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samedi 24 août 2013

Enseignement au Maroc, vu par le roi et vu par Ali Fkir


Enseignement : le réquisitoire du roi contre El Ouafa et Benkirane 


La charge est violente et tient dans un discours... royal. A l'occasion du 60ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, le souverain a dressé un réquisitoire sur l'action du gouvernement en matière d'enseignement. Abdelilah Benkirane, Mohamed El Ouafa, mais également Lahcen Daoudi sont les principaux visés. Le gouvernement Benkirane II n'est pas encore formé qu'il part déjà avec deux discours royaux critiques sur l'action du gouvernement Benkirane I. Decryptage.

Visiblement, le roi Mohammed VI n’est pas satisfait de l’action du gouvernement Benkirane. Et c'est la seconde fois qu'il tient à le faire savoir publiquement. Comme lors de son allocution de la Fête du trône, du 30 juillet, le discours du 20 août, consacré essentiellement à l’enseignement, est une critique à l’action menée par ce cabinet dans un secteur très sensible. Le souverain n’a pas apprécié que le ministre de l’Education, Mohamed El Ouafa, arrête le Programme d’urgence, lancé le 15 janvier 2009, par son prédécesseur, Ahmed Akhchichine, un membre du PAM.

Les reproches de Mohammed VI à El Ouafa
Le gouvernement Abbas El Fassi « a déployé les moyens et les potentialités nécessaires pour mener à bonne fin le Plan d’urgence, dont il n’a, d’ailleurs, entamé la réalisation qu’au cours des trois dernières années de son mandat », reconnaît le monarque. « Malheureusement, les efforts nécessaires n’ont pas été entrepris pour consolider les acquis engrangés dans le cadre de la mise en œuvre de ce Plan », a-t-il ajouté.
Fin juillet 2012, l’actuel ministre de l’Education nationale enterre le programme d’urgence. Devant les membres de la Commission de l’Enseignement, Culture et Communication à la Chambre des représentants, El Ouafa ne faisant pas dans la dentelle, armé de conclusions d’un audit interne, annonçait que ce programme a couté aux finances de l’Etat plus de 3,3 milliards de dh pour de maigres réalisations.
Ne partageant nullement la décision unilatérale de Mohamed El Ouafa, Mohammed VI a déploré que « sans avoir impliqué ou consulté les acteurs concernés, on a remis en cause des composantes essentielles de ce plan, portant notamment sur la rénovation des cursus pédagogiques, le programme du préscolaire et les lycées d’excellence ».

Epargner l’enseignement des joutes politiciennes
Encore une fois, le roi remet en question les allégations du cabinet Benkirane sur la qualité du lègue laissé par les équipes précédentes. « Pour toutes ces considérations, le gouvernement actuel aurait dû capitaliser les acquis positifs cumulés dans le secteur de l’éducation et de la formation, d’autant plus qu’il s’agit d’un chantier déterminant s’étendant sur plusieurs décennies ».
Sur un ton direct, le souverain souligne qu’« il n’est pas raisonnable que tous les cinq ans, chaque nouveau gouvernement arrive avec un nouveau plan, faisant l’impasse sur les plans antérieurs, alors qu’il ne pourra pas exécuter le sien intégralement, au vu de la courte durée de son mandat. Par conséquent, le secteur de l’éducation ne doit pas être enserré dans un cadre politique stricto sensu, pas plus que sa gestion ne doit être l’objet de surenchères ou de rivalités politiciennes ».
Et d’ajouter, sans être plus exlicite, qu’ « il faut renoncer à la polémique stérile et détestable qui n’est d’aucune utilité, si ce n’est le règlement de comptes étriqués et la pratique de l’injure et de la calomnie. La stigmatisation des individus ne contribue pas à régler les problèmes, mais plutôt à les exacerber ». Pour mémoire, l'actuel ministre de l’Enseignement supérieur, le PJDiste Lahcen Daoudi, accusait publiquement Akhchichine de dilapidation de deniers publics pour servir des intérêts personnels.

« Le seul parti auquel j’appartiens est le Maroc »
Le roi est parfaitement conscient que le réquisitoire qu’il vient de présenter mais surtout ses éloges à l’action de l’ancien ministre de l’Enseignement, d’Ahmed Akchichine, un membre du PAM, de surcroît très proche de Fouad Ali El Himma, pourrait donner libre cours à des interprétations différentes, notamment chez les personnes visées par les critiques de Mohammed VI.
En vue de les stopper net, le souverain a tenu à préciser que « la franchise de mon propos, cher peuple, tient à la charge suprême qui m’échoit d’assumer ta direction. En effet, ton premier serviteur n’est affilié à aucun parti et ne participe à aucune élection. Le seul parti auquel je suis fier d’appartenir, grâces en soient rendues à Dieu, c’est bien le Maroc ».

La réforme de l’enseignement reste sous le giron du palais
Si le gouvernement Benkirane a fait preuve de mauvaise gestion de ce secteur et d’un retard dans l’adoption de la loi organique du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, le souverain prend les choses en main et décide « d’opérationnaliser le Conseil supérieur de l’Enseignement dans sa version actuelle, afin d’assurer l’évaluation des réalisations accomplies dans le cadre de la décennie de la Charte nationale d’Education et de Formation et de se pencher sur ce grand chantier national ».
Sans tarder, il vient de nommer son conseiller, Omar Azziman à la tête du CSE. Une instance créée, le 14 septembre 2006. Et c’est un autre conseiller royal, feu Meziane Belfquih, décédé le 9 mai 2010, qui en assurait la présidence. 

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  • Comble de l'ingratitude: Le roi dans son discours d'hier, a fortement réprimandé le gouvernement, dont le chef Benkirane et son parti - PJD -, ont joué un rôle majeur pour avorter le mouvement du 20 février et ont tout fait pour protéger la monarchie et le roi contre les effets du printemps démocratique. Au lieu de les remercier, il les humilie en permanence et leur colle la responsabilité de l'échec d'un chantier qui était dans son giron. Le Makhzen est ingrat. La théorie du kleenex fonctionne parfaitement.
    • Ayour Anoual C'est quoi cette responsabilité quant à la médiocrité de l'enseignement que le Makhzen lui endosse? Que peut faire un gouvernement sans pouvoir de décision? De qui se moque-t-on? Qui a mis l'éducation à terre depuis les années 70? Qui a supprimé l'enseignement de la philosophie et la sociologie, outils fondamentaux pour l'analyse et la réflexion?...La liste est longue et je n'ai pas envie de perdre mon temps!
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      L’enseignement au Maroc? MON RÊVE :

      Par Ali Fkir
      1- La généralisation (verticalement et horizontalement)
       2 - La gratuité  
      3–La gestion démocratique (enseignants/syndicats, élèves/étudiants,parents d'élèves, administration, forces politiques, associations des droits humains...)
       4- Le contenu essentiellement laïc, démocratique...: au primaire pas d’éducation nationale, ni d'éducation islamique… 
      Il faut se limiter :
      a - aux langues (arabe, tamazight, français...)
      b -aux calculs et autres petits exercices de logique
      c-aux sciences élémentaires traitant l'environnement (la faune, la flore, l'humain) avec des petites sorties sur le "terrain"
      d- aux activités créatives et récréatives.
      Toute réforme qui ne commence pas par le primaire/la base, est vouée à l'échec
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Le système éducatif marocain
Exemples de belles réalisations,
 sans doute encore trop rares 
www.youtube.com
Le Directeur de Sciences-Po Rabat sur le système éducatif marocain

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