"j'ai
dit à Hassan II que je reconnaitrai le Front POLISARIO mais que je ne
reconnaitrai pas la RASD vu le processus de paix en cours mais si ce
processus tardait trop longtemps nous serons obligés de reconnaitre
aussi la RASD" Nelson Madiba Mandela.
Nelson Mandela, comme chacun le sait,
avait annoncé la reconnaissance de la RASD par l'Afrique du sud mais, en
homme de paix, il a dû ajourner cette reconnaissance pour laisser le
temps au processus de paix en cours et surtout pour accéder aux demandes
de certains chefs d’État... Finalement Mandela n'a pas eu le temps
d'accréditer le 1er ambassadeur de la RASD car il n'est resté au pouvoir
qu'un seul petit mandat de 4 ans.
En revanche son successeur s'est bien
rendu compte que pour le roi du Maroc le processus de paix n'est que du
baratin..et il le lui fit savoir, presque crûment dans une longue
lettre restée célèbre dont extraits suivants:
"(...)la réponse au
plan de paix de l'ONU du gouvernement du Maroc datée du 9 avril cherche
sans équivoque à priver le peuple du Sahara Occidental de son droit à
l'autodétermination, en contradiction avec le droit international
fondamental et inviolable et des engagements antérieurs solennels pris
par le gouvernement du Maroc(...)"
ET "(...)Vous devez convenir,
Majesté, que ceci constitue une tentative non déguisée de nier le droit à
l'autodétermination lui-même que l'ONU de par sa Charte est tenue de
défendre et de faire progresser, et dont elle cherche depuis presque
deux décennies à faire bénéficier le peuple sahraoui(...)"
ET
"(...)Pour nous, ne pas reconnaître la RASD dans cette situation c'est
devenir un complice de la négation du droit à l'autodétermination du
peuple du Sahara Occidental. Cela constituerait une trahison grave et
inacceptable de notre propre lutte, de la solidarité que le Maroc nous a
apportée, et de notre engagement à respecter la Charte des Nations
Unies et l'acte constitutif de l'Union Africaine(...)"
Lire la longue lettre intégrale , suivie de l'inacceptable propagande qu'ose en tirer le roi du Maroc !
ORIGINAL ENGLISH [traduction littérale par arso]
(http://arso.org/MBKfr.htm)
Président de la
République d'Afrique du Sud
1er août 2004
Sa Majesté le Roi Mohamed VI
Rabat
Royaume du Maroc.
Votre Majesté,
J'ai l'honneur de vous transmettre les salutations de notre
gouvernement et les miennes propres, ainsi bien que certains de nos
points de vues divergent au sujet du conflit du Sahara Occidental.
Votre
majesté se souvient qu'il y a des années notre président d'alors, Nelson
Mandela, avait annoncé la décision de notre gouvernement de reconnaître
et d'établir des relations diplomatiques avec la République Arabe
Sahraouie Démocratique (RASD) en conformité avec des décisions
antérieures de l'OUA que notre pays a rejoint en 1994.
Votre
défunt père, sa majesté le Roi Hassan II, avait demandé au Président
Mandela de ne pas exécuter cette décision. Le Secrétaire général des
Nations Unies d'alors, Botrus Botrus Ghali, et d'autres leaders mondiaux
avaient fait parvenir une demande semblable au président Mandela.
Ce même point de vue nous avait été communiqué lorsque nous avons
accédé à la présidence de notre pays. L'argument avancé était qu'il
fallait donner une chance de réussite aux négociations en cours sous les
auspices du Conseil de sécurité de l'ONU et du Secrétaire général de
l'ONU. On nous a dit que notre reconnaissance de la RASD minerait
sérieusement ces négociations en cours.
Nous avons respecté et
estimé les points de vues exprimés par le roi et le gouvernement du
Maroc, des chefs d'autres pays avec lesquels nous entretenons des
relations amicales et les Nations Unies.
Par conséquent, 10 ans
après avoir réalisé notre libération nous n'avons toujours pas reconnu
la RASD, en dépit de pressions soutenues de la part du Front Polisario
et de quelques Etats membres de l'OUA, et maintenant de l'UA, nous
demandant de respecter la décision de l'OUA et de l'UA de reconnaître la
RASD.
Pendant cette période, nous avons sans cesse cherché à
persuader le Front Polisario de faire au mieux pour contribuer à
l'aboutissement des négociations menées par l'ONU, conformément aux
décisions de l'ONU, y compris le "Plan de paix pour l'autodétermination
du peuple du Sahara Occidental".
Nous avons régulièrement
informé la direction du Front Polisario de notre détermination à prêter
attention aux avis et aux demandes des chefs d’États dont nous avons
apprécié les avis. Nous n'avons pas caché le fait que ceux-ci s'étaient
exprimés contre la reconnaissance de la RASD.
Nous avons
indiqué au Front Polisario que nous étions convaincus que notre respect
de cette consigne était la meilleure contribution que nous pouvions
apporter pour le succès du plan de paix et d'autres propositions qui
mèneraient à la tenue d'un référendum donnant au peuple du Sahara
Occidental la possibilité d'exercer son droit à l'autodétermination.
Nous avons donc été gravement troublés de lire le rapport du 23 avril
2004 du Secrétaire général de l'ONU M. Kofi Annan sur le Sahara
Occidental, dans lequel il a dit :
" à mon avis tout comme de
l'avis de mon Envoyé personnel, la réponse finale du Maroc au Plan de
paix exigerait que les parties concernées acceptent de négocier un
règlement de la question du Sahara occidental, fondé sur " l'autonomie
dans le cadre de la souveraineté marocaine ". Le problème de la
souveraineté est de toute évidence le problème fondamental qui a divisé
les parties pendant toutes ces années. Le Maroc n'accepte pas le Plan de
règlement auquel il avait souscrit pendant de nombreuses années. Il
convient de rappeler que si le Maroc avait accepté le projet
d'accord-cadre, il rejette l'examen de toute proposition tendant à
diviser le Territoire et il n'accepte pas non plus maintenant les
éléments essentiels du Plan de paix.". (c'est moi qui souligne)
Naturellement, à cet égard, nous avons également pris connaissance en
particulier de la réponse du royaume du Maroc du 09 avril 2004 à la
proposition de l'Envoyé personnel du sécrétaire général de l'ONU
d'alors, M. James Baker, intitulé "Plan de paix pour l'autodétermination
du Sahara Occidental", telle que communiquée par votre ministre des
affaires étrangères et de la coopération, M. Mohamed Benaissa.
Comme votre majesté le sait, cette réponse apporte les affirmations catégoriques suivantes:
"en conséquence, et pour autant que le royaume est concerné, le
caractère définitif de la solution d'autonomie n'est pas négociable pour
le Royaume.
"Par ailleurs, la solution d'autonomie, agréée par
les parties et approuvée par la population, exclut, par définition, la
présentation à celle-ci, de l'option de l'indépendance. Il n'est donc
pas question pour le Maroc d'entamer des négociations avec quiconque sur
sa souveraineté et l'intégrité de son territoire".
Majesté,
vous vous rendez compte du fait que quand le SG de l'ONU Kofi Annan dans
ses commentaires de la réponse de votre gouvernement indique que "Or,
si la réponse finale du Maroc au Plan de paix dénote une volonté de
poursuivre l'action menée en vue de parvenir à un règlement politique du
conflit, elle indique aussi sans équivoque qu'une " solution politique
d'autonomie ne peut être que définitive ", ce qui a des incidences
néfastes sur l'autodétermination, telle que prévue dans la résolution
1429 (2002)".
Vous êtes assurément aussi au courant de la
résolution 1541 (2004) du Conseil de sécurité de l'ONU qui a été adoptée
à l'unanimité par le Conseil de sécurité, suite à l'examen du rapport
du SG de l'ONU du 23 avril 2004.
Dans cette résolution, le
Conseil de sécurité a réitéré son engagement à aider "à parvenir à un
règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable qui
permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le
cadre d'arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la
Charte des Nations Unies".
Nous sommes entièrement d'accord
avec le Conseil de sécurité que la question du Sahara Occidental doit
être résolue sur la base de cet engagement.
Depuis 1985, quand
le secrétaire général des Nations Unies, en coopération avec
l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), a mis sur pied une mission de
bons offices menant "aux propositions de règlement", qui ont été
approuvées par le Conseil de sécurité en 1990, l'Afrique et le reste de
la communauté internationale ont cherché une solution qui donnerait au
peuple du Sahara Occidental la possibilité de choisir librement entre
l'indépendance et l'intégration au Maroc.
Par conséquent, quand
nous avons reporté la reconnaissance de la RASD c'était dans l'idée que
tous deux, le Maroc et le Front Polisario, travailleraient avec le SG
de l'ONU et le Conseil de sécurité pour se mettre d'accord sur les
modalités d'un processus qui permettrait au peuple du Sahara Occidental
d'exercer son droit à l'autodétermination, d'une manière conforme aux
principes et aux buts de la Charte des Nations Unies et des documents
pertinents de l'OUA et de l'UA.
Cependant, la réponse au plan
de paix de l'ONU du gouvernement du Maroc datée du 9 avril cherche sans
équivoque à priver le peuple du Sahara Occidental de son droit à
l'autodétermination, en contradiction avec le droit international
fondamental et inviolable et des engagements antérieurs solennels pris
par le gouvernement du Maroc.
En ce qui concerne cette dernière
considération , je suis convaincu que le SG de l'ONU et son Envoyé
personnel concluent avec justesse que le Maroc n'accepte pas le plan de
règlement auquel il avait adhéré il y a de nombreuses années, et que
maintenant il n'accepte également pas des éléments essentiels du plan de
paix.
La réponse du 9 Avril de votre gouvernement avance que
les paramètres d'une "autodétermination" telle qu'elle pourrait être
exercée par le peuple du Sahara Occidental devraient être fixés par le
gouvernement du Maroc. Votre gouvernement définit alors ces paramètres
comme une solution d'autonomie qui exclurait que l'option
d'indépendance soit soumise à la population du Sahara Occidental.
Vous devez convenir, Majesté, que ceci constitue une tentative non
déguisée de nier le droit à l'autodétermination lui-même que l'ONU de
par sa Charte est tenue de défendre et de faire progresser, et dont elle
cherche depuis presque deux décennies à faire bénéficier le peuple
sahraoui.
Nous avons exprimé dans le passé notre profonde et
claire reconnaissance de l'importante contribution que le Maroc a
apporté à notre propre lutte pour l'autodétermination, dans le contexte
spécifique de la lutte contre l'apartheid dans notre pays. Ceci a créé
une base solide pour le développement des relations d'amitié et de
solidarité que nos deux pays ont cherché à établir avec succès depuis
notre libération en 1994.
À cet égard, nous avons regretté et
continuons de regretter le fait que, en raison de la question non
résolue du Sahara Occidental, le Maroc n'est pas à même de jouer le rôle
qui lui revient pour le renouveau de notre continent en tant que membre
plein et actif de l'OUA et de l'UA.
De même, en ce qui
concerne la question similaire, non résolue et importante de la
Palestine, nous avons aussi travaillé ensemble sur la base que nos deux
pays sont unis dans leur détermination de tout faire ce qui est dans
leur pouvoir pour garantir au peuple palestinien l'exercice de son droit
à l'autodétermination y compris l'indépendance.
Ces
conclusions sont le fruit de l'expérience à laquelle nous avons été
confrontés durant les périodes les plus difficiles de notre propre
histoire, quand le Roi Mohamed V et Hassan II, les gouvernements et le
peuple du Maroc ont adopté et maintenu la position de principe selon
laquelle nous et notre peuple devions être soutenus dans l'exercice de
notre droit à l'autodétermination.
Nous étions profondément
convaincus que même en ce qui concerne le problème du Sahara Occidental,
indépendamment de l'histoire de la colonisation de cette partie de
l'Afrique, le Maroc resterait fidèle à sa tradition de respect du
principe d'autodétermination pour tous les peuples.
Nous avons
cru comprendre que le Maroc poursuivait comme objectif central dans les
négociations menées par l'ONU d'assurer au peuple du Sahara Occidental
son droit à l'autodétermination, sans entrave, tout en se réjouissant de
la conviction qu'il déciderait librement de devenir une région du
Maroc.
Très regrettablement, la réponse du 9 avril du
gouvernement du Maroc à l'Envoyé personnel du SG de l'ONU nous a
convaincu que nous nous sommes trompés. Il semble maintenant clair que
le Maroc n'a absolument pas l'intention de respecter le droit du peuple
du Sahara Occidental à choisit son destin.
Au lieu de cela, il a
décidé unilatéralement, sans référence au peuple du Sahara Occidental
ni respect pour les avis de l'ONU et de l'UA, que tout le monde est
obligé d'accepter une solution "consistant en une autonomie dans le
cadre de la souveraineté du Maroc."
Pour expliciter ce point,
votre gouvernement est allé plus loin en indiquant que "le caractère
définitif de la solution d'autonomie n'est pas négociable". Il n'est
donc pas question pour le Maroc d'engager des négociations avec
quiconque sur sa souveraineté et son intégrité territoriale.
Mais, de même que dans la question de la Palestine, le problème du
Sahara Occidental comporte inéluctablement la question du territoire et
de la souveraineté sur ce territoire. Insister pour que ces aspects ne
soient pas partie intégrante d'une solution quelle qu'elle soit, revient à
prétendre qu'aucune solution juste ne doit être recherchée.
Les
récents développements nés des décisions de votre gouvernement ne nous
permettent plus d'espérer que le report de notre reconnaissance de la
RASD est un élément en faveur de ce que le Conseil de sécurité appelle
une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui
permette l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental.
L'impasse évitable provoquée par les positions avancées par le
gouvernement du Maroc a créé une situation telle que le fait de retarder
encore de notre côté la reconnaissance de la RASD se traduirait
inévitablement par un abandon de notre soutien au droit du peuple du
Sahara Occidental à l'autodétermination.
Pour nous, ne pas
reconnaître la RASD dans cette situation c'est devenir un complice de la
négation du droit à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental.
Cela constituerait une trahison grave et inacceptable de notre propre
lutte, de la solidarité que le Maroc nous a apportée, et de notre
engagement à respecter la Charte des Nations Unies et l'acte constitutif
de l'Union Africaine.
Cela suggérerait également que ce que je
viens de dire ne sont que des mots, sans obligation pour nous de
respecter de solennels accords internationaux.
Votre majesté se
rend également compte du fait que la récente Assemblée de l'Union
Africaine a décidé que notre pays allait accueillir le Parlement
Panafricain . Le peuple du Sahara Occidental sera appelé à envoyer ses
délégués élus à ce parlement, comme représentants du peuple de la RASD.
Il serait clairement insoutenable de refuser à ces délégués l'entrée
dans notre pays parce que nous ne les reconnaissons pas en tant que
représentants légitimes d'un Etat africain reconnu par l'UA et qui
participe à ses travaux comme Etat membre.
Dans sa résolution
1541 (2004), le Conseil de sécurité a décidé "de prolonger le mandat de
la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental
(MINURSO) jusqu'au 31 octobre 2004". Ce serait une grande satisfaction
pour nous si le répit que donne cette prolongation pouvait finalement
servir à conclure des négociations prolongées sur le Sahara Occidental,
en accord avec les décisions internationales antérieures qui nous ont
donné l'espoir qu'une paix juste était possible.
À la lumière
des développements auxquels je me suis référé, nous avons commencé des
discussions avec le Front Polisario pour convenir des modalités de
l'ouverture de l'ambassade de la République Arabe Sahraouie Démocratique
dans notre pays.
En toute équité je dois également informer
Votre Majesté qu'en plus, nous continuerons à soutenir l'ONU et les
efforts de l'UA visant à permettre au peuple du Sahara Occidental
d'exercer son droit à l'autodétermination, en utilisant tous les moyens
possibles et légitimes à notre disposition.
En attendant, nous
accorderons au Front Polisario tous les droits et privilèges qui sont
dus à tout les Etats membres de l'UA afin de remplir nos obligations
envers l'UA et les peuples d'Afrique et de fournir un domicile au
Parlement Panafricain.
Permettez-moi, Majesté, de profiter de
cette communication pour vous remercier sincèrement de votre message de
félicitations après la décision du comité directeur de la FIFA
d'accepter notre offre d'accueil de la coupe du monde de football 2010 ,
ainsi que notre conviction que le Maroc aura la même opportunité dans
l'avenir.
Veuillez agréer, Majesté, l'assurance de notre plus haute considération.
Thabo Mbeki
Président de la République d'Afrique du Sud
arso.org
ORIGINAL ENGLISH [traduction littérale par arso]
Interprétation malhonnête de Mohammed VI de la position de Mandela sur le Sahara Occidental :
ORIGINAL ENGLISH [traduction littérale par arso]
(http://arso.org/MBKfr.htm)
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Interprétation malhonnête de Mohammed VI de la position de Mandela sur le Sahara Occidental :
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