par Agence merzak_tigrine, 23/11/2013
Le roi
marocain devrait être prêt à faire face
à des questions sur lesquelles sa
politique est “carrément en
contradiction”, a souligné le journal
américain Washington Times.
Si le Maroc entretient une relation
particulière avec les États-Unis, le
journal américain Washington Times a
estimé, dans un article consacré à la
visite du roi Mohamed VI, que cette
relation amicale ne doit surtout pas
éloigner Washington de ses valeurs et
rester silencieuse face aux violations
des droits de l'Homme des Sahraouis par
le Maroc. Le quotidien souligne que,
lors de sa rencontre prévue hier avec le
président Obama, le roi marocain
devrait être prêt à faire face à des
questions sur lesquelles sa politique
est “carrément en contradiction” avec
les valeurs et les intérêts américains,
à savoir les violations continues des
droits de l'Homme et le statut du Sahara
Occidental. L’auteur de l'article a noté
que la poursuite de l'occupation du
Sahara Occidental par le Maroc et la
maltraitance de la population sahraouie
sont des problèmes d'une extrême
importance de par leur gravité. Selon
lui, Barack Obama devrait clairement
indiquer au roi Mohamed VI qu'il est
d’accord avec les résolutions de l'ONU
en vertu desquelles le statut du Sahara
Occidental doit être décidé par
référendum. Le journaliste rappelle que
pour soutenir ce référendum, l'ONU a mis
en place une Mission de paix en 1991
appelée, justement, “Mission des Nations
unies pour le référendum au Sahara
Occidental”, alors que le référendum n’a
toujours pas eu lieu. Il relèvera
particulièrement que contrairement aux
autres missions de la paix de l'ONU, la
Minurso ne comporte toujours pas de
mécanisme de surveillance des droits de
l'Homme. Le Washington Times rappelle
que les États-Unis “ont cherché à
remettre en cause cette anomalie” en
avril dernier par un projet de
résolution présenté au Conseil de
sécurité mais qui n’a finalement pas
abouti. Il a dénoncé le fait qu’au lieu
d'accepter que le peuple sahraoui décide
de son propre avenir, le roi marocain
propose ce qu’il appelle “l’autonomie”
pour le Sahara Occidental. Établissant
un parallèle avec l'histoire des
États-Unis, le quotidien de la capitale
US assure que les pères fondateurs des
États-Unis n'auraient probablement pas
accepté une telle offre d’“autonomie” au
sein de l'empire britannique en 1776, et
le peuple du Sahara Occidental ne veut
également pas d'un tel accord
aujourd'hui, mais veut plutôt qu'on lui
restitue son pays. Faisant référence au
discours prononcé au Caire en 2009, le
journal souligne que le président Obama
avait, alors, défendu avec éloquence que
les actions d'un gouvernement devraient
refléter la volonté du peuple qui aspire
à la liberté d'expression, à la primauté
du droit et à une gouvernance
transparente. Barack Obama avait aussi
fait valoir qu'il s'agissait de valeurs
non seulement américaines mais
universelles et que les gouvernements
qui défendent ces droits sont plus
stables, efficaces et sécurisés. “S'il
pense à ce qu'il disait à l'époque, M.
Obama devrait demander au roi marocain
de soutenir le processus mené par l'ONU
et de décider d'un délai, de préférence
au début de 2014, pour mettre fin à
l'occupation du Sahara Occidental et de
libérer tous les prisonniers
politiques.” C’est dans cette optique
que le quotidien américain a soutenu que
dans une “relation mature” entre pays
alliés, “le roi marocain doit s'attendre
à ce que le président américain soulève
ces questions lors de leur rencontre et
que ce dernier doit effectivement le
faire”. Enfin, le Washington Times,
estime que Barack Obama, qui s’est
prononcé, à plusieurs occasions, en
faveur de la démocratie et des droits de
l'Homme, “a maintenant une chance réelle
de démontrer qu'il pense ce qu'il dit”.
M. T./Agence
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