Le Roi Mohamed VI est en France depuis le 10
mai dernier et un éditorialiste a osé soulever les problèmes politiques
et constitutionnels de cet "absentéisme du roi". Il est voué aux
gémonies par la presse makhzénienne.
Le roi du Maroc peut-il s’absenter comme bon
lui semble sans annoncer la date de son voyage, sa durée et sans
désigner un intérimaire ? Ces interrogations iconoclastes sont soulevées par Ali Anouzla,
ce qui lui vaut quelques méchantes attaques sur le mode lèse-majesté,
sur la base du constat que les voyages du Roi Mohamed VI, le troisième
depuis le début de l’année, ne font l’objet d’aucune communication
transparente. Le Roi du Maroc est en effet depuis le 10 mai 2013 en «
déplacement privé et impromptu » et en « l'absence de toute
communication digne de ce nom, les rumeurs les plus approximatives vont
donc bon train sur la motivation réelle de toutes ces pérégrinations ».
Tout en estimant qu’il ne sert à rien de se demander si cette catégorie
de congé était payée, la Constitution n’imposant de reddition de compte
sur le budget du Palais, Anouzla soulève le problème sous l’angle
politique et constitutionnel. « Mohamed VI est-il dans son droit,
lorsque, cumulant les fonctions régaliennes de roi, de Commandant en
chef des forces armées et de Chef d'état-major, il prend la liberté de
s'absenter aussi souvent et aussi longtemps, sans même prendre la peine
d'annoncer ni la date de son voyage, ni la durée de celui-ci, ni le nom
de l'intérimaire en charge des affaires du pays durant son absence,
comme il est coutume de procéder dans n'importe quel autre pays dans le
monde ? ».
Une monarchie « exécutive »
La question est d’autant plus posée que le Roi
du Maroc a choisi de poursuivre sur la « voie de la monarchie
exécutive en vertu de laquelle il règne et gouverne ». L’ampleur du
pouvoir et des pouvoirs sont tels qu’il devrait accepter de rendre des
comptes sur l’exercice de ses fonctions et « accepter de dévoiler des
pans entiers de sa vie privée : bulletins de santé, périodes de congés,
voyages officiels ou privés, voire même son emploi du temps quotidien,
comme il est de coutume à la Maison blanche ou à l'Elysée ». Anouzla
fait un parallèle avec l’Arabie Saoudite où les visites privées du Roi
font l’objet d’un communiqué et où le pouvoir royal est délégué durant
son absence. L'absentéisme du roi pose aujourd'hui un réel problème
constitutionnel, politique tout autant que moral » ajoute Anouzla.
L’article a suscité des réactions virulentes dans la presse de
l’establishment. Lakome est accusé dans « Cawaliss Al Youm
» (les coulisses d’aujourd’hui) de « pécher en eau trouble » alors que
tous ceux qui observent la vie politique marocaine savent que «
l’institution monarchique est présente sur la scène politique nationale
et accomplit ses missions quel que soit le lieu où se trouve le roi.
Parler d’absentéisme du roi relève de la « dissipation » des lecteurs et
une exploitation d’un thème pour faire passer des messages préfabriqués
et vider une haine sans limite ». Un autre site, Telexpress s’attaque violemment à Anouzla qualifié de « nain ». Le site Lakome est gratifié du méchant « décharge »
http://www.maghrebemergent.com/actualite/maghrebine/item/25228-polemique-au-maroc-sur-l-absenteisme-du-roi-mohamed-vi.html
Rumeurs et contrevérités se bousculent au sujet de leur absence de l'Algérie, du Maroc et de Mauritanie.
Tout ou presque a été dit sur le séjour prolongé du président algérien, en France. Abdelaziz Bouteflika
a été hospitalisé à Paris le 27 avril, à la suite d’un accident
vasculaire cérébral. Et, depuis plus d’un mois, la presse ne cesse de
critiquer l’absence de communication des autorités sur l’état de santé
de Bouteflika.
Mais l’absence prolongée du président algérien de son pays n’est pas la seule à susciter des commentaires.
Ainsi le président mauritanien, Ould Abdel Aziz,
a séjourné dans la capitale française pendant plus de trois semaines,
sans qu’aucune nouvelle ne soit donnée à ses compatriotes, avant de
rentrer à Nouakchott, le 8 juin dernier.
Doute généralisé
Tout ce que l’on sait est que Ould Abdel Aziz suivait un «traitement médical» à Paris. Une indication aussi laconique que floue, souligne le site d’information Algérie Focus, qui a provoqué la colère de l’opposition mauritanienne.
Lors de plusieurs manifestations à travers le pays, celle-ci avait
exigé, en vain, d’avoir un bulletin de santé détaillé du président.
Pour Algérie Focus, le doute qui s’est installé en Algérie et en
Mauritanie est le même qui a gagné le royaume chérifien. Le roi du Maroc
a quitté son pays le 10 mai pour un «séjour privé» en France. Or, souligne le site marocain Lakome, «en l’absence de toute communication digne de ce nom, les rumeurs vont bon train».
Rumeurs et contrevérités
En effet, l’hypothèse selon laquelle le roi suivrait une
convalescence, dans son château de Betz, en Picardie, dans le nord de la
France, circule de lus en plus. C’est d’ailleurs ce qu’a évoqué le site
espagnol El imparcial.
Tout ceci fait dire à Algérie Focus que le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie vivent tous le même drame «celui d’un destin national qui se dessine sans que les populations ne soient consultées» ni informées.
Lu sur Algérie Focus, Lakome, El imparcial
http://www.slateafrique.com/269097/bouteflika-mohammed6-verite-long-sejour-france
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