Par Fella Hamici, 23/11/2013 |
Brahim Ghali, ambassadeur de la Rasd à Alger : «Les Etats-Unis soutiennent une solution juste approuvée par le Front Polisario et le Maroc»
Le Temps d'Algérie : Qu'avez-vous trouvé de pertinent dans les déclarations d'Obama sur la question sahraouie ?
Brahim Ghali :
Ce qui est intéressant dans l'entretien entre le président des USA,
Barack Obama, et le souverain du Maroc, Mohammed VI, vendredi soir, est
le fait d'aborder la question des procès de civils traduits devant les
tribunaux militaires marocains.
Dans le communiqué conjoint signé à la fin des discussions, les deux
parties se sont engagées à mettre fin à cette pratique contraire à
l'étique et aux droits de l'homme. Il ne s'agissait que de civils
sahraouis manifestant pacifiquement pour l'indépendance de leur
territoire. Le président américain a rappelé le Maroc à l'ordre.
Durant
cette rencontre, la question de la violation des droits de l'homme du
peuple sahraoui par le Maroc a été soulevée. Le président américain a
rappelé l'engagement de son pays à l'amélioration des conditions de vie
du peuple sahraoui, appelant à la protection et à la promotion des
droits de l'homme dans les territoires sahraouis, et ce, dans le cadre
des exigences de l'ONU.
Le président Obama soutient-il, selon vous, le plan marocain pour l'autonomie lorsqu'il l'a qualifié d'approche potentielle ?
Les
Etats-Unis soutiennent une solution juste approuvée par les deux
parties qui sont le Front Polisario et le Royaume marocain. La position
des USA, contrairement à ce que veulent faire croire les responsables
marocains, est cohérente avec les positions de l'ONU.
L'Assemblée
générale onusienne appelle chaque année à une solution pacifique
mutuelle entre les deux parties. Les déclarations d'Obama appuient,
aussi, le travail entrepris par Christopher Ross, l'envoyé spécial du
secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental dans sa mission
afin de parvenir à un règlement définitif du conflit.
Le président
Obama a précisé qu'il s'agissait d'une approche potentielle certes.
C'est depuis 2003, à l'époque où George W. Bush était président des USA,
qu'ils soutiennent ce plan. L'autonomie des Sahraouis est incluse dans
trois initiatives : l'indépendance du Sahara occidental,
l'autodétermination ou l'intégration au Maroc. Que le Royaume marocain
laisse le peuple sahraoui décider de son sort.
Que signifie, selon vous, la mention «d'un chapitre spécial consacré dans ce communiqué à la question sahraouie» ?
Ce
communiqué conjoint a consacré effectivement un chapitre spécial à la
question du Sahara occidental et les droits de l'homme, au même titre
que les autres volets relatifs aux relations bilatérales
américano-marocaines. Donc, les USA estiment que le conflit sur le
Sahara occidental est une affaire internationale et pas interne comme
veut le faire entendre le régime marocain.
Fella Hamici
http://www.letempsdz.com/content/view/107930/1/
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le Maroc contre le référendum par crainte du triomphe de l'option de l’indépendance (ex.juriste MINURSO)
WASHINGTON, 22/11/ 2013
(SPS) -
Le Maroc s'oppose à la tenue d'un référendum
d’autodétermination au Sahara occidental du fait qu'il redoute fortement
que l'option de l’indépendance le remportera aux urnes, a affirmé
l'ex. conseillère juridique américaine à la MINURSO, Mme Katlyn Thomas,
dans un entretien accordé à l'APS.
Avocate, actuellement, au barreau de New York, Mme Thomas était chargée des questions juridiques au sein de la MINURSO et avait contribué, en 1995, aux négociations sur les critères d’éligibilité, agréés par les parties au conflit pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, et avait aussi participé, en 1999, à l’élaboration de la liste des électeurs dans le but de la tenue de ce référendum. Ayant suivi de très près le dossier sahraoui au sein de cette mission de l’ONU, Mme Thomas réfute la thèse selon laquelle le référendum n'a pu avoir lieu en raison de désaccords entre le Maroc et le Front Polisario sur la composition des listes électorales. Dès le départ, affirme la juriste, le Maroc avait fait preuve de tergiversations et posait des entraves en dépit de nombreuses concessions qui lui avaient été accordées non seulement dans l’établissement de la liste électorale mais aussi dans les options intégrées au référendum. A ce sujet, elle rappelle qu'initialement, deux options étaient prévues dans le référendum promis depuis 1991: l’indépendance ou le rattachement au Maroc. Mais le Maroc exigea l'introduction d'une autre option qui est celle de l'autonomie et qui fut acceptée comme troisième alternative à proposer à côté de celles de l’indépendance et du rattachement au royaume marocain. En dépit de tout cela, observa Mme Thomas, le Maroc a finalement rejeté la solution de la tenue d'un référendum pour tenter d'imposer son plan d'autonomie comme seule solution possible. Pour Mme Thomas, au lieu d'astreindre le Maroc à respecter ses engagements envers l'ONU et le Front Polisario tels que prévus par le Plan de règlement après le cessez-le-feu de 1991, certains membres du Conseil de sécurité ont apporté leur appui à sa proposition d'autonomie. A propos des droits de l'homme et de l'attitude américaine à l’égard de cette question, cette juriste considère que le projet de résolution présenté en avril dernier par les Etats-Unis pour introduire le mécanisme de surveillance de ces droits au sein de la MINURSO a marqué un ''net changement'' dans la position du gouvernement américain. A ses yeux, ''le gouvernement américain veut sincèrement améliorer la situation des droits de l'homme du peuple sahraoui''. (SPS) 062/700 |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire