Le
palais royal a encore une fois, une fois de plus, manqué son
rendez-vous en s’abstenant d’inviter les médias pour la visite
officielle du Roi Mohammed VI aux Etats-Unis. Cette visite revêt un caractère historique et peut même être tenue pour la plus importante effectuée par le Roi depuis son accession au trône en 1999.
Avec ce comportement, l’opinion publique ne dispose plus que deux types de canaux pour s’informer sur ce qui s’est produit à Washington : les médias nationaux relevant de l’Etat, RTM, 2M et Medi1TV, en plus de la MAP, mais ces médias ne présentent pas pour ainsi dire un véritable service public aux Marocains, bien qu’ils soient financés par l’argent du contribuable ; ils se contentent de glorifier les faits et gestes du Roi et de ses accompagnateurs, évitant de présenter une couverture objective, digne d’un pareil évènement.
Avec ce comportement, l’opinion publique ne dispose plus que deux types de canaux pour s’informer sur ce qui s’est produit à Washington : les médias nationaux relevant de l’Etat, RTM, 2M et Medi1TV, en plus de la MAP, mais ces médias ne présentent pas pour ainsi dire un véritable service public aux Marocains, bien qu’ils soient financés par l’argent du contribuable ; ils se contentent de glorifier les faits et gestes du Roi et de ses accompagnateurs, évitant de présenter une couverture objective, digne d’un pareil évènement.
Le deuxième canal d’information à la disposition des Marocains est représenté par les médias internationaux. Et bien évidemment, nos officiels se précipitent tous comme un seul homme (ou femme) vers ces médias, avant de fulminer souvent, après, sur la couverture qu’ils sont eue.
Majesté, vous rappelez sans
cesse dans vos adresses à la nation que le Maroc a choisi une voie
démocratique, mais cette voie ne saurait être assurée que par des médias
libres, indépendants, forts et intègres, de même qu’avec des partis
politiques, des syndicats et une société civile dignes de leurs
fonctions. Une presse indépendante constitue un pilier de la démocratie.
Et ce qui est plus étrange
encore, Majesté, est que la constitution sur la rédaction de laquelle
vous avez veillé stipule en son article 27 que « les citoyennes et les
citoyens ont le droit d’accéder à l’information détenue par
l’administration publique, les institutions élues et les
organismes investis d’une mission de service public » ; or, ce droit ne
peut être assuré que par des médias indépendants.
Je n’ignore pas qu’à chaque fois
que se pose la question de la présence de journalistes à vos
déplacements officiels, vos conseillers ne manquent pas de vous rappeler
l’incident survenu au Sénégal quand un journaliste avait
refusé de revêtir la tenue traditionnelle lors d’un dîner officiel. Mais
au lieu de traiter ce cas isolé de manière isolée, ce sont tous les
confrères de cet individu qui ont été punis, et privés de présence aux
visites d’Etat.
Certains louangeurs et/ou
courtisans colportent ici et là que pendant ces voyages, les gens des
médias passent le plus clair de leur temps en balades et s’investissent
résolument dans les activités de shopping… mais ce ne sont là
que perfidies et fausses raisons pour priver les journalistes marocains
de ces visites officielles à l’étranger. Chaque éditeur et/ou
directeur de publication devrait ainsi pouvoir sélectionner parmi sa
rédaction un journaliste dédié à ces occasions, et les personnes chargées de la communication devraient à leur tour se préoccuper de ces journalistes.
De même que les frais de voyages de ces derniers devraient être à la charge de leurs organismes et non de l’Etat,
car la seule chose que nécessitent vraiment les médias est la présence à
leurs côtés d’un officiel chargé de les informer de ce qui se passe et
se produit dans les pays visités.
Au Maroc, il faut le souligner,
il n’existe pas de relations entre le palais et les médias car en effet,
le premier ne publie aucun communiqué à destination des seconds lors et
après les voyages officiels du Roi, de même que, plus généralement, personne n’informe directement les journalistes des activités et des faits concernant le Roi.
Un changement de pratique du palais donnerait à la presse indépendante un souffle nouveau dont elle a bien besoin.
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