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jeudi 5 décembre 2013

Eugen, 17 ans, raconte sa vie dans un camp de Roms


  Par Jean-François MARIVAL, 3/11/ 2013

Eugen, bientôt 18 ans, est en France depuis l'âge de 11 ans.
Eugen, bientôt 18 ans, est en France depuis l'âge de 11 ans.
Eugen avait 11 ans lorsque son père a fait passer la famille en France. Ce jeune Rom de 17 ans confie un bout de son histoire, sa scolarité à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), son mariage à 14 ans, sa paternité à 16 ans...
À l'entrée du campement improvisé depuis le 13 novembre sur une friche industrielle aux portes de Couëron, Eugen est au rendez-vous. Ses chaussures de toile légère laissent des traces sur la gelée blanche du matin. Il fait froid.
Sans hésitation, il avait accepté cette rencontre avec un journaliste. Pour témoigner, raconter, expliquer, « dire qui nous sommes », dit-il.
Pour les 130 Roms venus là, car le terrain de la Syonnière occupé depuis des mois à Saint-Herblain était un champ de boue, sa présence est essentielle. Car il maîtrise très bien le français...

« Ma mentalité s'est ouverte »

« Mon père était resté quelques années en Italie où il travaillait. En Roumanie, on ne donne pas de travail aux Roms. Nous étions quatre dans la même chambre... » En 2002, le père est venu en France, vivant de petits boulots. « Il nous a inscrits à l'école puis il est venu nous chercher. Il y a des gens qui connaissent les chemins pour passer les frontières. Nous n'avons eu aucune difficulté pour arriver à Nantes ». Eugen ne fait pas mystère de la motivation de ce déracinement : « Ici, les enfants vont à l'école et les parents ont des allocations familiales. »
Eugen qui, sans parler le moindre mot de français à son arrivée, avait enchaîné quatre années de collège. « C'était difficile mais ça me plaisait, j'ai arrêté en 3e », dit-il. Une période essentielle pour lui, et qui l'a transformé. « En Roumanie, je n'avais même pas appris à lire et à écrire. Ici, ma mentalité s'est ouverte. » Peut-être pas assez tôt pour décider d'un mode de vie plus en phase avec le pays où il vit. Dont il n'imagine pas ne pas partir...
Car si Eugen interrompt sa scolarité, à 14 ans, c'est pour épouser une fille de son âge, déracinée comme lui, rencontrée sur le campement. « Je sais qu'en France ça ne se fait pas. En Roumanie non plus d'ailleurs. Mais chez les Roms, c'est comme ça. On se marie tôt. On a beaucoup d'enfants... » De fait, Eugen et son épouse ont tout juste 16 ans lorsqu'ils deviennent parents.

« On ne choisit pas cette vie »

Il raconte avoir refait une année d'école dans un Établissement régional d'enseignement adapté (EREA), au cours de l'année scolaire 2012-2013. « Grâce à des stages, j'ai un peu rempli mon CV pour me donner une chance de trouver du travail », dit-il.
Mais cette vie, d'un campement à un autre, « sans amis et en marge de tout », il voudrait en sortir. Sa communauté est stigmatisée. Il le comprend et voudrait en même temps qu'elle soit comprise. « Ici, nous n'avons pas d'eau, pas d'électricité. Ce n'est pas un mode de vie satisfaisant. Si en Roumanie on pouvait gagner sa vie, on y resterait. Il y a beaucoup de Roms qui ne vivent pas très vieux à cause des mauvaises conditions. D'autres qui meurent accidentellement parce qu'ils font des choses dangereuses, qu'ils essaient de voler des câbles avec de l'électricité par exemple. Mais ils n'ont pas choisi ça. Si les gens peuvent choisir, ils ne prennent pas le risque de mourir... »
Un fait qu'il n'élude pas non plus. Ceux qui ne parviennent pas à travailler ou à percevoir un subside, volent. « Pas de travail, pas de ressources, comment faire ? C'est mal, mais leur vie les pousse à faire ça. Ils ne vont pas laisser leurs enfants mourir de faim... »
Eugen n'a pas vu sa femme et son enfant depuis plusieurs jours. « Depuis qu'il fait trop froid, ils sont hébergés par une famille qui vit dans une maison. Ces campements avec des vieilles caravanes, ce n'est pas notre façon de vivre. Ce qu'on veut : travailler, avoir un logement, vivre comme tout le monde... » Un logement pour sa famille, il dit avoir rempli un dossier pour en obtenir un. Mais dit ne pas en avoir de nouvelles.

http://www.jactiv.ouest-france.fr/actualites/societe/eugen-17-ans-raconte-sa-vie-dans-camp-roms-25860

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Un maire UMP du Var aimerait voir brûler les Roms

 |  PAR HÉLÈNE CONSTANTY
Le 12 novembre 2013, lors d'un conseil de quartier, le maire UMP de Roquebrune-sur-Argens (Var), Luc Jousse, a dit regretter que les pompiers aient été appelés« trop tôt » pour éteindre un incendie qui s'était déclaré dans un camp rom.

 http://www.mediapart.fr/journal/france/041213/un-maire-ump-du-var-aimerait-voir-bruler-

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