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samedi 7 décembre 2013

Droits de l’Homme : Aucun détenu politique au Maroc, ose affirmer le SG du CNDH



Pour le secrétaire général du CNDH, il n’y a aucun détenu politique au Maroc.  Il y a 17 mois, le ministre de la Justice avait tenu les mêmes propos. Les ONG des droits de l’Homme s’inscrivent en faux contre ces affirmations.

A une semaine de la célébration de la Journée mondiale des droits de l’Homme, prévue le 10 décembre, voilà qu’un autre responsable marocain vient de rejeter catégoriquement l’existence de détenus politiques ou d’opinion dans les prisons du royaume. Cette fois, c’est donc au tour de Mohamed Sebbar, le secrétaire général du CNDH, de jouer cette partition, bien entendu en introduisant une touche personnelle. Pour l’ancien président du Forum Vérité et Justice, il est révolu le temps au Maroc des détentions arbitraires, des exactions et des disparitions forcées.

Des propos tenus, le samedi 30 novembre à Tanger, lors d’une rencontre, au cours de laquelle, Sebbar aurait affirmé que, durant les deux dernières 
années, c’est à dire depuis sa nomination, le 2 mars 2011, au côté de Driss Yazami à la tête du CNDH, le Maroc a réalisé de grandes avancées en matière de respect des droits de l’Homme. Et de lancer le défi aux différentes ONG nationales et internationales de prouver un seul cas de détention politique au Maroc ces deux dernières années. Des propos qui devraient être suivis par une levée de boucliers au sein du tissu associatif.

Sebbar sur les traces de Ramid
Les affirmations de Mohamed Sebbar ne sont pas sans rappeler celles de Mustapha Ramid. Pour mémoire, à l’occasion d’un entretien, datant du 29 juillet 2012,  accordé à  la chaine basée au Liban Al Mayadeen, le ministre de la Justice et des Libertés s’est dit convaincu qu’ « il n’y a pas de détenu politique au Maroc parmi les 65 mille prisonniers ». Et que depuis janvier 2012 (date de sa nomination à la tête du département de la Justice) «  aucune disparition forcée n’a été enregistrée ».
Devant le tollé qu’avaient suscité, en son temps, ses déclarations, le PJDiste avaut été contraint, deux semaines plus tard, de publier un communiquer dans lequel il soutenait que ses propos avaient été « sortis de leur contexte ».

Une nouvelle génération de détenus
En dépit des déclarations, au demeurant très rassurantes, des responsables marocains sur le sujet, les associations des droits de l’Homme n’ont pas encore changé de position. Pour elles, tout en reconnaissant que la détention politique n’est plus une politique systématique de l’Etat, précisent qu’elle est encore pratiquée avec des chiffres à l’appui.
Par ailleurs, les dernières années ont connu l’apparition de nouveaux détenus pour des causes sociales, du genre raccordement aux réseaux de l’eau et l’électricité, enclavement d’une région par la réalisation d’un tronçon routier ou la construction d’un pont sur un oued. Des revendications exprimées par des manifestations qui se soldent, souvent, par des arrestations. Lesquelles passent, dans la majorité des cas, inaperçues mais donnent naissance au Maroc à une nouvelle génération de détenus.

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