Par Mohammed Hifad
La mort de Choukri Belaïd le 6 février 2012 en Tunisie , qui rappelle étrangement celle de Farhat Hached et qui a soulevé un tsunami populaire , a marqué un tournant dans le printemps des peuples en Afrique du Nord et au Moyen Orient .
Il a entrainé la démission immédiate du gouvernement tunisien et il a relancé les contestations de rue en Egypte et qui demandent de nouveau , surtout au port Saïd et au Caire, le départ du Président islamiste Morsi traité de Pharaon à son tour.
Au Maroc , c’est le mutisme absolu,comme le silence qui précède un orage, à part la comédie des partis du Makhzen dans les deux chambres , les débats-épouvantails habituels des médias marocains sur le cancer, le sida, le viol , le mariage des filles mineures , surtout le crime, pour occuper le petit peuple et un manque de visibilité absolu dans tous les domaines.
Les médias, les partis, les syndicats et les associations de service entretiennent une fiction de changement , de démocratie , des droits de l’homme et de liberté d’expression.
J’ai déjà dit avant les élections que le prochain gouvernement fonctionnera comme une super-commune urbaine ou rurale et s’occupera de la gestion quotidienne des petits problèmes à l’échelon national .
Si BenKiran le répète à longueur de journée à qui veut l’entendre , c’est le Roi qui est responsable de tout.
J’espère qu’il aura le courage de le dire à ses électeurs dans les prochaines élections car si c’est ainsi , le peuple n’a pas besoin de voter pour des représentants qui n’ont aucun pouvoir , aucun programme et continuent à mentir pour tout un peuple toujours considéré comme mineur .
Sur le plan local , les multiples collaborateurs civils des autorités introduits partout , dans les administrations, les usines, les cafés , les associations, ils reviennent à la charge et reprennent les mêmes pratiques alors qu’ils se sont éclipsés pour un moment d’incertitude et de chaos par peur de représailles de la part de la population lors du printemps des peuples.
Les manifestants de Sidi Ifni,de Tinghir, de Bouâayach,de Taza , de Tanger, de Douar Chlihat , de Nknafa à Haha, de Khénifra , en général du Rif, de l’Atlas et de Souss lors de Tawada 3 amazighe (la 3e marche amazighe ) , tout ce beau monde semble essoufflé et comme dit le proverbe marocain « lli tlef iched lard »(celui qui est perdu doit s’asseoir par terre).
Pour combien de temps ?
La guerre des Amazighs du Nord-Mali interpelle tous les amazighs de Tamzgha sans distinction .
Les gouvernements arabes des pays de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient et les Africains noirs de la CEDEAO ont répondu présent à la voix de leur Maîtresse et marraine la France pour chasser les terroristes qu’ils ont envoyés avec sa bénédiction décimer ce qu'elle-même et les Maliens noirs auxquels elle a passé le pouvoir au Mali après son départ , ont encore laissé de vivants des Amazighs Touaregs autochtones.
Le Maroc, et sa sœur l'Algérie , par solidarité d’intérêts , de religion et de culture , ont ouvert leurs espaces respectifs aux avions de leur marraine la France coloniale d’hier et d’aujourd’hui sans aucune réaction des peuples laissés incultes , des partis et des parlements de service.
Pire , le Maroc , pays où se trouve la majorité des Amazighs de Tamazgha mais bien tenus en laisse par l’analphabétisme , les pétrodollars et le wahhabisme , s’apprête à accueillir le président français François Hollande qui est en train de massacrer les Amazighs Touaregs avec la complicité de l’ONU et de tous les gouvernements africains de la CEDEAO tous ses protégés depuis le protectorat.
C’est difficile d’être un Amazigh en Afrique du Nord avec une élite Amazighe qui trahit par égoïsme ou commodité, les siens et une majorité des Amazighs, laissée exprès inculte, démunie et marginalisée , par la France et les gouvernements successifs auxquels elle a passé le pouvoir pour sauvegarder ses intérêts après l’indépendance de nos pays respectifs.
La prise de conscience d’un(e) Amazigh(e) ayant encore un brin de dignité , devient un supplice infernal.
Tous les scénarios sont possibles si le peuple échappe pour un instant seulement aux diverses drogues qu’on lui fait avaler au quotidien .
Mais et un grand Mais , le syndrome syrien d’une guerre civile et toutes ces révolutions avortées, obligent toute personne dotée d’un bon sens de ne pas opter pour la violence.
Et pourtant, le Roi , comme l’admettent tous ses subalternes a tous les pouvoirs encore concentrés entre ses mains .
Est-il conscient du danger qui guette ce pays et sa propre couronne ?
Le proverbe marocain dit que « lid lli man nqder nqetha , nbousha »(la main que je ne peux pas couper, je la baise).
Si tout le monde l'applaudit , aujourd'hui comme hier, c’est par peur seulement .Et celles et ceux qui ont l’habitude d’applaudir, ils le feront avec n’importe qui au pouvoir.C'est leur métier leur gagne- pain et leur vile stratégie mais qui a malheureusement fait ses preuves.
L’Occident fait de même : il vous applaudit tant que vous êtes au pouvoir.
Les délégations occidentales, juste hier , s’empressaient auprès de Kadhafi pour lui vendre leurs armes , avions et divers services.
Que puis-je faire?
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