Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

dimanche 10 mars 2013

Voyage de reconnaissace à TASSAMERT

Par Mohcine Achhab, romancier, SOS VILLAGES OUBLIÉS, 3/3/2013
Bonjour les ami-es, vous trouverez ci-dessous le compte rendu de la visite effectuée au village Tassamert , par Meryem Belarbi Alaoui , Mohamed Talbi, & Mohcine Achhab Romancier , illustré de quelques photos ! Vous trouverez d'autres photos aussi , dans un album à part! Merci pour votre solidarité !


MISSION TASSAMERT
Photo de couverture

 Situation :
Le village de Tassamert  se situe au fin fond du Grand Atlas, au bas de la montagne Assamer qui frôle Jbel El Ayachi.
Il fait partie de la circonscription d’Amougar, région d’Imilchil, province de Midelt.
Tassamert est le féminin de Assamer qui veut dire « l’endroit le plus longtemps ensoleillé », d’où le nom de cette montagne.
Il y a deux villages avoisinants, Afraskou et Ait Yaecoub qui est un peu plus grand et qu’on peut considérer le chef lieu local après Amougar où il y a le collège, le médecin et la caïdat…le chef lieu régional! 
Nous sommes partis à trois, Mohcine, Meryem et Med Talbi du village Ait Yaecoub, nous étions arrivés à la tombée de la nuit et nous avons été reçus par Mbarek, le président de l’association « Nafia pour le développement économique et social » qui nous a présentés aux hommes du village. Nous avons tenu une réunion avec les villageois et qui a duré trois heures à peu près.
Deux points essentiels ont été traités au cours de cette réunion : la connaissance du village : statistique, maladies, scolarisation… et le potentiel développement du village.
Concernant la population du village elle se compose de :

Hommes
87
Hommes chargés de famille
38
Femmes
71


Enfants de moins de 12 ans
106


Garçons
41
Scolarisés
16
Filles
49
Scolarisées
21
Bébés
De 0 à 24 mois
  16



Soit une population totale de 264 personnes.

A l’école, deux instituteurs prennent en charge les 6 différents niveaux du primaire comme suit, les élèves de 1ére et 2 éme en une classe et les quatre autres niveaux dans une autre classe. Les cours n’ont pu débuter qu’en octobre 2012 après maintes revendications des villageois. A part les deux classes, l’école ne dispose d’aucune autre infrastructure, ni sanitaires, ni mur de clôture, ni électricité. Un petit réservoir d’eau y a été installé récemment 

Les vitres des salles de classes cassées ne sont point réparées. La scolarisation des filles est écourtée à l’âge de 10 ans – après le 3éme ou le 4éme niveau scolaire ; les garçons à la 6éme année, du primaire bien sur !  Le seul élève ayant pu atteindre le niveau du bac, suit ses études actuellement à Imilchil. 
Aussi, le dispensaire le plus proche est Ait Yaecoub, dans lequel juste un infirmier assure le service. Quant au médecin –disponible uniquement les jeudis- et la sage femme les plus proches sont à l’hôpital d’Amougar qui est à 20 km de Tassamert.
Lors d’un accouchement difficile qui nécessite l’intervention de la sage femme, les gens font appel à l’ambulance d’Amougar qui leur revient à 250 DH pour l’hôpital d’Amougar et 500 DH s’ils doivent se rendre à Rich qui se trouve à quelques 84 km de Tassamert.
Les maladies les plus fréquentes chez les habitants sont  urologiques, intestinales provoquées essentiellement par la consommation d’une eau non traitée puisque le village ne dispose toujours pas d’un réseau d’eau potable.
Par ailleurs, les habitants du village ont invoqué les différents problèmes de santé connus d’eux. Ainsi, ils ont fait cas de deux femmes paralysées, une autre qui boîte et qui a besoin de béquilles, 5 personnes non-voyantes, une naine et un simple d’esprit. Il est certain qu’une caravane médicale serait plus à même de donner un diagnostique plus exact. 
Côté électricité, en plus de l’école, le local de l’association Nafia, 8 autres foyers n’ont pu accéder à l’électricité vu le coût élevé de l’opération qui est de 2700 DH pour le branchement seulement, plus les frais de poser l’installation interne qui s’élève à 2500 DH environ, soit un total de plus de 5000 DH.

Après la réunion, les villageois ont tenu à nous faire visiter la mosquée qui est dans un état de délabrement total, et qui peut à tout moment s’écrouler (voir photos).
N’oublions pas que dans ce genre de coin la vie sociale se passe en grande partie autour de la mosquée qui est aussi un lieu de réunion des villageois.
Outre la mosquée, nous avons visité  la maison du président de l’association, qui à l’instar de la plupart des maisons du village est complètement dénudée, c.a.d, il n y a ni matelas ni autre espèce de commodités ; le sol est fait de terre battue. 

La deuxième partie de la réunion a été axée sur les possibilités de développement durable du village.
Très conscients que la caravane qu’ils attendent avec impatience, ne peut résoudre leurs réels problèmes, les villageois ont manifesté clairement leur volonté de pouvoir pratiquer des activités génératrices de revenus.
Dans ce sens, ils préconisent l’élevage car c’est une peuplade à fort penchant pour les troupeaux et l’aspect montagnard de la région offre la possibilité d’un bon développement de cette activité ; quant à l’agriculture, le pommier peut y être introduit vu que le climat et la nature du sol permettent d’avoir d’excellentes pommes.
Ils ont aussi exprimé l’envie de faire de l’apiculture.

Ce sont là, les trois possibilités proposées par les villageois, concernant l’activité masculine, quand à l’activité féminine, ils ont évoqué le besoin d’apprendre le tissage des tapis, ceux fabriqués actuellement sont de qualité médiocre et ne peuvent être commercialisés, aussi un atelier de tricotage pour mieux affronter l’hiver.
Ces femmes en question se consacrent aux travaux les plus durs du village, allant des champs, à la forêt pour bûcher, ramener les fagots de bois sur leurs dos à travers des chemins très escarpés et bien sûr les travaux domestiques. Choses qu’elles commencent à l’âge de 14 ans au maximum, l’âge adulte pour une femme dans ces régions. 
Le dernier point soulevé lors de la réunion est l’alphabétisation qui a été unanimement souhaitée par tous les villageois et les hommes ont exprimé le souhait que leurs femmes puissent apprendre à lire et à écrire aussi.
Rappelons que l’unique langue parlée dans le village est l’Amazigh ; rares sont ceux qui parlent le dialecte arabe.
Les villageois ont beaucoup insisté pour que nous soyons leur  porte-parole, et rapporter leur situation, telle qu’elle est,  afin qu’ils sortent de leur enclavement.
Ils tiennent d’ailleurs à remercier toutes les personnes qui se solidarisent avec eux dans leur misère !

  Alors, mes amies et amis, vous êtes toujours partants dans cette aventure avec nous ?

                                 Fait par MerYem BELARBI ALAOUI
                                          & MohCine ACHHAB Roma

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire