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jeudi 14 mars 2013

Recul de l’égalité économique hommes-femmes au Maroc


Par Mohammed Taleb, 13/3/2013

De 30% en 1999 le taux de participation des femmes au marché du travail a dégringolé à 25% en 2012



Recul de l’égalité économique hommes-femmes  au Maroc
L’égalité économique entre les hommes et les femmes est un facteur indispensable pour une croissance forte et prospère. Ayant pris compte de cette évidence, le Maroc a mis en place des politiques en faveur de l’égalité hommes-femmes et des mécanismes institutionnels avec pour objectif de surmonter les obstacles qui empêchent les femmes d’accéder aux mêmes opportunités économiques que les hommes. Le pays a-t-il avancé sur ce plan?
Une récente étude élaborée sous la direction de la sociologue Aïcha Belarbi, et coécrite avec Driss Ksikes et Lahcen Achy, intitulée «Comment aller vers l'égalité économique hommes-femmes ?», répond par la négative et  atteste, analyses et chiffres à l’appui, d’un recul important en matière d’égalité entre les deux sexes.
 Le document publié conjointement par le Cesem, centre de recherche de HEM, et le think-think  Carnegie Middle East Center, relève qu’en dépit de deux facteurs qui auraient pu laisser croire qu’il y a une évolution positive en matière d’égalité entre les genres, à savoir l’amélioration de la scolarisation des filles et la baisse notoire de la fécondité, le taux de participation des femmes au marché du travail a reculé de 30% en 1999 à 25% en 2012.
Ce «policy paper» met en lumière le déficit, non de principe mais de fait, en matière d’égalité entre les faits, au niveau de l'accès à l'emploi, des conditions de travail, des secteurs, des salaires, entre autres critères.
Il précise dans ce cadre que les évolutions constatées au niveau des lois n’ont eu aucune incidence sur le fond. Dans ce sens, le document note que sur plus d’une décennie, «le Maroc a connu au sujet de l’égalité économique entre hommes et femmes, deux trajectoires opposées».
Sur le plan des formalités, le document revient sur ce qui a été fait depuis 2001, notant, entre autres, les articles du code de travail de 2004 qui consacrent la lutte contre le sexisme dans l’accès à l’emploi et au sein de l’entreprise, la Constitution de 2011 qui a consacré les principes universels d’égalité, et spécifie l’égalité des citoyens et citoyennes sur le marché du travail, ainsi que les engagements de l’Etat marocain contre toutes les formes de discrimination, notamment par la ratification de la CEDAW1 et la levée des réserves.
En réalité, il précise que paradoxalement, cela  n’a eu aucun impact sur le fond. Les auteurs de ce document constatent ainsi que «le degré d’intégration économique des femmes, et partant, leur propension à l’autonomie, l’émancipation et la négociation de leurs droits, est en chute libre, pour ne pas dire qu’elle s’est nettement détériorée».
Cela prouve, selon ladite étude, que le temps juridique et le temps sociologique sont loin d’être synchronisés, mais montre surtout l’inefficience des politiques sociales et économiques menées sur le terrain.
Cela est d’autant plus patent, selon la même source, que ces performances situent le Maroc, selon l’indice d’écart de genre du Forum économique mondial (FEM) de 2012, au 128ème rang sur 135 pays au niveau de la participation économique des femmes et le relègue à la 12ème place sur les 15 pays de la région MENA couverts, devançant à peine l’Arabie Saoudite, la Syrie et le Yémen.
A titre comparatif, l’étude note que la moyenne mondiale de l’activité féminine est de 51%, et que dans l’Afrique subsaharienne, sous-développée, les taux de participation des femmes dépassent les 60%. En gros, les auteurs indiquent que «c’est dans la traduction concrète des principes en actes que le bât blesse».
Et contrairement à ce que vient d’annoncer le ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l'administration, Abdelâdim El Guerrouj, en avançant un taux de féminisation de l’administration publique de 38% et que 16% des femmes fonctionnaires occupent des postes de haute responsabilité, les auteurs de ce document  affirment que ce taux de féminisation dans le secteur ne dépasse pas les 31% et que le taux de femmes occupant des postes de responsabilité s’élève à 7,8%.
Beaucoup de chemin reste donc à parcourir!


URL Source : http://www.libe.ma/Recul-de-l-egalite-economique-hommes-femmes-au-Maroc_a36066.html


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L’émancipation économique de la femme marocaine : le grand recul

C’est une conclusion accablante celle qui s’est dégagée de l’étude du Centre de recherche de HEM (CESEM) et de Carnegie Middle East Center sur les inégalités économiques entre les hommes et les femmes. Malgré les beaux discours de l’Etat, le taux de participation des femmes dans le marché du travail a dégringolé de 30% en 1999 à 25% en 2012.
Cinq points de perdus malgré l’augmentation du nombre des filles dans les écoles; malgré toute la paperasse «genre» qui peuple les tiroirs des Ministères; malgré la Moudawana, l’INDH, le micro-crédit, et toutes ces politiques qui visent à sortir la femme de la précarité et la mettre sur le chemin de l’émancipation professionnelle.
Le cadre législatif et la réalité du terrain sont dans un décalage désarmant. «Cela prouve que le temps juridique et le temps sociologique sont loin d’être synchronisés», expliquent l’écrivain Driss Ksikes, la sociologue Aicha Belarbi et l’économiste Lahcen Achy, initiateurs de cette étude.
C’est d’autant plus désarmant que le travail, censé mettre la femme sur le chemin de l’émancipation sociétale, est en train de la pousser vers le bas, vers des activités précaires qui la maintiennent dans l’aliénation.
À quoi servent alors les chiffres en augmentation sur le travail des femmes que nous sort le HCP, si l’objectif d’émancipation réel n’est pas réalisé? En effet, il est opportun de lire derrière ces statistiques qui donnent des résultats édulcorés et parfois très vicieux. Selon l’étude du Cesem et de Carnegie, 6 femmes sur 10 recensées en activité au niveau national sont dans le secteur agricole. Sur ces 6 femmes, seules 10,6% sont exploitantes agricoles, donc susceptibles d’avoir une certaine autonomie. C’est très peu. Ce qui est pire, c’est que les femmes qui travaillent dans le secteur agricole ont accédé au travail avant 15 ans, donc ont été privés de l’école. De quelle émancipation parle-t-on? Il s’agit bel et bien d’un travail«forcé» et non émancipateur.
En milieu urbain, les femmes ne sont pas mieux loties. Elles sont plus exposées au chômage que les hommes. Mais pour des considérations culturelles, on a tendance à minimiser la gravité de leur chômage et on ne prend pas au sérieux l’infériorité de leurs rémunérations.
Celles qui obtiennent un diplôme, donc plus qualifiées, ne se retrouvent pas systématiquement dans le marché du travail. Il y a une déperdition entre le diplôme et le monde professionnel qui est entourée de beaucoup de points d’interrogations. Pourquoi ces nombreuses filles qui peuplent les écoles et les instituts n’accèdent pas à un emploi émancipateur? Pourquoi vont-elles vers des emplois peu valorisants? Choisissent-elles le mari et les enfants? Pourquoi jouent-elles aux femmes soumises?
Le sujet mérite une autre enquête. Mais le plus urgent est de tirer les conclusions de ce qui vient d’être exposé. L’étude du Cesem et de Carnegie est une gifle pour le mouvement féministe. Depuis 1999, on ne cesse de vanter «les acquis» de ce mouvement qui a fait ses heures de gloire dans les années 90. Depuis 1999, on ne cesse de gonfler le torse à chaque fois que le Maroc ratifie une convention internationale, d’encenser cette belle Constitution pro-féministe… En réalité, le Maroc a reculé et gravement sur les droits économiques des femmes. Les associations féministes et toutes les forces progressistes ont dormi sur leurs lauriers, le jour où l’Etat a récupéré leur cause et a voulu en faire une carte politique pour prendre des galons.
Le jour où la Moudawana est sortie en 2004 après une dure bataille, quelque chose s’est cassée dans le mouvement féministe. La cassure était encore plus fracassante au moment de la constitution du gouvernement Benkirane avec une seule femme, où le Roi aurait pu exiger plus de femmes ministres comme il l’a déjà fait de par le passé. Mais visiblement, «l’Etat féministe», ébranlé par les nouvelles forces qui sont nées du printemps arabe et la sensibilité de sa casquette religieuse, avait d’autres enjeux en tête…

C’est pour dire que le féminisme de l’Etat est un féminisme aléatoire. Il peut jouer un rôle facilitateur lorsqu’il estime que la donne politique lui permet et que sa légitimité religieuse ne va en prendre un coup. Mais seuls les mouvements féministes et les forces progressistes ont cette constance qui leur permet de garder le cap quoi qu’il advienne. Toutes ces forces qui ont cru un instant que le statut de la femme a changé sur ces 10 ans doivent déchanter. La femme se précarise. Il faut réinvestir le terrain!
URL Source : http://www.qandisha.ma/2013/03/12/lemancipation-economique-de-la-femme-le-grand-recul/

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 Proposition pour la création de l’Autorité pour la Parité et pour la Lutte contre les Discriminations

8/3/2013

CAPDEMA célèbre la journée internationale de la femme du 08 Mars en proposant… sa propre version de l’Autorité pour la Parité et la Lutte contre les Discriminations.
L’APALD, une institution clé pour l’égalité des sexes :
Ancrée dans la dynamique de l’éveil des consciences à travers le débat constructif, l’association CAPDEMA a pensé l’Autorité pour la Parité et la Lutte contre les Discriminations à l’occasion de la journée internationale de la femme.
Ce document consultable par ici fixe les attributions de l’Autorité, sa structure régionale et nationale, son organisation, sa composition, ainsi que son règlement intérieur. Cette autorité aurait pour objet la promotion de l’égalité des genres, mais également le contrôle de son application, et surtout de sa protection.
Ce travail a été présenté à la Commission scientifique chargée de la rédaction du projet de loi portant création de l’APALD.
Bonne lecture.


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