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samedi 7 décembre 2013

La police marocaine apprend à « voler » aux clandestins africains

Par Simo Sbaï, 5/12/2013

Le cadavre de Cédric transporté par ses camarades de désespoir (Photo Tanja24)Le cadavre de Cédric transporté par ses camarades de désespoir (Photo Tanja24)


Et de trois. Certains diront de cinq, six ou même plus. Hier soir, un clandestin subsaharien est mort pendant une rafle durant laquelle la police marocaine, qui respecte, comme tout le monde sait, les droits d’autrui, a utilisé la violence gratuite pour se faire quelques pauvres hères qui attendaient le moment propice pour passer en Espagne.

Comme au bon vieux temps des années de plomb, nos forces de l’ordre ont fait le nécessaire. Les coups et les injures racistes ont fusé, raconte un témoin. Et tout le monde en a pris pour sa couleur de la peau.
Cette violence naturelle, dans un pays dont le chef de l’Etat a déclaré il y a peu qu’il allait régulariser la situation des migrants africains bloqués chez nous, est déclenchée à intervalles réguliers ces derniers temps pour plaire aux « nouveaux amis » espagnols du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.
L’Espagnol, englué dans une crise économique sans précédents, a demandé aux Marocains de faire le sale boulot chez eux afin de préserver sa police, qui ne peut contenir les assauts massifs des barrières de Sebta et Melilla à partir du territoire marocain, mais ne peut non plus utiliser la force brute comme le font si bien les « merdas » de chez nous. L’Espagne est un Etat régi par des règles de droit. Ce qui n’est pas le cas du Maroc

Le jeune Camerounais est mort dans un quartier périphérique de l’ex-cité internationale, Boukhalef. Et le pauvre « frère » immigré africain est tombé sur la tête depuis le quatrième étage d’un immeuble. On ne sait pas s’il est tombé en voulant s’enfuir devant la horde des forces de l’ordre qui agressent et pillent leurs victimes (voir à cet effet les nombreuses vidéos qui circulent sur internet et qui montrent les forces de l’ordre attisant le désordre) ou parce que quelqu’un a voulu lui apprendre à voler et par la même terroriser le reste de ses camarades d’infortune.
C’est une vieille méthode de la terreur, et la réputation de la police marocaine n’est plus à faire dans ce domaine. En plus, le Maroc fait partie de ces pays où l’impunité policière est totale et où la justice n’enquête jamais quand il y a des allégations de torture ou d’assassinat visant des membres des forces de l’ordre.
Le mort s’appelait Cédric, il était jeune et camerounais, et surtout il bénéficiait du statut de réfugié puisqu’il était reconnu comme tel par la délégation du Haut Commissariat aux réfugiés.
C’est pour cela qu’on se demande honnêtement pourquoi quelqu’un qui possède des papiers en règle aurait-il eu la tentation de s’enfuir ?
En attendant une énième enquête qui n’aboutira pas, même si au Maroc on a un ministère dit, sans rire, « de la justice et des libertés », on se demande ce que font les ambassades africaines de Rabat pour protester contre un accroissement substantiel des violences policières et une montée en flèche du racisme dont sont victimes leurs compatriotes.
Quoi ? On attend les instructions de Messier le Présida, Bwana !
Hier, contrairement aux autres fois, les mauvais « nègres » pourchassés par les bons blancs se sont rebellés, appuyés par quelques citoyens marocains, pas nombreux mais suffisamment pour sauver l’honneur d’une nation qui a vite oublié ce qu’est le racisme quand on le souffre dans sa propre chair.

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