutien à
l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental.
Des sujets
qui évoquent des moments douloureux. Rabat les a mis depuis un moment en
sourdine. Le président de la Rasd (République arabe sahraouie
démocratique) a décidé de sortir le pouvoir marocain de cette torpeur
qui pour l'instant arrange bien ses affaires.Le royaume est en proie à une crise économique chronique qui l'a obligé à solliciter plusieurs prêts auprès d'institutions financières internationales (Banque mondiale...) pour parachever ses réformes alors que l'Istiqlal (seconde force politique du pays) qui avait menacé de claquer la porte de la coalition gouvernementale a failli provoquer une crise politique majeure. Ce qui a relégué au second plan la question du Sahara occidental qualifiée de sacrée par le Makhzen. Le représentant du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental a pourtant redoublé d'efforts pour tenter de faire bouger les lignes lors de sa dernière visite dans la région qui s'est achevée le 3 avril 2013.
Depuis, le dossier semble avoir sombré une nouvelle fois dans l'impasse. C'est donc tout à fait légitimement que Mohamed Abdelaziz a réactivé la question du respect des droits de l'homme ainsi que celle de la reprise des négociations tout en réitérant son soutien à l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental. Le secrétaire général du Front Polisario a multiplié les rencontres, qui ont eu lieu dans la capitale fédérale américaine, quatre jours durant. Quoi de neuf? «Les responsables américains que nous avons rencontrés ont été très réceptifs à notre message sur la question du Sahara occidental et nous sommes optimistes des résultats positifs de notre visite à Washington», a déclaré le 8 juin dernier le président sahraoui qui a rallié New York où il devait rencontrer hier Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Christopher Ross son représentant personnel pour le Sahara occidental, ainsi que des membres du Conseil de sécurité. Ces visites à Washington et à New York ont pour objectif de «sensibiliser aussi bien les Etats-Unis que l'ONU pour s'impliquer davantage afin de faire avancer le dossier sahraoui non seulement sur la voie d'une solution politique mais aussi dans l'objectif d'améliorer et de protéger les droits de l'homme des Sahraouis dans les territoires du Sahara occidental occupé» a souligné le responsable sahraoui.
Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, qui avait séjourné au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012, avait fait état de l'usage de cette pratique. «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l'occasion d'événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations...», avait révélé Juan Mendez, lors de la conférence de presse qu'il avait animée à Rabat à la fin de sa mission.Une délégation du Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center), qui avait séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août 2012, avait, de son côté, fait part dans un document rendu public, de cas de disparitions, de torture, de détentions arbitraires, de menaces, d'exécutions extra-judiciaires par les forces d'occupation marocaines. Les droits de l'homme au Sahara occidental sont devenus une question centrale au point où le Congrès a adopté, en 2011, une loi qui conditionne l'octroi de l'aide militaire américaine au Maroc à son respect. Le secrétaire d'Etat américain est désormais soumis annuellement à lui remettre un rapport sur la situation des droits de l'homme des Sahraouis.
Les Etats-Unis ont été jusqu'à proposer de confier la surveillance des droits de l'homme aux Casques bleus de l'ONU à la veille du renouvellement du mandat de la Minurso. L'adoption le 25 avril de la résolution 2099 par le Conseil de sécurité a failli être historique. Le Maroc a tremblé. La visite du président sahraoui aux Etats-Unis s'annonce comme une réplique...
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