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samedi 7 décembre 2013

Il était aujourd'hui la burqa...

Comment une femme peut-t-elle arriver à se cacher le visage? Question qui choque beaucoup de gens.
 J'étais enfant dans la ville de Salé, voisine de Rabat, et ma mère me prenait de la main et nous traversions les ruelles parfumées de la vieille ville. Nous passions souvent chez Abbas, le fournisseur officiel des El Rhaib, voir s'il y a des nouveautés à prix payable. Il écoutait Brahim El Alami, Fouiteh, Warda al jazairya, Naima Samih dans yak a jerhi, et d'autres et d'autres. Elle portait un niqab traditionnel, beaucoup de femmes le portaient, et je savais combien elle aimait la musique. Mon défunt père avait un tourne-disque, 45 tours, et avait sont style de musique préféré, Chaabi dont la signification du mot arabe est sublime, ce qui est du peuple. Mon père écoutait Fatna Bente Alhoussine et Miloud Lmghari, il écoutait aussi Dahmane Al Harachi ( Une de ses chansons les plus célèbres Ya Rayah (Ô partant) a connu un grand succès à sa sortie en France en 1973 , Rachid Taha en a fait la reprise. 
La chanson originale a fait le tour du monde et a été traduite en plusieurs langues tout en gardant la même mélodie) . Mon père aimait la musique et je suis fier d'aimer la musique grâce à l'ambiance de fête qui régnait dans les foyers.

Du baptême au mariage, chaque étape de la vie est célébrée. Le mot arabe Nachat, l'ambiance joviale, signifiait que l'heure était à la fête. On s'amuse, on danse et on boit on cachette. On mange, on se soûle, et danse jusqu'au matin. Oui, c'était la fête!

Comme les autres femmes de sa génération, ma mère a décidé de laisser le niqab maghrébin traditionnel. Elle l'a tout simplement dépassé dans un Maroc qui avançait, un Maroc où la femme voulait être autre que soumise.

Aujourd'hui, quand je vois cette régression vers la burqa et dérivés, je me demande comment avions nous pu revenir si loin en arrière.

Comment l'histoire a pu avancer à reculons? Ma mère s'est battue pour arracher son ngab, et d'autres s'acharnent pour le reprendre comme signe de retour au point de départ!

Il était aujourd'hui la burqa...

À mon ami Mohammed Belmaïzi

Mohammed Belmaïzi Merci mon cher Driss, c'est émouvant d'évoquer ce parcours immobile. Heureusement que cet état est démenti par la nature qui bouillonne en nous. Les révolutions qui se passent sous nos yeux en sont une manifestation. Il y a une immense aspiration au changement. Mais il y a aussi les forces des ténèbres, la sacralité de l'ignorance... comme disait notre regretté Mohamed Arkoun.

La femme sera libre ou ne sera pas! Et là je pense à ce roi, qui avait interdit aux femmes de sortir de chez elles... je retrouverai son nom. Comme quoi l'histoire des femmes est liée à la tyrannie du pouvoir.

Le meilleur hijab qu'une femme devrait porter? Son sourire et son front fier et lisse! Une idée inspirée de Jibran Khalil Jibrane

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