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samedi 30 novembre 2013

Point hebdomadaire n°44 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc


Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

Point hebdomadaire n°44 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc, 30/11/2013

On aimerait bien un jour ne vous annoncer que de bonnes nouvelles et des libérations de prisonniers politiques, mais malheureusement, à côté de ces nouvelles, d’autres beaucoup moins joyeuses, viennent ternir ce tableau. C’est ce qui s’est passé la semaine qui vient de s’écouler et c’est exactement à ces informations que s’attelle ce point hebdomadaire que nous livrons aux parrains et aux marraines ainsi qu’à l’opinion publique pour suivre avec nous cette campagne de parrainage que l’ASDHOM a lancée en novembre 2012 en faveur des prisonniers politiques et d’opinion au Maroc. Laquelle campagne est, nous le rappelons, parrainée par l’écrivain Gilles Perrault.

Groupe UNEM-Fès : Le 20 novembre 2013, douze militants de l’Union Nationale des Étudiants du Maroc (UNEM), dont huit incarcérés à la prison locale Ain Kadous et quatre poursuivis en liberté, ont été traduits devant le tribunal d’appel de Fès pour être fixés sur leur sort. Jaber Rouijel, Mimoun Benziza, Abdennabi Chaoul, Omar Taybi, Mohamed Réda Derkaoui, Oussama Zantar, Salah-Eddine Chafik et Moussa Sammouni ont écopé de 6 mois de prison ferme chacun sachant qu’ils en avaient passé sept mois en détention provisoire. Ils devront tout de même s’acquitter de 4000 Dirhams (400€) d’amende au total. Ils ont donc été libérés à l’issue de ce procès. Les quatre autres qui étaient poursuivis en liberté dont Boubker Haddari et Abdelhaq Bouti ont été innocentés. Leurs familles et leurs camarades étudiants, qui sont venus en nombre les soutenir malgré l’interdiction et la répression des forces de l’ordre aux alentours du tribunal, leur ont réservé un accueil chaleureux sur le campus universitaire Dhar El-Mahraz. Toutes nos félicitations.
Après ce premier accueil, un autre leur a été organisé le 26 novembre à El-Menzel, localité non loin de Fès d’où est originaire Oussama Zantar, l’un des huit prisonniers politiques libérés.
À l’issue de cette cérémonie d’accueil, une de ses camarades, Fatima Zahra El-Malkaoui, militante également de l’UNEM-Fès, a été enlevée à El-Menzel même et devant tous ses camarades par 7 agents de la sureté. Elle a été présentée devant le tribunal d’appel de Fès le jeudi 28 novembre 2013 pour « séquestration de deux salariés de la société de transport City-Bus ». Le juge a décidé de la poursuivre en état de liberté et a fixé son procès au 23 janvier 2014. Les étudiants du campus Dhar El-Mahraz lui ont réservé un accueil chaleureux où elle a pu prendre la parole pour dénoncer son arrestation pour ses engagements politiques au sein de l’UNEM.
Mohamed Ait Rais, incarcéré également à la prison Ain Kadous, ainsi que Brahim El-Haboubi, un autre militant de l’UNEM poursuivi en liberté, ont quant à eux été présentés devant le même tribunal le 21 novembre 2013. L’audience a été reportée au 28 novembre pour une instruction approfondie. Aucune date n’a été fixée pour leur procès. La date du 11 décembre 2013 a, par contre, été retenue pour juger deux autres prisonniers politiques de l’UNEM se trouvant à la même prison d’Ain Kadous. Il s’agit de Mohamed Ghalout et Mohamed Boujnah (voir nos listes).

Groupe UNEM-Meknès : Pour dénoncer leurs conditions de détention et réclamer leur libération, les prisonniers politiques de l’UNEM-Meknès, Hassan Koukou, Mohamed Eloualki, Mounir Ait Khafou, Soufiane Sghéri et hassan Ahamouch, observent une grève de la faim depuis le 5 novembre 2013. Les 25 jours de grève de la faim commencent à peser lourd sur leur santé et surtout quand on sait qu’ils avaient déjà mené, il n’y a pas si longtemps, une autre longue grève qui a durée plus de 110 jours. Nous rappelons que ces prisonniers politiques ont été arrêtés le 17 décembre 2012 et ne sont toujours pas jugés. L’administration pénitentiaire, qui leur avait concédé quelques acquis après leur première grève de la faim, est finalement revenue sur ses promesses pour se venger d’eux après avoir publié un rapport alarmant sur les conditions vie dans la prison Toulal 2 de Meknès où ils se trouvent (voir points précédents).

Groupe UNEM-Marrakech : Le groupe des dix prisonniers politiques de l’UNEM-Marrakech, dit groupe d’Aziz El-Bour (voir listes), a été dispersé sur plusieurs prisons (Tiznit, Ouarzazate, Safi, Kalaât Sraghna, Essaouira et Ait Melloul). Ils mènent tous une grève de la faim depuis le 12 novembre 2013 pour réclamer sinon leur libération et la libération de tous les prisonniers politiques au Maroc, du moins l’amélioration de leurs conditions de détention et leur rapprochement.

Groupe 20-Février-ANDC d’Al-Hoceima : Le prisonnier politique Abdeladim Ben Chouaib,  membre de l’ANDCM, incarcéré à la prison locale d’Al-Hoceima, mène une grève ouverte de la faim depuis le 28 novembre 2013 pour dénoncer les conditions de sa détention et celle de ses camarades. Rappelons qu’il a été condamné à 4 ans de prison ferme après le mouvement de protestation populaire qu’a connu la ville de Béni Bouayach, non loin d’Al-Hoceima, en mars 2012.

Groupe 20-Février à Casablanca : Les trois prisonniers politiques Rabie Homazin, Hamza Haddi et Mouad El-Khalloufi, membre du mouvement du 20-Février observent à leur tour une grève de la faim depuis le 25 novembre 2013 (voir point 43) pour protester contre leur arrestation arbitraire. Leur procès a été reporté encore une fois au 4 décembre 2013.

Groupe 20-Février à Tanger : Le prisonnier politique Said Ziani, arrêté le 20 novembre 2013 à Tanger et placé en détention provisoire à la prison Sept Villages sous le numéro d’écrou 89845 (voir point 43) a publié un communiqué le 27 novembre 2013 pour décrire les violences qu’il a subies lors de son arrestation et dénoncer les accusations relatives à la drogue que la justice essaye de lui coller. Rappelons qu’il avait déjà été condamné à 3 mois de prison ferme en août 2011 pour ses activités au sein du mouvement du 20-Février de Tanger et ses écrits critiques postés sur Internet.
Pratiquement au même moment que Said Ziani retrouve la prison, un de ses anciens codétenus, Mohamed Sokrat, recouvre sa liberté le 29 novembre 2013, après deux ans de prison ferme. Mohamed Sokrat est un bloggeur hors norme, un libre penseur comme son nom l’indique et un défenseur des libertés individuelles. Et comme Said Ziani, Mohamed Sokrat, vendeur de friperie, a été condamné en 2011 pour « trafic de drogue ». Une accusation qu’on colle à tout citoyen qui ose penser librement ou tout simplement être militant du mouvement 20-Février. L’ASDHOM lui présente, ainsi qu’à sa famille et ses soutiens, toutes ses sincères félicitations.

Groupe Sahraouis-Guelmim : Le prisonnier politique sahraoui Mbarek Daoudi, 57 ans, arrêté le 28 septembre 2013 chez lui à Guelmim en compagnie des ses deux fils Hassan (mineur) et Brahim, a été présenté au juge près du tribunal militaire de Rabat le vendredi 29 novembre 2013. Une deuxième audience a été fixée au 30 janvier 2014. Rappelons qu’il a été placé en prison de Salé 1en attendant d’être jugé par un tribunal militaire alors que c’est un civil et que le CNDH avait même présenté, au moment du procès dit de Gdeim Izik, une recommandation pour éviter de juger des civils par un tribunal militaire. Les autorités marocaines n’ont que faire des recommandations, surtout quand on sait que Mbarek Daoudi détient des révélations puisqu’il était témoin oculaire de l’assassinat par l’armée marocaine en 1976 de huit Sahraouis à Amgala et dont les ossements ont été découverts récemment par une équipe de médecins légistes espagnols. Parmi les noms de ces huit Sahraouis, quatre ont été cités par l’Instance Équité et Réconciliation (IER) en tant que disparus mais avec des données fausses concernant les dates et les lieux de disparition.
Hassan Daoudi, son fils mineur, a quant à lui été libéré le jour-même de son arrestation, le 28 septembre 2013, après quelques heures d’interrogatoire, mais reste poursuivi. Brahim Daoudi qui, lui, a été placé en détention à la prison locale d’Inzgane sur ordre du juge d’instruction près du tribunal d’appel d’Agadir, a été condamné le 14 novembre 2013 à deux ans de prison ferme.
Mbarek Daoudi a deux autres fils incarcérés (voir listes). Ammar et Taha, arrêtés le 7 août, sont condamnés à un an de prison ferme. Au total, ce sont 5 membres de la famille sahraouie Daoudi qui sont inquiétés par la justice marocaine.

Groupe Sahraouis-Laâyoune : Les cinq Sahraouis Mohamed Ali Saâdi, Youssef Bouzid, Mohamed Garnit, Yassine Sidati et Aziz Hramech, poursuivis en liberté provisoire (voir points précédents) ont vu leur procès, lors de l’audience tenue le mercredi 27 novembre 2013, reporter au 18 décembre 2013 à la demande de leur défense pour étudier le dossier.
Au même moment, le jeune mineur Elhoucein Bah, qui a assisté en état de liberté également à une audience à hui clos en compagnie de sa mère, a été convoqué à une autre audience fixée au 15 janvier 2014.
Rappelons que les six Sahraouis ont tous fait 5 mois de détention provisoire après avoir été arrêtés le 9 mai 2013 à Laâyoune pour avoir manifesté pacifiquement leur soutien à la thèse d’autodétermination. Le tribunal d’appel de Laâyoune avait décidé le 23 octobre 2013 (voir points précédents) de les poursuivre en état de liberté provisoire.

Le bureau exécutif de l’ASDHOM
Paris, le samedi 30 novembre 2013

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