Cédric, un jeune Camerounais, est mort défenestré suite
à une descente de police, hier, mercredi 4 décembre, dans le quartier
de Boukhalef, à Tanger. Contrairement à ce qu'ont annoncé certains
médias, le HCR indique que la victime n'avait pas le statut de
réfugié. Il est la cinquième personne à décéder dans le cadre des
arrestations groupées réalisées par les forces de l'ordre marocaines
contre les migrants subsahariens soupçonnés de vouloir tenter la
traversée illégalement vers l'Europe.
« La police nous a bousculés, le corps est
tombé plusieurs fois », raconte Omar*. Hier, après midi, mercredi 4
décembre, cet immigré sénégalais était dans la manifestation de migrants
subsahariens qui portaient le corps inanimé de Cédric, un très jeune
Camerounais, depuis le quartier de Boukhalef en direction du
commissariat central de Tanger. « Ça c’est passé comme d’habitude. La
police est venue vers 16h dans le quartier, elle entrait dans les
appartements où logent les Subsahariens pour les embarquer dans des cars
et les expulser. Elle est arrivée dans celui de ce jeune, même pas 20
ans. Il a probablement voulu résister ; quelques minutes après, on l’a
vu tomber du 4e étage, il est mort en touchant le bitume »,
raconte-t-il.
Alors que les policiers remontent en voiture « pour fuir », selon
Omar, les Subsahariens qui habitent le quartier, excédés, réagissent
massivement pour la première fois. Près de 700 d’entre eux se sont
rassemblés autour du corps du jeune homme, l’ont placé sur une civière
et ont commencé une marche aux cris de « police assassin ». « Mais la
police et les militaires ont fait barrage », explique Omar. La tension a
été très vive, des coups ont été échangés de part et d’autre et «
certains d’entre nous ont été blessés par des coups de matraques ».
Finalement, manifestants et forces de l’ordre ont négocié. « Le corps a
été mis dans une ambulance et emmené à la morgue de l’hôpital Mohammed V
», raconte Omar. Là bas, près d’une centaine de Subsahariens étaient
encore présents et scandaient « racisme ».
5 morts en 2013
Le 10 octobre, il y a à peine 2 mois, Moussa Seck, un jeune
Sénégalais était mort exactement de la même façon. Défenestré suite à
l’irruption de la police dans son appartement. Celle-ci avait
immédiatement conclu à un accident. Le décès de Cédric porte donc à 5 le
nombre de morts connus par la presse marocaine depuis le début de
l’année. « A Genève, le roi a dit de nous laisser en paix », s’indigne
Omar, en référence au rapport du CNDH, avalisé par le roi, pour une
refondation de la politique migratoire marocaine. « Mais il doit y avoir
deux rois ! On ne comprend rien ! Dans ce pays, ils vont surement tous
nous tuer», poursuit-il.
Depuis le mois d'octobre, les arrestations et expulsions groupées de
migrants subsahariens ont repris, en dépit des nouvelles intentions du
royaume sur le sujet. Selon le témoignage des habitants du quartier de
Boukhalef, à Tanger, particulièrement visé par les forces de l'ordre,
les descentes de police sont quotidiennes. « Ils viennent au moins deux
fois par jour : à 5 heures du matin et à 16h, parfois, ils viennent
également à 22h voire à midi. Ils nous prennent tout, notre argent, nos
portables », accuse Omar.
* Le nom a été changé
La manifestation suivie par le site Tanja24.com
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Ph. Médias 24
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EN CE MOMENT JLEC / Racisme / Karim Ghallab / Tribunal administratif / Commission des AE
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Tanger: manifestation anti-subsahariens et montée du racisme
Ph. Médias 24
Les banderoles clament «nous ne sommes pas racistes» mais le
sous-entendu était: «on ne veut pas de Noirs dans notre quartier». Une
centaine d'habitants du quartier Al Irfane 2 où est décédé Cédric
mercredi, ont manifesté ce dimanche.
«Avant on les accueillait, mais maintenant me déclare un habitant du quartier, la meilleure des choses c’est qu’ils ne vivent pas avec nous», indique à Médias 24 un habitant du quartier et animateur de la manifestation, qui habite à Al Irfane 2 depuis 4 ans.
Au quartier Al Irfane 2, «leur nombre est estimé à 500» selon le président d’un syndic d’immeuble soit environ 20% de la population du quartier.
Pour une autre habitante, « nous ne sommes pas contre l’humanisme, me déclare-t-elle, mais nous voulons la sécurité pour nos enfants; trop, c’est trop» souligne-t-elle.
Sur les bords de l’avenue, plusieurs Camerounais et Ivoiriens sont là, discrets et silencieux, écoutant les slogans des habitants du quartier. Parmi les slogans scandés par les manifestants, quelques-uns portant des portraits du Roi, on pouvait entendre «Ni sécurité, ni ordre, les habitants sont en danger», un appel «aux élus qui sont aussi responsables» et un «Attention, attention, le Maroc est en danger».
L’homme qui accuse les organisations des droits de l’homme d’impartialité ne souhaite pas donner son nom et se présente «comme un habitant du quartier» qui sait que «les clandestins font du trafic de drogue; de la cocaïne», précise-t-il. «On trouve même des armes ici», accuse mon interlocuteur sans preuves. «Nous demandons aux autorités de créer ici un poste de police», précise-t-il.
Al Irfane 2 est une cité sortie de terre en 2010 près de l’aéroport Ibn Battouta et qui abrite plus de 2.000 habitants déjà, Al Irfane 1 étant plein ainsi que nombre d’immeubles dans un rayon de 2 à3 kilomètres. Le poste de police le plus proche se trouve à 7-8 km du lieu où Cédric Bété est mort mercredi dernier.
Depuis la fin de l’été dernier et la mort d’un citoyen sénégalais dans des circonstances analogues à celle de Cédric, une chute de l’étage d’un immeuble, ainsi que la mort d’un citoyen congolais suite à sa chute d’un fourgon de police, la tension monte entre clandestins et habitants des quartiers ainsi qu’entre la police et les ressortissants subsahariens.
Après la mort de Cédric Bété mercredi dernier, les manifestations organisées par les migrants et les critiques portées par les organisations des droits de l’homme contre la brutalité des rafles policières, les ressortissants subsahariens en situation irrégulière sont aujourd’hui accusés de trafic de drogue, incivisme et agressions contre des enfants et des mères de famille.
Selon des manifestants rencontrés sur les lieux de la manifestation par Médias 24, c’est un syndic d’habitants et l’association des parents d’élèves de l’école du quartier qui ont pris l’initiative de la manifestation qui a parcouru moins d’un kilomètre au total.
Pas loin d’Al Irfane 2 ce dimanche matin, plusieurs véhicules de compagnies mobiles d’intervention étaient positionnés.
«Avant on les accueillait, mais maintenant me déclare un habitant du quartier, la meilleure des choses c’est qu’ils ne vivent pas avec nous», indique à Médias 24 un habitant du quartier et animateur de la manifestation, qui habite à Al Irfane 2 depuis 4 ans.
Au quartier Al Irfane 2, «leur nombre est estimé à 500» selon le président d’un syndic d’immeuble soit environ 20% de la population du quartier.
Pour une autre habitante, « nous ne sommes pas contre l’humanisme, me déclare-t-elle, mais nous voulons la sécurité pour nos enfants; trop, c’est trop» souligne-t-elle.
Sur les bords de l’avenue, plusieurs Camerounais et Ivoiriens sont là, discrets et silencieux, écoutant les slogans des habitants du quartier. Parmi les slogans scandés par les manifestants, quelques-uns portant des portraits du Roi, on pouvait entendre «Ni sécurité, ni ordre, les habitants sont en danger», un appel «aux élus qui sont aussi responsables» et un «Attention, attention, le Maroc est en danger».
Accusations sans preuves
Ce dimanche 8 décembre à 10h, une centaine d’habitants du quartier Al
Irfane 2 où le ressortissant camerounais Cédric Bété a trouvé la mort
mercredi en marge d’une descente de police, a bruyamment manifesté son
désir d’ordre et a critiqué «les organisations des droits de l’homme
qui disent que c’est le makhzen qui a tué le Camerounais». Sur la
centaine de manifestants, près de 30 étaient des enfants âgés de moins
de 15 ans.L’homme qui accuse les organisations des droits de l’homme d’impartialité ne souhaite pas donner son nom et se présente «comme un habitant du quartier» qui sait que «les clandestins font du trafic de drogue; de la cocaïne», précise-t-il. «On trouve même des armes ici», accuse mon interlocuteur sans preuves. «Nous demandons aux autorités de créer ici un poste de police», précise-t-il.
Al Irfane 2 est une cité sortie de terre en 2010 près de l’aéroport Ibn Battouta et qui abrite plus de 2.000 habitants déjà, Al Irfane 1 étant plein ainsi que nombre d’immeubles dans un rayon de 2 à3 kilomètres. Le poste de police le plus proche se trouve à 7-8 km du lieu où Cédric Bété est mort mercredi dernier.
Depuis la fin de l’été dernier et la mort d’un citoyen sénégalais dans des circonstances analogues à celle de Cédric, une chute de l’étage d’un immeuble, ainsi que la mort d’un citoyen congolais suite à sa chute d’un fourgon de police, la tension monte entre clandestins et habitants des quartiers ainsi qu’entre la police et les ressortissants subsahariens.
Après la mort de Cédric Bété mercredi dernier, les manifestations organisées par les migrants et les critiques portées par les organisations des droits de l’homme contre la brutalité des rafles policières, les ressortissants subsahariens en situation irrégulière sont aujourd’hui accusés de trafic de drogue, incivisme et agressions contre des enfants et des mères de famille.
Selon des manifestants rencontrés sur les lieux de la manifestation par Médias 24, c’est un syndic d’habitants et l’association des parents d’élèves de l’école du quartier qui ont pris l’initiative de la manifestation qui a parcouru moins d’un kilomètre au total.
Pas loin d’Al Irfane 2 ce dimanche matin, plusieurs véhicules de compagnies mobiles d’intervention étaient positionnés.
EN CE MOMENT JLEC / Racisme / Karim Ghallab / Tribunal administratif / Commission des AE
Page d'accueil SOCIETE |
Tanger: manifestation anti-subsahariens et montée du racisme
Ph. Médias 24
Les banderoles clament «nous ne sommes pas racistes» mais le
sous-entendu était: «on ne veut pas de Noirs dans notre quartier». Une
centaine d'habitants du quartier Al Irfane 2 où est décédé Cédric
mercredi, ont manifesté ce dimanche.
«Avant on les accueillait, mais maintenant me déclare un habitant du quartier, la meilleure des choses c’est qu’ils ne vivent pas avec nous», indique à Médias 24 un habitant du quartier et animateur de la manifestation, qui habite à Al Irfane 2 depuis 4 ans.
Au quartier Al Irfane 2, «leur nombre est estimé à 500» selon le président d’un syndic d’immeuble soit environ 20% de la population du quartier.
Pour une autre habitante, « nous ne sommes pas contre l’humanisme, me déclare-t-elle, mais nous voulons la sécurité pour nos enfants; trop, c’est trop» souligne-t-elle.
Sur les bords de l’avenue, plusieurs Camerounais et Ivoiriens sont là, discrets et silencieux, écoutant les slogans des habitants du quartier. Parmi les slogans scandés par les manifestants, quelques-uns portant des portraits du Roi, on pouvait entendre «Ni sécurité, ni ordre, les habitants sont en danger», un appel «aux élus qui sont aussi responsables» et un «Attention, attention, le Maroc est en danger».
L’homme qui accuse les organisations des droits de l’homme d’impartialité ne souhaite pas donner son nom et se présente «comme un habitant du quartier» qui sait que «les clandestins font du trafic de drogue; de la cocaïne», précise-t-il. «On trouve même des armes ici», accuse mon interlocuteur sans preuves. «Nous demandons aux autorités de créer ici un poste de police», précise-t-il.
Al Irfane 2 est une cité sortie de terre en 2010 près de l’aéroport Ibn Battouta et qui abrite plus de 2.000 habitants déjà, Al Irfane 1 étant plein ainsi que nombre d’immeubles dans un rayon de 2 à3 kilomètres. Le poste de police le plus proche se trouve à 7-8 km du lieu où Cédric Bété est mort mercredi dernier.
Depuis la fin de l’été dernier et la mort d’un citoyen sénégalais dans des circonstances analogues à celle de Cédric, une chute de l’étage d’un immeuble, ainsi que la mort d’un citoyen congolais suite à sa chute d’un fourgon de police, la tension monte entre clandestins et habitants des quartiers ainsi qu’entre la police et les ressortissants subsahariens.
Après la mort de Cédric Bété mercredi dernier, les manifestations organisées par les migrants et les critiques portées par les organisations des droits de l’homme contre la brutalité des rafles policières, les ressortissants subsahariens en situation irrégulière sont aujourd’hui accusés de trafic de drogue, incivisme et agressions contre des enfants et des mères de famille.
Selon des manifestants rencontrés sur les lieux de la manifestation par Médias 24, c’est un syndic d’habitants et l’association des parents d’élèves de l’école du quartier qui ont pris l’initiative de la manifestation qui a parcouru moins d’un kilomètre au total.
Pas loin d’Al Irfane 2 ce dimanche matin, plusieurs véhicules de compagnies mobiles d’intervention étaient positionnés.
«Avant on les accueillait, mais maintenant me déclare un habitant du quartier, la meilleure des choses c’est qu’ils ne vivent pas avec nous», indique à Médias 24 un habitant du quartier et animateur de la manifestation, qui habite à Al Irfane 2 depuis 4 ans.
Au quartier Al Irfane 2, «leur nombre est estimé à 500» selon le président d’un syndic d’immeuble soit environ 20% de la population du quartier.
Pour une autre habitante, « nous ne sommes pas contre l’humanisme, me déclare-t-elle, mais nous voulons la sécurité pour nos enfants; trop, c’est trop» souligne-t-elle.
Sur les bords de l’avenue, plusieurs Camerounais et Ivoiriens sont là, discrets et silencieux, écoutant les slogans des habitants du quartier. Parmi les slogans scandés par les manifestants, quelques-uns portant des portraits du Roi, on pouvait entendre «Ni sécurité, ni ordre, les habitants sont en danger», un appel «aux élus qui sont aussi responsables» et un «Attention, attention, le Maroc est en danger».
Accusations sans preuves
Ce dimanche 8 décembre à 10h, une centaine d’habitants du quartier Al
Irfane 2 où le ressortissant camerounais Cédric Bété a trouvé la mort
mercredi en marge d’une descente de police, a bruyamment manifesté son
désir d’ordre et a critiqué «les organisations des droits de l’homme
qui disent que c’est le makhzen qui a tué le Camerounais». Sur la
centaine de manifestants, près de 30 étaient des enfants âgés de moins
de 15 ans.L’homme qui accuse les organisations des droits de l’homme d’impartialité ne souhaite pas donner son nom et se présente «comme un habitant du quartier» qui sait que «les clandestins font du trafic de drogue; de la cocaïne», précise-t-il. «On trouve même des armes ici», accuse mon interlocuteur sans preuves. «Nous demandons aux autorités de créer ici un poste de police», précise-t-il.
Al Irfane 2 est une cité sortie de terre en 2010 près de l’aéroport Ibn Battouta et qui abrite plus de 2.000 habitants déjà, Al Irfane 1 étant plein ainsi que nombre d’immeubles dans un rayon de 2 à3 kilomètres. Le poste de police le plus proche se trouve à 7-8 km du lieu où Cédric Bété est mort mercredi dernier.
Depuis la fin de l’été dernier et la mort d’un citoyen sénégalais dans des circonstances analogues à celle de Cédric, une chute de l’étage d’un immeuble, ainsi que la mort d’un citoyen congolais suite à sa chute d’un fourgon de police, la tension monte entre clandestins et habitants des quartiers ainsi qu’entre la police et les ressortissants subsahariens.
Après la mort de Cédric Bété mercredi dernier, les manifestations organisées par les migrants et les critiques portées par les organisations des droits de l’homme contre la brutalité des rafles policières, les ressortissants subsahariens en situation irrégulière sont aujourd’hui accusés de trafic de drogue, incivisme et agressions contre des enfants et des mères de famille.
Selon des manifestants rencontrés sur les lieux de la manifestation par Médias 24, c’est un syndic d’habitants et l’association des parents d’élèves de l’école du quartier qui ont pris l’initiative de la manifestation qui a parcouru moins d’un kilomètre au total.
Pas loin d’Al Irfane 2 ce dimanche matin, plusieurs véhicules de compagnies mobiles d’intervention étaient positionnés.
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