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samedi 16 mars 2013

MSF quitte le Maroc. Silence des officiels qui nient les faits !.

Actualité marocaine

Médecins sans frontières condamne le rôle de gendarme de l'Europe joué par les autorités marocaines. Selon l'organisation, l'action du Maroc a causé la recrudescence de la vulnérabilité des migrants subsahariens qui transitent par le Maroc.
 

La lutte contre l'immigration clandestine opérée par le Maroc cause beaucoup de dégâts selon Médecins sans frontières. L'approche totalement sécuritaire menée par le ministère de l'Intérieur, en charge du dossier, se fait « en contradiction avec le respect des droits de l'homme et a des conséquences sur la santé de la population migrante, dont les groupes les plus vulnérables – telles que les victimes de violences sexuelles ou de la traite d'êtres humains- ne bénéficient d'aucune assistance ou de protection spécialisée de la part des administrations. »

Dans son dernier rapport, bloquée aux portes de l'Europe, l'organisation humanitaire qui siégeait à Oujda avant l'annonce de son départ du Maroc, décrit « la recrudescence des rafles policières au cours desquelles les effets personnels des migrants sont détruits, ainsi que d'une augmentation des expulsions vers l'Algérie des personnes détenues, parmi lesquelles se trouvent des groupes vulnérables tels que des femmes enceintes, des blessés et des mineurs »
Du côté de la frontière de Melilla, les migrants qui cherchent à sauter la clôture sont dissuadés par une violence excessive, selon David Cantero, le coordinateur général de MSF au Maroc rapporte « depuis le mois d'avril de l'année dernière notamment, nous avons vu, entre autres, des fractures aux bras, aux jambes, aux mains, à la mâchoire, des dents cassées et des commotions cérébrales. Ce sont des blessures cohérentes avec les témoignages des migrants et qui sont le résultat des agressions exercées par les forces de sécurité ».

MSF conclut son rapport par l'action menée par la société civile et le ministère de la santé, qu'il considère comme un progrès dans la gestion du dossier de l'immigration, contrairement à l'action menée par le département de l'immigration au ministère de l'Intérieur, dirigé par Khalid Zerouali.
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 Médecins Sans Frontières se retire définitivement du Maroc


Par Rachid Loudghiri AufaitMaroc,

Médecins sans frontières (MSF) s'est alarmée, mercredi, d'une hausse des violences contre les migrants clandestins, dans un rapport publié au moment où l'ONG annonce quitter le Maroc après avoir jugé sa mission d'assistance médicale inadaptée à la situation sur le terrain.




Médecins sans frontières dénonce les multiplications des violences contres les migrants subsahariens. /DR Agrandir




Médecins Sans Frontières (MSF), présent au Maroc depuis 1997, s'est tourné depuis 2003 vers une mission visant à garantir l’accès médical à la population migrante. Lors d’un point presse, tenu mercredi à Rabat, MSF a annoncé sa décision irrévocable de se retirer du Maroc.

Des raisons peu convaincantes
Médecins sans Frontières, qui a déjà transféré ailleurs ses activités de Rabat, cherche actuellement à trouver une association pour la relever de ses opérations d’Oujda et de Nador. Les raisons de ce retrait, évoquées par les dirigeants de cette organisation humanitaire, sont loin d’être convaincantes et ont laissé la plupart des journalistes présents sur leur faim.
David Cantero, coordinateur général de MSF, s’est employé dans son intervention à dégager les autorités marocaines de toute responsabilité, en ce qui concerne ce retrait. “La raison de notre départ n’a rien à voir avec aucune action ou omission du gouvernement marocain”, a-t-il assuré. Il a évoqué d’autres raisons, notamment la diminution des activités d’assistance médicale au Maroc ces dernières années.
David Cantero a aussi critiqué la position de l'UNICEF. “Pour obtenir plus de changements, on a besoin d’investissements importants à moyen et long terme. Malheureusement l’UNICEF n’est pas prête à faire ces investissements, estimant que cela ne correspond pas aux objectifs de MSF”. Le coordinateur a jugé que le Maroc a besoin de plus d’organisations de défense des droits de l’Homme. Il estime que le Maroc connaît une carence et des défaillances importantes dans ce domaine. C’est pour cela que MSF aurait décidé de laisser la place aux organisations nationales et internationales œuvrant dans ce domaine.
Recrudescence des violences contre les migrants
Cette annonce intervient alors que l'organisation a publié un rapport intitulé “Violences, vulnérabilité et migration : bloqués aux portes de l’Europe”.
Ce rapport met en exergue le fait que “le Maroc est devenu, suite au durcissement des contrôles frontaliers, non seulement, un pays de transit, mais aussi une destination forcée, accroissant la vulnérabilité des migrants”. MSF souligne dans ce rapport la précarité des conditions de logement des concernés, vivant dans des lieux surpeuplés des grandes villes du Royaume ou dans des abris de fortune (grottes, forets et squats de bâtiments abandonnés…). L'organisation dénonce la situation, précisant qu'aucune mesure d’hygiène n'est prise par les autorités, et que l'accès aux besoins essentiels pour une vie décente reste très limité.
Sur 10.550 consultations effectuées entre 2010 et 2012 par les équipes de MSF, la moitié des problèmes médicaux diagnostiqués (5.223) seraient étroitement liés aux conditions déplorables auxquelles sont confrontés les migrants. MSF dénonce l’impunité accordée par les autorités pour ceux qui utilisent la violence, physique ou sexuelle, contre les migrants. Ainsi ces déplacés subsahariens ne demandent pas d'assistance médicale et ne se tournent pas vers la justice, de peur de répercussions.
“92% des personnes ayant subi des violences ont déclaré que cette violence est institutionnelle. Les personnes expulsées courent le risque d’être la proie de violences, d’abus, d’exploitation  et de violences sexuelles.”
David Cantero, coordinateur général de MSF
L'exemple mis en avant, lors de la conférence d'hier, concerne les groupes de migrants qui ont tenté dernièrement de franchir les clôtures qui séparent Nador de Mellilia. “Les Forces de sécurité marocaines et la Guardia civile espagnole ont répondu avec une violence disproportionnée et sans aucune retenue”, a déclaré David Cantero.


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  • Un rapport de MSF fâche le Maroc

    AFP , Le Figaro,

    Un officiel marocain a dénoncé aujourd'hui des omissions dans le rapport de Médecins sans frontières (MSF) sur les violences commises contre les migrants clandestins, et assuré notamment que l'action des forces de sécurité du royaume était "strictement encadrée par la loi".

    Médecins sans frontières (MSF) s'est alarmée mercredi d'une hausse des violences contre les migrants clandestins, dans un rapport publié au moment où l'ONG s'apprête à quitter définitivement le Maroc après avoir jugé sa mission d'assistance médicale inadaptée à la situation sur le terrain.

    Ce rapport "omet de signaler que les migrants bénéficient de l'ensemble de leurs droits au même titre que les nationaux", a réagi vendredi une source au sein du ministère de l'Intérieur, citée par l'agence marocaine MAP.*

    Selon cette source anonyme, l'organisation humanitaire "occulte tous les efforts déployés par les autorités marocaines en matière de protection des victimes" ainsi que "la doctrine et l'engagement" de ces autorités "pour la non expulsion des migrants vulnérables".
    "L'action des services de sécurité lors des opérations de reconduite aux frontières est strictement encadrée par la loi, les textes réglementaires et par les décrets d'application. Tout agent qui transgresse ces règles est passible de poursuites disciplinaires voire pénales", souligne encore cet officiel.

    Dans son document, MSF parle de "recrudescence importante des abus" en 2012. Critiquant l'action des forces de sécurité marocaines et espagnoles, elle appelle Rabat et Madrid à "prendre des mesures drastiques de façon immédiate" afin de mettre un terme à la "violence institutionnelle généralisée".

    MSF met aussi en avant la responsabilité de l'UE en constatant que, depuis 10 ans, Bruxelles a "durci ses contrôles aux frontières et externalisé de plus en plus sa politique migratoire". D'un "pays de transit" le Maroc est aussi devenu "un pays de destination par défaut", relève-t-elle.

    Selon des associations locales, de 20.000 à 25.000 clandestins originaires du sud du Sahara se trouvaient fin 2012 sur le sol marocain, dans l'hypothétique espoir d'un passage en Espagne, le pays européen voisin.

    * !!! Pourquoi alors tant d'exactions et de répression sans cesse dénoncées par les migrants ? (ndlr)

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    Les autorités marocaines n'ont pas commenté publiquement le rapport accablant – et documenté - de Médecins sans frontières sur la situation des clandestins subsahariens au Maroc. Une « source » au sein du ministère de l'Intérieur, citée par l'agence officielle MAP, se contente de nier en bloc les accusations de l'ONG.

    Le dernier rapport de l'association Médecins sans frontières (MSF), intitulé « Violence, vulnérabilité et migration : Bloqués aux portes de l'Europe », a été présenté au public le 13 mars dernier à Rabat par le coordinateur général de MSF au Maroc, Davis Cantero.
    Bien documenté grâce au travail de terrain mené par l'ONG depuis plusieurs années à Nador, Oujda et Rabat, ce rapport interpelle les autorités marocaines et espagnoles sur les conditions de vie des clandestins subsahariens bloqués dans le royaume, ainsi que sur « la violence institutionnalisée » dont ils sont régulièrement victimes.
    L'ONG interpelle publiquement l'Union européenne et le Maroc sur les conséquences humanitaires de l'approche adoptée ces dernières années en termes de gestion des flux migratoires. Une approche contradictoire selon MSF avec leurs engagements internationaux sur le respect des droits humains universels.
    Les autorités marocaines n'ont pas réagi officiellement à ce rapport. Ni la Primature, ni le porte-parole du gouvernement ni le ministre de l'Intérieur ne se sont exprimés publiquement pour commenter ou apporter des précisions aux conclusions de MSF. On apprend en revanche à travers une dépêche de l'agence officielle MAP, qui cite une source anonyme au ministère de l'Intérieur, que le rapport de MSF « omet de signaler que les migrants bénéficient de l'ensemble de leurs droits au même titre que les nationaux ».
    « Réagissant aux allégations de MSF, qui prétend que les migrants sont victimes de "violence institutionnelle" au Maroc, la même source fait savoir que l'action des services de sécurité lors des opérations de reconduite aux frontières est strictement encadrée par la loi, les textes réglementaires et par les décrets d'application. Tout agent qui transgresse ces règles est passible de poursuites disciplinaires voire pénales, insiste-t-elle. »
    Les cas de violence et mauvais traitements soulevés par MSF - témoignages et photos à l'appui - ont-ils fait l'objet d'enquêtes de la part des autorités ?

    L'ONU s'en mêle
    La position de l'ONG n'est pas isolée. Outre les associations marocaines comme le Gadem et l'AMDH, les instances onusiennes demandent régulièrement au Maroc de respecter les droits élémentaires des migrants en situation illégale.
    Voici ce que relate le Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Mendez, dans son rapport présenté publiquement le, Juan Mendez mois dernier à Genève :
    Le Rapporteur spécial a recueilli des témoignages faisant état d'abus systématiques subis par ces migrants, qui sont frappés avec des bâtons, des pierres ou d'autres objets, agressés sexuellement ou menacés d'agression sexuelle et soumis à d'autres formes de mauvais traitements consistant à les attacher avec des cordes, à leur causer des brûlures avec des briquets et à leur uriner dessus. Il a en outre entendu que les victimes étaient ensuite abandonnées dans des ravins ou des forêts ou qu'ils allaient se cacher dans de tels lieux, où aucune assistance ne peut leur être apportée.
    Le Rapporteur spécial est également préoccupé par les informations concernant l'expulsion illégale et collective de centaines de migrants vers l'Algérie et la Mauritanie, où ils seraient soumis à la torture et à des mauvais traitements, et, notamment, abandonnés en « no-man's land », sans aide, le plus souvent près d'Oujda. Selon d'autres témoignages, le principe de non-refoulement des personnes qui risquent d'être torturées n'est pas respecté par les autorités marocaines.

    Des violences en augmentation en 2012
    En 2012, les équipes de MSF ont constaté une « forte augmentation » des abus, traitements dégradants et actes de violence contre les migrants subsahariens, commis « par les forces de sécurité marocaines et dans une moindre mesure par les forces espagnoles ».
    Ainsi, au cours de l'année dernière, les équipes de MSF ont assisté plus de 1 100 personnes ayant des blessures associées aux violences dans la région de l'Oriental, y compris des traumatismes importants tels que des fractures de la mâchoire, des bras, des mains, du crâne et des jambes, du fait d'une violence directe.
    Selon MSF, « les auteurs de cette violence peuvent agir en toute impunité car ils savent que la plupart des migrants subsahariens qui sont victimes de coups, d'abus, de viols et d'agressions ne demanderont aucune aide médicale, ni de protection ou de justice, par crainte de l'arrestation ou d'exposition à d'autres répercussions ». Les bandes criminelles sévissant dans la région profitent de la situation et sont responsables eux aussi de nombreux cas de violences.





    Durant les expulsions dans le désert, les migrants subsahariens sont abandonnés à leur sort du côté marocain de la frontière par les forces de sécurité marocaines, qui les obligent à passer du côté algérien.
    « Des entretiens avec les patients de MSF révèlent que ceux qui passent la frontière sont agressés par les forces de sécurité algériennes, qui les menacent et les maltraitent et qui, parfois, tirent en l'air, pour essayer de leur faire rebrousser chemin et de les faire rejoindre de nouveau le Maroc. Ainsi, les migrants sont attrapés dans un jeu sinistre de ping-pong entre les forces de sécurité de l'un et de l'autre côté. D'après les témoignages recueillis par le personnel de MSF, les violences et les abus par les forces de sécurité algérienne sont monnaie courante », note le rapport de MSF.
    Auteurs des violences selon les témoignages recueillis par RSF

    Concernant les agressions sexuelles dont sont victimes les migrantes, le rapport de MSF note que dans la majorité des cas enregistrés, les auteurs sont issus de la même communauté (70% des cas). Les forces de sécurités sont accusées dans 20% des cas, les 10% restants étant le fait d'inconnus.
    Très critique envers la gestion sécuritaire des autorités, MSF reconnaît néanmoins le travail effectué par les responsables de la Santé. « Ces niveaux inacceptables de violence ne devraient pas éclipser ce qui a été réalisé quant à la reconnaissance et au respect du droit des migrants subsahariens à la santé au cours de ces dix dernières années".
    Malgré les grands progrès qui ont été réalisés, les défis sont encore nombreux, relève MSF, notamment en ce qui concerne la santé secondaire non urgente, la prise en charge des personnes ayant des problèmes de santé mentale et la protection et l'aide aux survivants de violences sexuelles.
    En conclusion de son rapport, Médecins sans frontières demande aux autorités marocaines de respecter ses engagements internationaux envers les droits de l'homme, de développer et de mettre en œuvre des mécanismes de protection et de garantir que les migrants subsahariens reçoivent un traitement humain et digne, quelle que soit leur situation légale.
    Lors de la conférence de presse du 13 mars dernier, l'ONG a annoncé son départ du Maroc. Elle a été interdite d'exercer à Nador en 2011 et estime que l'accès aux soins s'est suffisamment amélioré à Oujda. Le principal problème qui reste à résoudre concerne selon elle le respect des droits des migrants.
    Cette décision intervient alors que le Maroc et l'Union européenne ont repris les négociations sur l'accord de réadmission, que Bruxelles souhaite faire adopter par Rabat. Cet accord imposerait au royaume (en contrepartie d'un soutien financier) d'accueillir sur son territoire les clandestins subsahariens expulsés d'Europe et qui s'étaient rendus illégalement sur le Vieux continent en passant par le Maroc.

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