Le procès des sahraouis de Gdeim Izik s’ouvre vendredi à Rabat
Le procès des 24 indépendantistes sahraouis inculpés après les incidents de Gdeim Izik, qui se sont soldés par treize morts, dont 11 membres de la gendarmerie et des forces auxiliaires et un chauffeur d’ambulance, s’ouvre après demain, vendredi 1er février, devant le tribunal militaire de Rabat.
C’est le procès de tous les dangers et qui risque, selon de nombreux
observateurs, de mal tourner. Selon les avocats de la défense si ces
jeunes gens se reconnaissent indépendantistes et ont avoué qu’ils
étaient présents dans le camp avant l’assaut qui a déclenché le
massacre, ils se déclarent « innocents » des faits qu’on leur reproche.
La version marocaine est tout autre bien entendu.
Pourtant, jusqu’à aujourd’hui, le Maroc ne s’est pas pressé de juger
ces sahraouis, ce qui a conforté une certaine idée qu’il y avait malaise
au sommet de l’Etat avec cette affaire. D’ailleurs, personne ne
comprend qu’un Etat connu pour son extrême rapidité quand il s’agit de
procès politiques ait tardé plus de deux ans à juger cette affaire.
Ccela fait plus deux ans (novembre 2010) que ces sahraouis sont
détenus sans procès. Un procès qui a été reporté à plusieurs reprises.
Pourquoi reporter depuis deux ans ce procès alors que pour l’Etat
marocain ces sahraouis sont assurément coupables ? Les preuves
manquent-elles ?
Forts de cette perception, le Front Polisario et ses suiveurs ont
lancé depuis plusieurs mois une campagne internationale de
sensibilisation. Son objectif est de dénoncer la « militarisation »
du procès. Ils sont suivis dans cette démarche par plusieurs
organisations internationales de droits de l’homme qui ont critiqué la
lenteur de la justice marocaine.
Un manifeste signé par plusieurs dirigeants de partis politiques
mauritaniens, des avocats et des activistes des droits de l’homme de ce
pays maghrébin, circule depuis plusiuers jours à Nouakchott. Les
signataires considèrent que le suspense a assez duré et exigent que les
accusés soient jugés par une cour civile.
Si vendredi le procès n’est pas reporté une énième fois, on saura un
peu plus de ce qui s’est passé à Gdeim Izik en 2010. Au-delà des calculs
politiques des uns et des autres, les proches des victimes, surtout
ceux qui ont vu à la télévision des scènes insoutenables de corps
mutilés et souillés quasiment en direct, ont le droit de savoir qui a
tué leurs parents.
URL courte: http://www.demainonline.com/?p=24888http://www.demainonline.com/?p=24888
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire